Une fête d’anniversaire dégénère : Un jeune homme tabassé pour un baiser
Le frère de la jeune femme que la victime a embrassée n’a pas apprécié son geste et a asséné un coup de boule au jeune homme. Il était jugé ce jeudi, aux côtés d’un autre prévenu, accusé d’avoir également porté des coups.
Un baiser, un frère en colère, un coup de boule, une fête d’anniversaire à Pern qui dérape. Voici en quelques mots comment cette soirée du 24 juillet 2021 pourrait se résumer. Elle s’est clôturée deux ans après, ce jeudi 1er juin, devant le tribunal correctionnel de Cahors. Les trois jeunes hommes présents à l’audience ont entre 20 et 25 ans. L’un est le plaignant, les deux autres les prévenus. Ils comparaissent pour violences volontaires en réunion. Ils ont écopé de 6 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple.
La victime était-elle invitée ? La sœur était-elle consentante ? Le coup de boule a-t-il causé le traumatisme crânien ? Certaines questions demeurent sans réponse. N’en restent pas moins les faits. La plupart des témoins racontent des versions similaires de cette soirée de juillet 2021 : après avoir échangé un baiser avec une jeune fille, dont c’était l’anniversaire, le plaignant lui avait proposé de sortir. Il est alors menacé par le grand frère qui lui assène un coup de boulet et je jette manu militari à l’extérieur, sur les graviers. Là, le jeune homme reçoit une pluie de coups de poing et de pieds de la part de plusieurs personnes, et ce alors qu’il est toujours au sol. Il faudra l’intervention de passantes puis l’arrivée des secours pour que l’altercation cesse. A l’hôpital, l’examen médical note une plaie à la tête, des hématomes et une fracture des os du nez et fixe une ITT de 4 jours. Celle-ci sera réévaluée à 9 jours quelques semaines plus tard et ajoutera un traumatisme crânien à la liste des blessures. Dans un message adressé à la victime le lendemain des faits, la jeune femme qu’il avait embrassé écrit « Je regrette que mon frère soit parti aussi loin ». La victime porte plainte, le jour même.
« J’ai hâte que ça se termine. C’est deux ans de souffrance physique et psychologique. Deux ans où tu as peur de sortir, où tu fais attention en soirée », confie le jeune homme. Son avocat Me Benayoun évoque « une violence inouïe » et « sa peur des représailles ». « Il s’est fait massacrer, lyncher », ajoute le procureur qui requiert 8 mois de prison avec sursis pour les deux prévenus. De l’autre côté de la salle d’audience, ces derniers affichent une mine renfrognée. Le premier – le frère -, reconnaît le coup de tête mais pas les autres violences. Le second – un ami du premier – nie tout en bloc. Leurs avocats respectifs abondent. Celui du frère, Me Chevalier, demande une requalification pour violences volontaires ayant causé une ITT ne dépassant pas 8 jours et sans la circonstance aggravante de la réunion. « Le premier certificat médical mentionne une ITT de 4 jours. Le coup de boule n’est pas responsable du traumatisme crânien », assure-t-il. L’avocate de l’autre prévenu, Me Pedoussaut, plaide quant à elle la relaxe : « Au moins quatre témoins affirment qu’ils n’ont jamais vu mon client porter des coups à la victime ».
La demande de requalification a finalement été rejetée. Après avoir reconnu coupable les des jeunes hommes, le tribunal a ordonné une expertise médicale et renvoyé l’affaire sur intérêts civils.