Sibelle sur le marché avec Valérie et dans les étoiles avec Gaspard
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
Le gouvernement et les hautes autorités de santé annoncent ce qui pourrait ressembler à un début du début de la fin, c’est-à-dire, pour l’instant, un calendrier de sortie de crise sanitaire. Restons prudents. Cependant, cette semaine, à Cahors, un autre événement a pu également sembler synonyme de retour à la normale.
En faisant étape aux Halles, Valérie Pécresse a déroulé un classique de campagne électorale. Hors les masques et gestes (plus ou moins) barrières, on a pu oublier un temps qu’une pandémie nous enquiquine depuis deux ans. Couvert ou en plein air (voire de « plein vent », selon l’expression un brin poétique davantage utilisée dans le Sud que dans mes Ardennes d’antan), le marché est en France un lieu stratégique au moment de solliciter les suffrages de Monsieur et Madame Tout-le-monde. Les militants de base y distribuent les tracts, les candidat(e)s se fraient un chemin dans les allées, conversent avec les étaliers, s’émerveillent (ou font semblant) devant un poulet rôti ou un fromage de chèvre, et parfois, acceptent de poser pour un selfie ou de signer un autographe. On ignore pour l’heure quelles sont ou seront les retombées de cette étape lotoise. Hors un petit couplet sur « la baguette à 29 centimes qui est un leurre », l’égérie des Républicains n’a pas prononcé de phrase choc qui aurait fait le buzz et mobilisé les grandes plumes de la presse nationale et les chaînes d’info. Mais était-ce là l’essentiel ? « Cette visite avait aussi valeur de message en interne. En venant sur les terres de Monsieur Pradié, Valérie Pécresse voulait aussi rassurer une partie des électeurs : pas question pour elle de laisser à penser qu’elle est 100 % « ciottisée ». Elle est également mobilisée sur des thématiques liées à l’insertion, à l’inclusion, et au monde rural » analyse avec une certaine hauteur de vue ma protégé féline.
En attendant que d’autres candidat(s) nous rendent visite, et arpentent à leur tour notre si beau marché de Cahors (ou de toute autre commune lotoise), une autre information nous met du baume au cœur : jeudi, deux enfants d’ici, Marie Delpech du lycée de Figeac et Nicolas Delbos du CFAA du Lot ont gagné le droit de représenter l’Occitanie et de briguer le titre de Meilleur Jeune Berger de France 2022, qui sera décerné le samedi 26 février au Salon de l’Agriculture à Paris. Avec Sibelle, nous croisons déjà les doigts (voire les griffes et patounettes) à leur intention. Dans une terre où le pastoralisme fait de la résistance, et perpétue bien davantage qu’un simple mode d’élevage, rêver de de devenir berger nous paraît rassérénant. Point de métaphore philosophique ici : que des jeunes se destinent à ce métier qui nécessite du reste d’avoir recours à présent à des outils high-tech s’inscrit dans la préservation d’un mode de vie, voire d’un pan du patrimoine. Lequel ne se limite pas, évidemment, à la préservation des bâtiments historiques. `
Sur ce, comment conclure sans évoquer la disparition tragique de Gaspard Ulliel. « Il avait si brillamment campé Jacquou le Croquant, personnage emblématique du Périgord » se souvient Sibelle. Je ne peux m’empêcher de noter que l’acteur est mort à 37 ans. Comme Arthur Rimbaud. Même beauté insolente. Même génie précoce. Même soif d’ailleurs. Je pense aux vers du poète sur l’éternité : « C’est la mer allée Avec le soleil ».