Voeux, Louvre, pack 46 et mise au point pour le préfet du Lot
La cérémonie des voeux du représentant de l’Etat a eu lieu le 11 janvier.
Jérôme Filippini, préfet du Lot, a présenté ses voeux à Chapou, « lieu ô combien emblématique de l’histoire de Cahors et du Lot », ce vendredi 11 janvier.
« La rénovation de Chapou a été une sacrée bataille, et nous l’avons gagnée : merci à tous ceux qui y ont contribué. Ce bâtiment est chargé d’histoire et de culture. Vous l’avez apprécié en montant à nouveau par cet escalier d’honneur à qui son lustre a été rendu, écrin des magnifiques toiles d’Henri Martin commandées en 1927 à l’artiste pour meubler cet espace. C’est aussi un plaisir de vous faire découvrir, à l’occasion, une exposition dédiée à une page glorieuse et méconnue de l’histoire du Lot. En réintégrant Chapou, je voulais que nous honorions la mémoire de nos grands aînés, et pas seulement la beauté des murs. Avec l’aide des bénévoles de l’association « Mémoire Chapou », et avec le soutien du Musée du Louvre, nous vous offrons ce soir de découvrir ou de mieux connaître cette magnifique aventure des milliers de chefs d’œuvre du Louvre cachés dans le Lot pendant la guerre grâce à des héros admirables de discrétion et de courage. A l’automne 1945, pour remercier le Lot, le Musée du Louvre avait prêté 13 œuvres pour une exposition ici-même » a indiqué en préambule le représentant de l’Etat dans le département avant d’évoquer le mouvement des « gilets jaunes », « inédit dans sa forme et dans son expression » et de tordre le cou « à des mensonges purs et simples relayés ou non démentis par certains, ou des propos infamants sur les avantages des uns ou les privilèges des autres » : « Je parle des mensonges purs et simples relayés ou non démentis par certains, ou des propos infamants sur les avantages des uns ou les privilèges des autres. J’ai été très choqué, je l’ai dit publiquement et je le redis, de lire sur certains ronds-points des accusations scandaleuses – « élus, ministres, tous complices, tous corrompus », ou « à bas la ripoux-blique »- dont la présence était une insulte intolérable à celles et ceux, nombreux dans cette salle et ailleurs en France, qui, parfaitement honnêtes, donnent de leur temps et ne s’enrichissent aucunement en servant le bien public ! Mais je pense aussi que pour beaucoup de personnes de bonne foi, l’information manque. Sait-on assez, par exemple, l’importance des dépenses sociales, des dépenses de transfert, dans la dépense publique ? On entend critiquer les trains de vie et les privilèges. Mais sait-on que les dépenses de fonctionnement des pouvoirs publics nationaux (parlement, exécutif, autorités administratives indépendantes) représentent à peine 0,08 % de la dépense publique, alors que l’essentiel (99,9%) de la dépense publique va à l’éducation, à la solidarité et à la santé, à notre sécurité extérieure et intérieure. Toutes ces dépenses n’ont rien à voir avec un « train de vie » ou des « privilèges », mais tout à voir avec ce qui fait la France, notre Nation et notre vivre ensemble. Toutes ces dépenses bénéficient à nos concitoyens. Chacune et chacun de nous en est, tout au long de sa vie bénéficiaire. Cet argent accompagne et rend possible la vie de tous les Français. Et sait-on à quel point un territoire comme le Lot bénéficie de cette solidarité nationale ? Je le dis à chaque inauguration, lorsque nous nous félicitons d’avoir utilisé l’argent public pour rénover une salle communale, agrandir une école, requalifier un centre-bourg ou ouvrir une maison de santé. C’est à chaque fois le fruit de la solidarité nationale, puisque c’est le fruit de l’impôt payé par des contribuables de l’ensemble du territoire national.
Sans entrer trop dans les chiffres, on peut mesurer l’importance de cette redistribution, par l’impôt et les transferts sociaux, au bénéfice du Lot : pour 2 euros de prélèvements fiscaux et sociaux dans le Lot, ce sont 3 euros qui sont redistribués. Pensions, allocations de solidarité, prestations d’assurance maladie, indemnisation du chômage, scolarisation des enfants, infrastructures routières, offre culturelle, sécurité des personnes et des biens. Le Lot contribue à hauteur de 1 milliard d’euros aux recettes fiscales et sociales, mais il bénéficie de la redistribution pour 1,5 milliard d’euros. Ce sont ainsi au total plus de 500 millions d’euros qui proviennent, en net, de la solidarité nationale. Et cela se traduit matériellement en termes de justice sociale au sein même de notre département : l’écart, dans le Lot, entre les 10 % de revenus les plus élevés et les 10 % les plus faibles est de 4,6 avant impôts et transferts sociaux. Il n’est plus que 3,1 après impôts et transferts sociaux. Ceux qui disent que la justice sociale est perfectible ont bien sûr raison, on doit toujours faire mieux. Mais ceux qui disent qu’elle n’existe pas, ceux-là nient ou méconnaissent la réalité : notre système fiscal et social est en France très protecteur et très redistributif. »
Après avoir dressé ensuite le bilan de l’année écoulée et de nombreux succès dont la Carte Blanche, Jérôme Filippini s’est tourné vers l’avenir qui doit s’envisager de manière collective : « Tout le monde sera gagnant si le « pack 46 », fédéré notamment par un même souci d’attractivité du territoire, pousse dans le même sens. »