Souillac : Le feu d’une maison et d’un camping-car à la barre du tribunal
L’habitation a été entièrement détruite par l’incendie. Heureusement, ses occupants s’en sont sortis indemnes.
L’affaire aurait pu finir devant une cour d’assises. Le 19 avril, au petit matin, un feu s’est déclaré dans Souillac, détruisant entièrement une maison et un camping-car. Au moment de l’incendie, un couple se trouvait dans l’habitation. Les deux personnes âgées, dont une gravement handicapée, sont parvenus à s’enfuir in extremis avec l’aide d’un agent municipal et de voisins. Très vite, la piste criminelle a été envisagée et un homme suspecté. Après avoir tout avoué, il a été condamné ce mardi par le tribunal de Cahors lors d’une comparution immédiate.
« J’ai fait le tour de la propriété, je suis allé chercher un litre d’essence et j’en ai mis un peu partout ». A la barre, l’homme de 35 ans confesse tout. « Mon but était de m’attaquer aux voiture mais pas aux personnes. Je ne pensais pas qu’il étaient chez eux et je ne savais que cette personne était handicapée ». Le jour des faits, il avait consommé de la cocaïne et du cannabis. Interpellé par les gendarmes le lendemain, il a toujours admis sa culpabilité. Comment expliquer un tel acte pyromane ? « J’ai rencontré une femme il y a sept mois et tout est parti en cacahuète : j’ai quitté ma femme et ma petite, j’ai perdu mon boulot. A plusieurs reprises, elle m’a confié qu’elle avait été violée par cet homme mais que l’affaire avait été classée sans suite. J’ai voulu faire justice moi-même parce qu’elle passait des soirées à pleurer dans mes bras en me disant qu’elle avait été malheureuse à cause de cet homme ». L’homme en question est l’occupant de la maison incendiée.
Devant les gendarmes, l’ex-compagne du prévenu n’a pas particulièrement soutenu ce dernier, assurant qu’il « parlait beaucoup pour ne rien dire » et affirmant qu’elle était séparée de lui depuis plus d’un mois. « Elle m’a abandonné. J’ai fait une énorme bêtise que je paierai toute ma vie. Maintenant, je suis complètement perdu », soupire le prévenu dans un sanglot étouffé. Il en est désormais convaincu : il aurait été manipulé par cette femme. Ce n’est pas la première fois qu’il agit de la sorte. En 2016, il avait déjà été condamné pour des faits similaires. En récidive, il encourt dont 20 ans de réclusion. « Aujourd’hui, il se rend compte de la gravité des faits, mais il n’a pas eu cette petite lumière avant. Ni la première fois, ni la seconde, ni la troisième », déplore le substitut du procureur qui requiert 4 ans d’emprisonnement dont 3 ans de sursis probatoire.
Pourtant, le psychiatre n’a relevé aucune anomalie psychique ou mentale. « Je ne me considère pas comme quelqu’un de dangereux, j’ai juste de mauvais comportements », ajoute le prévenu. Pour son avocate Me Aurélie Smagghe, si les explications de ce dernier sont crédibles, elle comprend difficilement l’expertise psychiatrique. « Manifestement, cette femme a eu une espèce d’emprise sur l’esprit de mon client. Mais pour moi, il n’y a que la pathologie qui peut expliquer le passage à l’acte ». Finalement, l’homme a été condamné à 4 ans de détention dont 2 assortis d’un sursis probatoire. Il est également soumis à une obligation de soins et de travail et a interdiction d’entrer en contact avec les victimes.