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Sibelle #ToujoursCharlie


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Sibelle ? Elle n’était pas née, en janvier 2015. Alors je lui ai raconté. Le premier flash à la radio, puis les heures passées devant les chaînes d’info continue. J’ai égrené les adjectifs. Nous étions abasourdis, stupéfaits, hallucinés. Certes, depuis que gamin, à l’école, j’ai appris ce que fut Auschwitz, je ne m’étonne plus que les êtres humains puissent toujours se révéler si inhumains. Toujours plus fous. Au fil des ans, au fil de l’histoire récente, cette folie criminelle s’est déclinée sous différentes formes. Je pense au 11 septembre, je pense au Rwanda, je pense à tant de sang, à tant de cris, à tant de larmes, sur tous les continents. Janvier 2015. Alors que le procès des attentats de Paris a débuté, j’ai évoqué ces jours sombres, puis, les millions d’entre-nous, le dimanche suivant, défilant dans les rues de la capitale, des villes et villages. Désireux de dire leur stupeur, leur indignation, désireux de dire que la République ne céderait pas. En tout cas, désireux de rester debout. A Sibelle, étrangement silencieuse et attentive, j’ai dit la tendresse de Cabu, la drôlerie de Wolinski, le courage de Charb et de tous les autres. Je lui ai montré le visage de la policière de Montrouge, je lui ai conté enfin les crimes commis à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Sibelle a compris qu’elle ne pourrait jamais comprendre. De fait. Cette folie nous est propre. Les animaux peuvent être cruels. Jamais aussi sauvages. Cependant, Sibelle a dit d’accord : « Évidemment, toujours Charlie ! » Et il ne peut y avoir de « mais ».

Il nous faut continuer à vivre, toutefois, plus que jamais, il nous faut continuer à rêver alors que le soleil est revenu chauffer les pierres, les corps, les cœurs, et bien sûr les raisins des vignes d’ici, qui seront vendangés plus tôt que d’ordinaire : et sans doute faut-il s’y habituer. Plus au nord, une grande maison de Champagne ne s’est-elle pas lancée dans la production de vins effervescents sur les côtes crayeuses de l’Angleterre ? Il nous faut continuer à vivre avec la ou le Covid-19, alors que les télés, encore elles, nous donnent chaque soir le nombre des contaminations sur les dernières 24 heures. Le Lot n’est pas épargné, même si les chiffres, y compris en pourcentage de la population, n’y sont pas les plus élevés, loin s’en faut, de la région.

C’est dans ce contexte qu’à la stupéfaction des médecins et biologistes, la table du « drive test » de Cahors a été volée cette semaine. Affligeant, imbécile, minable. Là encore, même si les faits n’ont rien de comparable avec ceux évoqués plus haut, on cherche les adjectifs. La langue est riche, trop riche même, à tel point qu’on hésite. Avec une politesse inversement proportionnelle à sa froide colère intérieure, le Dr Marjolaine Héraud a scotché une feuille sur la tente du « drive » avec ces simples mots : « Je ne remercie PAS la personne mal intentionnée qui a VOLÉ la table… » Les majuscules tiennent lieu de coups de pied au c… qui se perdent !

On se console comme on peut : le Quercy est jusqu’ici absent de l’incroyable carte de France qui se dessine jour après jour, où sont localisés les mutilations et tueries de chevaux. La piste de rituels sataniques est évoquée. Les fous de dieu, les fous du diable. Les films et les livres sont décidément toujours dépassés par la réalité.

Baptisé du nom d’un drôle de paroissien qui habita quelques années près de Gourdon – un certain Léo Ferré -, mon rosier n’en a cure, et nous offre ce qui ressemble à une ultime floraison. Les couleurs sont moins vives, les pétales moins larges, mais j’y vois avec Sibelle un symbolique message d’espoir. Comme le furent, l’autre après-midi, les rires d’enfants qui ont soudain éclaboussé la langueur de notre ruelle, sur le haut du village. Des gamins sortaient de l’école, masqués ou pas, je n’ai pas vu. J’ai entendu ces rires, et j’ai compris qu’il demeurait encore quelques précieuses raisons de ne pas se résigner. Il faut s’accrocher. Il faut rester debout. Il faut vivre.

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