Train de la colère : Les élus du Lot unis et déterminés dans la défense de la ligne POLT

Jean-Marc Vayssouze-Faure, Carole Delga et Christophe Proença ont réagi suite à la mobilisation de ce 15 avril. 

Jean-Marc Vayssouze-Faure, président de l’AMF46, et sénateur du Lot, a salué la mobilisation du train de la colère : « Ce mardi 15 avril 2025, la mobilisation en faveur de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) a connu une intensité sans précédent à l’occasion du « Train de la colère » parti de Cahors, Gourdon et Souillac pour défendre l’avenir d’un axe ferroviaire vital pour nos territoires. La délégation lotoise s’est distinguée par sa mobilisation importante : près de 86 participants, dont près de 50 élus — maires, adjoints, conseillers municipaux, présidents d’intercommunalités, conseillers départementaux, régionaux, parlementaires — venus rappeler avec force l’attachement de notre département à cette ligne structurante. L’objectif était de réaffirmer notre exigence quant au respect des engagements pris par l’État concernant la modernisation de la ligne, au regard des nombreux retards et annulations dont sont victimes les usagers. Il convient de souligner que le Lot a constitué la plus importante délégation d’élus de l’ensemble des départements traversés par la ligne POLT, témoignage éloquent de l’unité et de la détermination des élus lotois. Ce combat exige en effet un esprit collectif et le sens de l’intérêt général. Le train est le moyen de transport de demain : il répond aux enjeux écologiques et économiques. Nous ne pouvons cependant passer sous silence le profond mépris ressenti par l’ensemble des élus présents qui n’ont pas été reçus par le ministre des Transports, en dépit de leur mobilisation, de leur déplacement, de leur légitimité démocratique. Refuser d’écouter les élus de la République, c’est refuser d’entendre la voix des territoires. En tant que président de l’association des maires et élus du Lot, je tiens à saluer l’engagement sans faille des élus lotois, leur force collective face au mépris, et leur lucidité dans la conduite de ce combat. Le Lot a montré l’exemple. Il continuera à le faire, dans l’intérêt de tous, dans l’intérêt de la ligne POLT. » 

> Les réactions : 

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : « Je salue la mobilisation des élus et des forces vives de notre Région, en particulier des lotois, pour améliorer la ligne ferroviaire Paris-Orleans-Limoges-Toulouse (POLT). Cette ligne souffre d’un désengagement historique de l’État alors que :

– La Région Occitanie, seule Région traversée à financer, s’engage pour investir plus de 20 millions d’euros aux côtés de l’État pour les gares de Souillac, Gourdon et Cahors ;

– Le défi climatique passe par des investissements massifs sur le train.

Nous soutenons la ligne POLT comme la LGV Toulouse-Bordeaux car elles sont complémentaires pour désenclaver nos territoires et les relier entre eux. »

> Christophe Proença, député du Lot : « J’ai pris le train à Souillac aux côtés de 80 élus et usagers du Lot pour rejoindre Paris dans le cadre de l’ opération du «Train de la colère». Nous sommes venus défendre, ensemble, une ligne ferroviaire vitale : la Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT). Les parlementaires ont été écartés de la rencontre organisée avec le ministère. Aucune présence ministérielle. À la place : des techniciens, pendant qu’un communiqué était diffusé dans les médias. C’est une honte. Nous avons fait avec nos collègues élus locaux, 12 heures de train aller-retour pour défendre les intérêts du Lot, pour n’avoir, au final, aucune considération ni pour les associations, ni pour les élus, ni pour les usagers. Face à la lassitude, et à la colère, le gouvernement devait ouvrir une discussion politique. Il a choisi le mépris. Je vais interpeler le ministre dans les plus brefs délais. Il ne pourra pas s’exonérer d’une réponse cette fois. Au-delà de l’affront fait aux élus, c’est l’avenir de toute une filière industrielle et technologique qui est en jeu. Nous étions des leaders mondiaux sur le ferroviaire : le TGV, la motorisation des locomotives, portés par des groupes industriels puissants, reconnus dans le monde entier. Aujourd’hui, le secteur est affaibli. Les rames sont fabriquées par une entreprise espagnole avec des délais toujours plus longs, que nous ne maîtrisons plus. Notre industrie a été laissée à l’ abandon, perdant des parts de marché clés. Sur la ligne POLT, le constat est accablant : le train met plus de temps qu’en 1980. Depuis 40 ans, aucune ambition, des prix non compétitifs, des retards et des pannes qui excèdent les voyageurs. Cette situation n’est plus tolérable. Et que dire de la situation du Lot ? Un Intercités sur deux seulement dessert Souillac. Pourtant, notre département accueille 10 millions de nuitées touristiques par an. Il abrite des entreprises de pointe, des acteurs de l’ agroalimentaire, des étudiants qui doivent pouvoir rejoindre Paris. On a besoin de trains. La régénération de la ligne est un enjeu national, mais il faut un combat spécifique pour le sud de la ligne. Ce n’est pas seulement Paris-Limoges, c’est Paris-Toulouse. Je remercie et félicite tous ceux qui nous ont accompagnés, nous ne lâcherons rien. Pour nos territoires, pour nos usagers, pour notre avenir. »