Une joyeuse (et coquine) journée mondiale du malbec
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Vendredi, pluie de messages à déguster avec plaisir mais aussi modération. C’était en effet le #MalbecWorldDay ! Autant dire du Lot à l’Argentine en passant par la Napa Valley, nombre d’amoureux de ce cépage si emblématique de notre terroir y sont allés de leurs photos, notes de dégustation, classements, petites anecdotes. Il fallait choisir. J’ai retenu un post très singulier de Frank Mullenny sur Twitter : je ne sais absolument rien de ce monsieur, si ce n’est qu’il a souhaité pour l’occasion partager un poème de sa composition. C’est en anglais, et en voici une partie (j’espère que ma traduction est fidèle) : « Le plus beau des rouges : Entre érotisme sud-américain et sexualité latine pure (…) / Tel un gaucho débarquant en ville / Exotique et raffiné / Comme le paradis dans un verre / Ce n’est pas un Neuf de Pape(*) / Et ne veut pas l’être / C’est un joli verre de Malbec / Assis ici près de moi » (*) en français dans le texte. Je ne sais pas vous, mais j’ai connu ode moins sensuelle et envoûtante à l’adresse de notre vin préféré.
– Pendant ce temps-là, puisqu’on en parle, certains continuent, toujours sur Twitter, à suggérer que ce même breuvage est peut-être à conseiller pour raisons sanitaires. Il n’en est évidemment rien, c’est de l’humour, mais quand on traverse des temps aussi chaotiques, un sourire ne fait pas de mal. Ici, une saillie d’un certain Garance : « Un verre de Cahors à chaque repas, c’est encore mieux (voir la carte des hospitalisations ). On peut rajouter une chocolatine au goûter mais après on risque de devenir un sujet à risque. »
– Direction à présent le Venezuela et plus précisément la municipalité de Chacao, une des composantes de la capitale, Caracas. Sur Twitter, son service culturel rend hommage à l’artiste cadurcien Bernard Pagès. Ses œuvres au style résolument contemporain figurent désormais en bonne place dans de nombreuses institutions (comme le centre Pompidou) et sont exposées dans nombre de villes de par le monde. A Chacao, il s’agit d’une sculpture monumentale installée depuis 1988 sur « la place française ». On lit : « Bernard Pagès est né le 21 septembre 1940 à Cahors (France). Il étudie la peinture à Paris, se consacrant quelques années plus tard exclusivement à la sculpture. Pagès utilise des matériaux abandonnés pour réaliser ses sculptures. Œuvre de Bernard Pagès dans la commune de Chacao: La déliée (El Desatado). Sculpture à l’aide de poutres en marbre et en métal rouillé. » Les talents du Quercy s’exportent bien !
– On continue de parler « art », une valeur refuge en cette période de confinement. Pas seulement sur le plan financier mais aussi parce que ça fait du bien au moral. Cette semaine, ainsi, le Museum van Bommel van Dam deVenlo, dans le sud-est des Pays-Bas, met en exergue sur Twitter une toile de Herman Gordijn (1932-2017) titrée « Cahors II ». Le peintre néerlandais que les spécialistes rattachent au « réalisme lyrique » y représente une femme tenant un poisson à la main. « Gordijn a ainsi revisité le mythe d’Aphrodite » explique doctement le musée, précisant que le tableau (conservé dans ses collections) fut peint lors d’un séjour de l’artiste dans le Lot où il avait été subjugué par une femme en train de pêcher dans la rivière. Comme quoi…
– Pour conclure ce rendez-vous, une expérience étonnante. Elle est offerte par la Cité de l’architecture de Paris (qui est localisée place du Trocadéro). L’institution propose via Twitter et sur son site « une visite virtuelle de la coupole de la Cathédrale de Cahors ». Pourquoi ? « Les peintures murales de la coupole occidentale de la cathédrale Saint-Étienne de Cahors, réalisées entre 1316 et 1324, sont l’un des rares exemples de peinture monumentale gothique conservé aujourd’hui en France et en Europe. Elles témoignent des embellissements apportés à l’édifice roman, à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. Ce grand chantier de rénovation s’achève par la création du vaste décor peint dont le programme iconographique couvrait l’ensemble des murs de la cathédrale. » Or, comme vous ne l’ignorez pas, « dans la coupole occidentale, les commanditaires souhaitaient montrer la concordance entre l’Ancien et le Nouveau Testament en reliant les grandes figures des prophètes à saint Étienne, le premier martyr chrétien ». Ne soyez pas effrayé par cette introduction. Les spécialistes de la Cité de l’Architecture proposent en l’espèce un magnifique exercice de médiation culturelle. C’est-à-dire de vulgarisation. Et c’est franchement étonnant. Et chouette.