Sibelle ne verra pas Obama
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
– L’Occitanie, c’est grand. Très grand même. Surtout depuis la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Pourtant, avec la naïveté qui nous caractérise, ma chère protégée féline et moi, quand une dépêche nous apprit jeudi que Mister Obama et sa famille venaient passer une semaine de vacances en Occitanie, il nous a semblé impensable que cela puisse être ailleurs que dans le Lot. Alors aussitôt nous dressâmes un plan de bataille. Il s’agissait de mettre les petits plats dans les grands. Visites de Saint-Cirq Lapopie, Rocamadour et Padirac, plongée dans l’univers de la truffe et du malbec à Lalbenque et Mercuès, pause historique et spirituelle à la cathédrale de Cahors avec présentation de la Sainte Coiffe… Et pourquoi pas une virée en canoë sur le Célé pour se rafraîchir ? Le programme était prêt. On n’attendait plus que les consignes éventuelles du Quai d’Orsay. Et puis… Et puis plouf. Tout est tombé à l’eau. Une seconde dépêche précisa que les Obama avaient choisi Villeneuve-lez-Avignon, dans le Gard. Sibelle, qui avait déjà brodé l’écusson « Oh My Lot » sur sa chasuble d’apparat, a lâché un simple : « Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils loupent… » Pas mieux !
– Soyons honnêtes, nous n’avions pas de prime abord songé à conduire l’ancien président des USA à Sénaillac-Latronquière pour y visiter la maison dite Marot. Avec Sibelle, incultes que nous sommes, nous avons longtemps cru que le poète Clément Marot né à Cahors y avait ses habitudes. Rien à voir a priori. Le site abrite une ancienne ferme typique du Haut Ségala qui va pouvoir être restaurée grâce à un coup de pouce de la mission patrimoine que dirige Stéphane Bern. Un choix rendu public cette semaine qui a quelque chose de rassurant. Il n’y a pas que des châteaux, des abbayes ou des grands monuments prestigieux qui constituent, en terme de patrimoine bâti, notre mémoire commune. Si ma tigresse adorée vous disait ainsi tout ce qui s’est passé et se passe encore à l’ombre des murets de pierre sèche qui jalonnent le causse, au-dessus de notre village, toutes les bisbilles animalières qui y ont eu cours, et sans doute, tous les petits secrets ou les mots doux que jadis, des paysans, ou désormais des promeneurs, ont pu s’y échanger…
– « Caramba, encore raté ! » : Prayssac a fini au même rang que Cahors l’an passé, soit à la 17ème place du concours du « Plus beau marché » organisé par TF1 et la presse régionale. C’est Montbrison dans la Loire qui a décroché le titre 2019, selon le palmarès dévoilé hier. Une consolation, deux ans de suite, ce sont des marchés lotois qui auront représenté l’ex-région Midi-Pyrénées en finale. Découvrant le classement, Sibelle note que Brive-la-Gaillarde a fini 11ème. Un peu décevant, finalement, pour un marché rendu si célèbre par Georges Brassens… « Au marché de Brive-la-Gaillarde – À propos de bottes d’oignons – Quelques douzaines de gaillardes – Se crêpaient un jour le chignon – À pied, à cheval, en voiture – Les gendarmes mal inspirés – Vinrent pour tenter l’aventure – D’interrompre l’échauffourée… » Un genre de scène que pour sûr, on ne peut admirer à Prayssac, où c’est avec quiétude que l’on profite des parfums et couleurs des fruits et légumes de l’été qui vient.