Souillac : L’association Femmes, Egalité, Parité 46 tire le signal d’alarme sur les violences
La conférence-débat avait rassemblé plus de monde que prévu, le mardi 18 octobre dernier, dans la salle voûtée.
Il manquait même des chaises pour la trentaine de participants ! Plus de femmes que d’hommes avaient répondu présents, sur ce sujet difficile des violences de tous types faites aux femmes, ainsi que l’adjointe au maire chargée de l’action sociale et du CCAS, Marie-Claude Jallais. La présidente de l’association, Sylvie Branty, présentait les intervenants, Emeline Bardou, docteur en psychologie et membre de l’association, ainsi que deux gendarmes, le chef Michaël Henry et Manon Boisson de la COB de Vayrac, qui avaient bien voulu témoigner de leur propre expérience professionnelle.
Avant d’entamer le sujet, Emeline Bardou donnait deux numéros d’urgence, le 3919 pour les femmes battues et le 119 pour les enfants. Suivaient des définitions générales sur la maltraitance, de la dimension du pouvoir sur l’autre, à l’intimidation et à l’isolement de la victime. Ces conduites violentes ont souvent lieu sous l’emprise de l’alcool ou autres produits, mais pas seulement, et « on sait quand elles commencent, mais pas quand elles s’arrêtent ». Des équipes formées via ces numéros d’alerte, ou la gendarmerie, prennent les victimes en charge dans un premier temps, afin de les aider à résoudre ces situations conflictuelles, et de les orienter pour traiter les conséquences, parfois graves, des répercussions physiques et psychiques. L’impact sur les enfants, des bébés à l’adolescence, n’est pas négligeable : des signes de maltraitance peuvent être dépistés et signalés (retards de développement, troubles du sommeil et de l’alimentation, dépression, agressivité, conduites à risques, violences, etc).
L’intervention de la gendarmerie était concrète, puisque les gendarmes sont régulièrement confrontés à des situations d’urgence. A présent de mieux en mieux formés, leur témoignage ne relatait pas que les violences physiques. Les femmes victimes sont également parfois confrontées aux violences financières, certes plus rares (privation d’accès aux comptes ou à la carte bancaire, ou de tout moyen de paiement), ou administratives (privation de tous papiers d’identité). Les gendarmes décrivaient la procédure à suivre, du dépôt de plainte au renseignement judiciaire, document très important qui laisse une trace, transmis au Procureur de la République qui décide de la suite à donner. Pour eux, l’accueil de la victime est primordial, du questionnement aux renseignements sur la procédure, pour que les femmes osent dénoncer leur compagnon violent, ce qui est parfois difficile et dérangeant. « On est tous là pour tirer le signal d’alarme, on ne peut pas laisser tomber les victimes », ont assuré tous les intervenants. La salle, intéressée, réagissait en posant de nombreuses questions, preuve de l’intérêt et de l’utilité de ce genre de débat qui fut très pédagogue et très instructif, face à un problème qui touche toutes les strates de la société.