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Sibelle, Venise en péril, la dame au chapeau et les ravages du mildiou 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ C’est un festival de festivals. Musique classique ou contemporaine, jazz, photo, théâtre, danse, cinéma. On en oublie sûrement. Pas un canton lotois qui ne possède désormais son rendez-vous où une foule plus ou moins dense vient conjuguer culture, spectacle et farniente. On sort d’un concert pour aller boire un verre à l’ombre d’un platane, on visite une expo en bermuda, on se trémousse sans souci du qu’en-dira-t-on. Bref, un festival estival est d’abord et surtout convivial. Les artistes sont à portée de main et de smartphone, les prix sont accessibles (quand l’accès n’est pas tout simplement gratuit) et le confort parfois spartiate : mais l’important est ailleurs. C’est chouette et sans chichi. Et pas besoin de tapis rouge. Ni de palmarès ou de carré VIP. Ma protégée féline se tient à l’écart. Elle craint la foule. En été comme le reste de l’année. Alors je la rassure. Je lui raconte qu’il y a quelques années, en goguette à Bélaye par une chaude journée d’août, avant d’aller observer la vallée depuis le fameux balcon du vieux village perché sur sa colline, je rentre dans l’église. Ce n’est pas très respectueux, mais je pensais me rafraîchir quelque peu. Surprise. Il y avait déjà du monde. Quelques jeunes musiciens répétaient avec talent mais jovialité leur concert du soir, dans cette même église, à l’occasion des Rencontres de Violoncelle. Je me suis assis. Quelques autres touristes avaient fait de même. On était une dizaine de spectateurs. Ca a duré un quart d’heure. Une sorte de petit concert rien que pour nous. Et puis les musiciens en short et tee-shirt se sont levés, ont posé leurs instruments avant de boire un verre d’eau dans un modeste gobelet. Les quelques spectateurs ont applaudi. Les artistes nous ont dit « Merci » et « A ce soir ». J’étais un peu honteux car je savais que j’avais déjà un autre engagement. Mais j’avais donc, par hasard, profité de l’événement. Sibelle s’amuse. « Tu es en train de me dire que tu as eu une révélation, ce jour-là ? ». Je réponds que « oui ». C’est aussi ça, un festival dans le Lot ou ailleurs. Se rendre compte par hasard ou presque qu’on peut être sensible à un solo de violoncelle composé il y a plusieurs siècles. Je dis ça, je dis rien : le festival de Bélaye commence ce week-end. Si vous voulez voyager en musique… 

Mardi._ On apprend que l’Unesco préconise de placer Venise sur la liste du « patrimoine mondial en péril ». Elle estime que les mesures de protection prises ne sont pas suffisantes jusqu’ici pour sauver la ville du « tourisme de masse ». J’ai eu la chance, il n’y a pas si longtemps, de découvrir Venise. J’admets donc bien volontiers que cette ville est un trésor merveilleux que bien des périls, naturels ou humains, menacent chaque jour davantage. Mais ce qui me tracasse, à Venise ou ailleurs, c’est la notion de « tourisme de masse ». Je comprends certes ce que cela signifie mais j’ai quelque mal en revanche à imaginer des remèdes. En tout cas, des remèdes justes. Si l’on fixe un quota de visiteurs, à Venise ou ailleurs, pas besoin d’être grand clerc pour deviner que l’on ne va pas tirer au sort les impétrants souhaitant admirer la basilique Saint-Marc ou s’offrir une balade en gondole sur le Grand Canal. Les prix vont s’envoler. Le tourisme de masse aura laissé place à un tourisme de nasse. Sibelle boude. Elle trouve ce jeu de mots assez minable. Puis je la vois qui pianote sur sa tablette. « Je veux visionner un extrait de Mort à Venise, le chef- d’œuvre Visconti adapté d’une nouvelle de Thomas Mann. » C’est cela. Le tourisme de masse va laisser la place au tourisme virtuel. 

Mercredi._ La mort de Geneviève de Fontenay. La dame au chapeau semblait sortir, au propre comme au figuré, d’un film en noir et blanc. Organisatrice du concours Miss France, invitée à donner son avis sur tout et n’importe quoi (une bonne cliente pour les médias et en particulier les talk-shows), à la fois terriblement kitch et admirable actrice, elle aura joué son propre rôle dans la vie comme devant les caméras sans jamais se départir d’un scénario écrit il y a plus de cinquante ans. Elle est partie. Les miss restent. Tant que les concours feront de l’audience. Et puis un jour, on apprendra que le prime time est supprimé. Un simple reportage de 3 minutes passera au 13 heures de TF1. Fini le palais des congrès, l’élection aura lieu à la salle des fêtes de Trifouilly-les-Oies. De temps à autre, sur Facebook, on verra passer des images de l’élection de 1990 ou de 2010 sur le compte de l’INA. Sur une chaîne câblée, on regardera peut-être un biopic sur Geneviève. On trouvera cela formidablement fidèle à ce que fut une époque. « Peut-être » souffle Sibelle. « Moi, je n’aurais pas pu concourir de toute façon. Madame de Fontenay ne voulait pas de filles à poil. » 

Jeudi._ Plusieurs confrères publient une carte de France avec les destinations choisies par les ministres pour leurs vacances. Beaucoup retrouveront en fait leur terre d’origine ou d’élection, ce qui est parfois identique. Toujours est-il qu’Eric Dupont-Moretti se reposera à Nice, qu’Aurore Bergé sera en Bretagne et qu’Élisabeth Borne a choisi le Var, tout près donc du chef de l’État qui a gagné le fort de Brégançon. Sibelle s’étonne : « Personne dans le Lot ? Pas même un(e) Secrétaire d’État ? Dommage. Il ou elle aurait pu saisir toute la subtilité et la profondeur de la citation de Maurice Faure : « Dans le Lot, nous sommes pauvres mais nous sommes beaux. » 

Vendredi._ Restons prudents mais il semble que nous arrivons au bout d’une semaine d’automne avant que l’été ne reprenne ses droits. Un temps de novembre début août, c’était effectivement assez peu orthodoxe. Un barbecue, un apéro en terrasse, un balade sur la voie verte, un plongeon dans le lac de Catus ? Autant d’activités un brin saugrenues ces jours-ci où vent, pluie et températures frisquettes étaient au menu. Mais le plus grave est ailleurs, puisque depuis des mois déjà, la météo 2023 est très capricieuse. Les experts estiment que plus de 1000 hectares de vignes (d’appellation Cahors) on été touchés par le mildiou. Le champignon responsable de la maladie adore la pluie. Avec Sibelle, on a constaté désolés que notre humble plant de chasselas, dans notre jardinet, sur les hauteurs du vieux village, comptait parmi les victimes. Les grappes et les feuilles sont nécrosées. Ce raisin qui me rappelle celui de mon enfance, chez ma grand-mère ardennaise, j’irai donc l’acheter sur le marché. La nostalgie, ça coûte un peu cher parfois. Une madeleine de Proust, ça se mérite. 

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