Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Search in posts
Search in pages

Trois SDF devant le tribunal de Cahors pour violences aggravées

Le tribunal correctionnel jugeait ce vendredi 26 septembre trois hommes sans domicile fixe, accusés d’avoir roué de coups un autre SDF sur un parking de supermarché à Figeac, dans la nuit du 6 au 7 septembre 2025. 

Il est un peu plus de minuit quand un homme, torse nu, sans chaussures, le visage en sang, surgit devant le McDonald’s de Figeac. Deux employés, qui viennent de finir leur service, l’aperçoivent sur la terrasse. Le SDF leur raconte qu’il vient de passer plusieurs heures sous les coups de trois individus. Ses vêtements et son téléphone lui auraient aussi été pris.Vingt jours plus tard, les trois mis en cause sont assis dans le box du tribunal correctionnel de Cahors. Ils comparaissent pour violences en réunion, la victime présentant dix jours d’incapacité totale de travail.

Les témoins entendus ce soir-là sont formels : les agresseurs avaient du sang sur les mains. Dans leurs sacs, les gendarmes retrouveront le portable et les effets personnels du plaignant. Mais personne n’a vu la scène elle-même. Quand les militaires arrivent, les trois hommes se sont déjà volatilisés. Deux seront arrêtés vers 2 heures du matin, le troisième au lever du jour.

En garde à vue, les récits se brouillent. L’un dit n’avoir donné qu’une poussée, un autre jure ne jamais avoir frappé, le dernier finit par reconnaître les coups, tout en ajoutant qu’il ne se souvient de rien. Tous avaient beaucoup bu. Les photos de la victime montrent des blessures au visage, des lèvres fendues, plusieurs points de suture.

Le premier prévenu, 37 ans, ancien technicien en électronique, raconte qu’il a seulement repoussé la victime tombée sur sa cheville. « J’avais énormément bu, je n’avais plus de traitement pour mon épilepsie », plaide-t-il. Il dit vouloir se stabiliser, retrouver un logement, arrêter l’alcool. Le second, en errance depuis dix ans, insiste sur son inaction : « Je n’ai jamais frappé, mais je n’ai rien fait pour empêcher. À un moment, je lui ai crié de courir. Je suis fatigué de cette vie », confie-t-il. Le troisième, lui, porte un lourd casier : onze mentions, dont violences et vols. À la barre, il lâche : « Je sais que je l’ai frappé, je m’excuse. » En garde à vue, il avait évoqué une querelle liée à une place de manche.

La substitut du procureur décrit « une scène de violences graves, dans un contexte d’alcoolisation massive, contre une victime particulièrement vulnérable ». Pour elle, la réunion est caractérisée, même si les degrés d’implication varient.

Au moment du délibéré, les casiers presque néant des deux premiers et « les doutes » relevés par Me Mallemouche sur leur implication n’ont pas suffi à écarter la prison ferme. Ils sont condamnés chacun à 18 mois dont 6 avec sursis probatoire, obligations de soins, de travail et 70 heures de TIG, l’un d’eux sous bracelet électronique. Le troisième écope de trois ans dont un avec sursis probatoire, assorti de soins et de 70 heures de travail d’intérêt général.

Partager :