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Un aide-soignant jugé pour harcèlement sexuel à l’EHPAD

Le 18 septembre, le tribunal correctionnel de Cahors a examiné le dossier d’un aide-soignant de 45 ans poursuivi pour harcèlement sexuel au sein d’un EHPAD lotois. Deux anciennes salariées l’accusent de propos et gestes déplacés entre 2012 et 2016, ainsi que d’agressions sexuelles en 2016.

« Ça va bien se passer pour toi », aurait-il soufflé à l’une de ses collègues en la coinçant contre lui. À la barre, l’homme nie tout contact sexuel. Mais ce mardi, dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Cahors, les témoignages des deux plaignantes ont fait ressurgir quatre années de tensions et de malaise au sein de la résidence pour personnes âgées.

Les faits reprochés remontent à plusieurs périodes : du 6 août 2012 au 30 novembre 2016 pour le harcèlement sexuel et, plus précisément, mai et novembre 2016 pour les agressions sexuelles. Les deux aides-soignantes décrivent un climat pesant : remarques sur leur lingerie, surnoms déplacés comme « ma chérie », compliments appuyés sur leur poitrine. L’une affirme qu’un jour, le prévenu, en érection, lui aurait lancé : « Regarde dans quel état tu me mets. »

Les victimes disent avoir alerté leur hiérarchie et remis des certificats médicaux mentionnant anxiété et ITT de cinq jours. L’une d’elles a été déclarée inapte après un long arrêt maladie : « Ces faits ont bousillé ma carrière », raconte-t-elle à la barre. Des salariés avaient déjà signalé en interne des gestes tactiles et blagues sexuelles, sans suite : « En interne, on a mis tout ça sous le tapis », a regretté l’avocate de la partie civile.

À la barre, l’accusé se défend : « Je suis blagueur, parfois sous la ceinture, mais je ne me suis jamais frotté à qui que ce soit. » Il évoque un climat de travail tendu, des jalousies liées à son embauche « pistonnée » et parle de complot : « Je ne me sentais pas en sécurité morale. »

Son avocate a insisté sur « le risque de criminaliser des comportements autrefois banals » : « Qualifier d’infraction sexuelle des paroles déplacées, c’est dangereux pour nos libertés à tous. On a l’impression d’un renversement de la charge de la preuve où la parole des plaignantes devient reine. » Il a rappelé que « plusieurs salariés ne croient pas à ces accusations » et a souligné des incohérences : « Le doute doit profiter au prévenu. Vous n’avez pas les éléments pour le déclarer coupable d’agressions sexuelles. »

Le procureur a salué la constance des plaignantes tout en demandant la relaxe pour les agressions sexuelles, faute de preuves directes, mais a requis six mois de prison avec sursis probatoire pour le harcèlement. L’affaire a été mise en délibéré au 25 septembre.

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