Ultimes échos sur la Rave Party, et des nouvelles de Cajarc, de Sagan, et d’un tournage à Beaulieu
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– La Rave Party qui a réuni quelque 10 000 participants sur la commune de Montvalent il y a maintenant une quinzaine de jours continue de faire jaser. Cette semaine, dans Le Point, Jean-Paul Pelras, présenté par l’estimable hebdomadaire comme « tour à tour maraîcher, syndicaliste agricole, écrivain, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et journaliste, régulièrement sollicité par les médias pour s’exprimer sur les questions agricoles et sur la ruralité » (excusez du peu), y consacre une chronique au titre déjà très accusateur : « La rave party, cauchemar du monde rural ». On lit ainsi : « Improvisés sur des terrains agricoles ou communaux, ces rassemblements interdits suscitent tensions, colère et incompréhension dans nos campagnes. Jusqu’à présent, lorsqu’on demandait à un agriculteur ce qu’il redoutait le plus, il évoquait pêle-mêle le caprice des éléments, le prédateur, le ravageur, l’épidémie, le mildiou, l’oïdium, la mévente, la dette, l’huissier, le fils ou la fille qui ne veulent pas s’installer, l’écolo qui l’empêche de travailler, les normes et ceux qui, toujours très déterminés, les font appliquer. Depuis quelques années, le paysan est confronté à une intempérie tout aussi imprévisible et quasi impossible à juguler, car elle n’est annoncée ni lors des prévisions météorologiques, ni par les prophéties du calendrier lunaire : la rave party. Comprenez, événement bruyant et gesticulé improvisé en pleine nuit pendant plusieurs jours sur des terrains appartenant à autrui. Bon nombre d’éleveurs et de cultivateurs redoutent secrètement, lorsqu’ils voient circuler en apostille de leurs champs un véhicule pouvant être considéré comme suspect, l’individu venant repérer le terrain idoine, le chemin d’accès et celui par lequel il faudra s’éclipser quand les gardes du cardinal de service commenceront à rappliquer. » L’auteur liste ensuite tous les dégâts et les infractions constatés, les effectifs mobilisés par l’État, et conclut : « Une mobilisation humaine et financière hors normes acquittée par le contribuable avec des indemnisations à venir qui ne seront certainement jamais endossées par les participants de cette kermesse champêtre, zadistes occasionnels, pourfendeurs de la propriété privée. » Et il tacle enfin Bruno Retailleau « qui déclarait récemment à l’adresse des impétrants : « Ils vont s’en souvenir… » Reste à savoir qui va vraiment s’en souvenir. Sont-ce les teufeurs qui, de retour dans leur « pré carré », seront certainement et bien gentiment passés à autre chose ? Ou bien les habitants de Montvalent et l’éleveur propriétaire du terrain vandalisé qui vont, désormais et peut-être pendant des années, devoir guetter chaque soir le passage de l’individu suspect, de la camionnette customisée, du décibel haut perché. Avec le sentiment, celui qui finit par nourrir tous les dépits et les excès, de ne plus être ni protégé ni respecté. »
– Rien à voir cependant avec les angoisses rencontrées par les paysans au Moyen Age. L’historien Nicolas Savy racontait cette semaine sur Facebook (un hasard du calendrier car sans référence du reste avec la rave de Montvalent) : « On peine à imaginer la vie des paysans dans les zones où les affrontements franco-anglais étaient fréquents, et en particulier là où les compagnies irrégulières anglaises menaient la guérilla. Certains documents nous le montrent de façon claire, faisant écho au découragement de ceux qui voyaient leur travail régulièrement réduit à néant par les chevauchées et les pillages. Ainsi cet acte notarial daté du 28 août 1427, dans lequel il est noté qu’un certain B. Vayssiera abandonne la vigne et les terres situées du côté de Béduer qu’il louait à un certain Gaspard Jacobi, marchand de Figeac. Les raisons de son déguerpissement sont données : à cause de la guerre et des Anglais, il ne peut plus cultiver. » Et l’historien lotois d’inviter, si l’on souhaite en savoir plus sur la façon dont les communautés de la région se sont défendues face aux Anglais, de se plonger dans son ouvrage « Les villes du Quercy en guerre: La défense des villes et des bourgs du Haut-Quercy pendant la guerre de Cent Ans », paru il y a déjà quelques années.
