« Une haine intrafamiliale » : Deux frères condamnés pour menaces de mort et violences
L’affaire de famille s’est terminée devant le tribunal, les deux frères s’accusant mutuellement d’avoir provoqué cet excès de violence.
L’alcool et la haine. Ce sont sûrement les deux éléments qui ont conduit deux frères, pères de famille, à être jugés en comparution immédiate ce mardi 12 septembre par le tribunal correctionnel de Cahors. Le premier, C., multirécidiviste, comparaît dans le box des accusés pour avoir proféré des menaces de mort en faisant usage d’un couteau à l’encontre de son neveu. Le second, E., présent par visioconférence, est accusé d’avoir asséné des coups à son frère avec l’aide de son fils, ledit neveu âgé de 17 ans. Les deux ont été placés en détention provisoire à la suite des faits qui se sont déroulés le 8 septembre 2023 à Saint-Céré.
Ce soir-là, C. reçoit son neveu chez lui. Mais les choses dégénèrent et C. ordonne au jeune homme de quitter les lieux. Devant son refus d’obéir, il le menace de « faire un bain de sang » tout en tenant à la main un couteau. C’est là le principal objet de divergence selon les témoins : pour certains, il serait allé le chercher intentionnellement dans la cuisine, pour d’autres, il l’avait déjà à la main. « J’ai voulu calmer le jeu », assure le prévenu qui reconnaît les faits. Effrayé, le garçon s’enfuit de chez son oncle et rejoint son père à une fête. En apprenant ce qu’il vient de se passer, celui-ci, bien éméché, part à la recherche de son frère avec quatre comparses dont son fils. « Je sortais de l’apéro avec des amis, donc j’ai pris plus facilement la mouche » », admet le père. Le retrouvant à son domicile, E. et son fils administrent alors une série de coups à l’homme, notamment au visage. Seule l’intervention d’un couple de passants permet à C. et à sa compagne de s’enfuir.
Du côté des accusés, les postures dissonent : « Ça a pris une ampleur phénoménale pour pas grand-chose. On est frères, on aurait pu discuter », assure C. « Libre ou pas libre, j’ai envie de couper les ponts avec lui. J’avais interdit à mes enfants de le voir mais ils n’ont pas écouté. Je n’ai plus envie d’avoir de contact avec mon frère, qu’il fasse sa vie de son côté », répond E. L’avocat de C. en profite pour évoquer « un climat de haine intrafamiliale ». Pour le ministère public, « les faits de menaces sont beaucoup moins graves que pour la commission de violences ». Le procureur requiert donc 4 mois d’emprisonnement et la révocation d’un sursis probatoire de deux mois pour C, et 6 mois d’emprisonnement dont 4 assortis d’un sursis probatoire ainsi que la révocation totale d’une peine de 3 mois avec sursis pour E.
C’était sans compter le casier judiciaire très lourd de C. Celui-ci comporte en effet 28 mentions, notamment pour extorsion avec violence et séquestration. L’homme, qui était sorti de détention début août, écope finalement de 4 mois de réclusion et de la révocation de deux mois de sursis probatoire, le tout sous forme de bracelet électronique. Il a aussi l’interdiction de voir son neveu pendant deux ans, de paraître sur la commune de Saint-Céré pendant deux ans et de détenir une arme pendant cinq ans. Le tribunal a également condamné son frère à 6 mois d’emprisonnement intégralement assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, à une obligation de soins et de travail et à l’interdiction d’entrer en contact avec son frère.