– On change complètement de sujet avec cette citation signée Françoise Sagan postée sur X par Louis-Xavier Rueda Zilli : « L’équilibre pour moi, c’est se retrouver dans son lit, le soir, sans épouvante, et le matin sans découragement. Une espèce d’accord entre ce qu’on pense de soi et sa vie. Se maintenir dans une situation qui ne vous paraisse jamais épouvantable. » L’occasion pour nous de saluer l’ouverture d’une librairie à Cajarc, commune chère à la romancière (elle y est née, y a passé son enfance et y revint toujours avec plaisir). L’enseigne se nomme « La Chamade » et c’est Louise Lefaux (qui exerça notamment à Toulouse) qui a initié et qui porte ce projet. Bravo et tous nos vœux de succès ! On conclut cette parenthèse en rappelant qu’une nouvelle adaptation de « Bonjour tristesse » signée Durga Chew-Bose est déjà sortie en salle en Amérique et au Canada. Voici du reste la conclusion de la critique parue dans « La Presse » (éditée à Montréal) : « Rappelant les films de Rohmer par sa légèreté apparente, ses marivaudages échangés sur la plage et son rythme languissant, Bonjour tristesse s’avère une adaptation esthétisante qui évacue certaines complexités du roman. En revanche, on y trouve intacte l’insouciance si chère à Sagan. »
– Un mot de politique avec le post cinglant du député Aurélien Pradié qui vise sans le nommer le ministre Bruno Retailleau (avec lequel ses relations furent toujours tendues) : « La naïveté, le déni, l’attentisme, la lâcheté politique: rien n’est impardonnable. Faire mine de s’étonner de l’entrisme des Frères musulmans est le comble de la démission. Et maintenant ? Quels actes ? Après le bruit, quel sursaut ? Rien. Ou presque. » Le même député Pradié avait annoncé auparavant qu’il échangerait le 12 juin au Collège des Bernardins (Paris) avec différentes personnalités (dont l’ancien magistrat François Molins et l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin) sur le thème « Dignité et Politique ».
– Chacun son hobby : Cyril se présente comme « chasseur d’orages et passionné de météo ». On peut ainsi observer sur X plusieurs clichés assez évocateurs que l’intéressé a réalisés lundi dernier sur les hauteurs de Monflanquin (Lot-et-Garonne) et au nord-est de Cahors. De belles photos, mais aussi de belles frayeurs.
– On reparle de cinéma avec ce reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine dont les reporters se sont rendus à Beaulieu-sur-Dordogne (en frontière du Lot, près de Biars-sur-Cère). Tout est dans le sous-titre : « Dans ce village du sud de la Corrèze, l’un des plus beaux de France, c’est l’effervescence. Le prochain film de Guillaume Canet se tourne en ce moment, en plein centre-ville. L’occasion pour quelques curieux de tenter d’apercevoir des stars, ailleurs que sur la croisette du festival de Cannes. » On lit en fin d’article : « Une équipe de tournage ne se résume pas uniquement à Guillaume Canet et Marion Cotillard. Acteurs, techniciens, organisateurs… Ce sont des dizaines et des dizaines de personnes qui sont nécessaires au tournage du prochain film du réalisateur français. Cela implique des dizaines de repas, restaurants et nuits d’hôtel. « Ça nous a permis d’avoir 180 nuitées supplémentaires sur cette année, se réjouit Jérôme Castanet, propriétaire de trois hôtels à Beaulieu. C’était une excellente opération pour nous, Beaulieu et la région. » Dominique Cayre, le maire sans étiquette de ce village de 1 250 habitants, est tout aussi ravi de ce coup de projecteur inespéré. « Le fait de mentionner Beaulieu-sur-Dordogne dans le générique d’un film de cette taille-là, c’est que du bonheur », affirme l’élu. Il espère un retour important pour sa commune, l’un des villages préférés des Français. »
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