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Sibelle, les promesses de 2023, les effets du Covid et les nouveaux habitants du Lot 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ Il a pointé son nez le 30 décembre. Au réveil, malgré la couette épaisse, j’ai été pris de frissons, avant de ressentir ce qui ressemblait bien à des courbatures. Il était là. Je l’évitais depuis bientôt trois ans. Il m’a rattrapé à la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre. Le virus du (ou de la) Covid. Un de mes proches me l’a communiqué et bien que masqué, je l’ai transmis à un autre. J’étais piégé. Nous étions piégés. Masques, donc, mais aussi gel et aération des pièces n’y ont rien fait. Les symptômes ont évolué au fil des jours. Maux de tête, gorge douloureuse. Et puis, ensuite, une sorte de léthargie dont je sors à peine, puisque ce qui s’apparente à une bonne vieille rhino semble m’avoir gagné. Rien de gravissime (merci le vaccin!), mais un état évidemment incompatible avec ce qui ressemble d’ordinaire aux agapes du 31 décembre et du 1er janvier. Le foie gras, le saumon fumé, le chapon pourtant rôti à souhait paraissaient comme des cols infranchissables, et les bulles de champagne semblaient moins attirantes qu’un simple verre d’eau accompagné d’un comprimé de paracétamol. Atteindre minuit fut un exploit, synonyme d’un franchissement de ligne au terme d’un marathon. Alors nos vœux ont été réduits à leur plus simple expression. 2023 avait débuté dans la douleur : on ne pouvait espérer et attendre qu’une suite plus heureuse. C’est tout l’un et tout l’autre : ou 2023 sera effectivement un millésime plus souriant, ou le virus est venu promettre d’en baver pendant encore plus de 350 jours. Sibelle qui est passée comme ses congénères à travers les gouttes penche pour la premièe hypothèse. Ce qui ne l’empêche pas de sortir une vacherie : « Comme disait Lichtenberg, le mois de janvier est le mois où l’on offre ses meilleurs vœux, les autres mois sont ceux où ils ne se réaliseront pas. » Me voilà bien ! 

Mardi._ Histoire de me remettre doucement mais sûrement, je consulte les chiffres de la démographie lotoise, un état des lieux délivré par l’Insee qui constate d’une part que globalement, la population du département se stabilise mais que Cahors a gagné 800 habitants en six ans et a repassé le cap des 20 000 âmes. Le maire Jean-Marc Vayssouze-Faure évite tout triomphalisme : « Les défis à relever restent nombreux, notamment dans un contexte de crises multiples. Notre objectif : préserver notre authenticité et ce qui fait la force et l’âme d’une ville à taille humaine. » Pour sa part, ma protégée relève que l’arrivée de nouveaux habitants venus s’installer dans le 46 permet de compenser un solde naturel négatif (moins de naissances que de décès). Pour Sibelle, le slogan cher à Maurice Faure est plus que jamais d’actualité. Que toujours plus de non Lotois soient convaincus qu’ici, « nous sommes pauvres mais nous sommes beaux ». 

Mercredi._ Dans ce pays, une polémique chasse l’autre. Voilà qu’à l’occasion de la sortie du film « Tirailleurs », une phrase d’Omar Sy provoque l’ire de certains beaux esprits. L’acteur né en France de parents africains notait que les Français se sentent plus concernés par la guerre en Ukraine que par celles qui secouent l’Afrique. Cela n’est pourtant pas faux. Mais le plus regrettable dans l’affaire est qu’on en oublie le propos du film. Originaire des Ardennes, j’ai pourtant arpenté bien des cimetières et nécropoles militaires des deux guerres. Je sais aussi que dans le village de La Horgne, près de Sedan et Charleville, des tirailleurs résistèrent aux Allemands, en mai 40, en se jetant sur les panzers puis en glissant leurs baïonnettes dans les fines ouvertures dédiées à la vision et à la ventilation des occupants du blindé. Sibelle, pour sa part, se souvient qu’en 1914, ce sont des régiments bretons qui furent souvent envoyés les premiers au front. Ces soldats avaient la peau blanche mais parfois, ils parlaient mal le français. Ils baragouinaient. On leur donnait du pain et du vin, cela suffisait pensaient les généraux à leur faire oublier qu’ils n’étaient parfois que de la chair à canon. 

Jeudi._ Les hommes de l’art sont enfin venus l’installer. Un poêle à bois en fonte noire occupe désormais le centre de l’immense cantou qui faisait – et fait encore – tout le charme de notre maison, sur les hauteurs du village. Il nous faut désormais appréhender la bête. Savoir comment positionner les bûches, allumer le feu (avec une pensée pour Johnny au passage) et jouer subtilement avec la grille d’apport d’air. J’ai droit désormais à ma dose quotidienne d’exercice en allant chercher le bois qui patientait depuis des lustres au fond du garage. Et quand la télé nous fatiguera, on regardera l’autre écran. Où les flammes dansent et forment de mystérieuses arabesques toujours recommencées mais toujours différentes. Effrayée d’abord par les allées et venues des artisans, ma tigresse domestique a ensuite constaté que par égard pour elle, nous avions légèrement déplacé la localisation de son écuelle de croquettes et du bol d’eau fraîche. Elle soupire. Elle est agacée. C’est incroyable comme le moindre petit changement dans ses habitudes provoque chez Sibelle des angoisses disproportionnées. « Nous ne voulons pas que tu sois gênée par le crépitement du feu, par l’odeur éventuelle » ai-je tenté de lui expliquer. Mais ce qui l’a rassurée vraiment, c’est quand je lui ai dit avec tendresse que le poêle ne remplacerait pas la vraie chaleur de ses ronronnements quand le soir, elle vient se lover près de moi, sur le sofa, à l’heure du journal de la Deux. 

Vendredi._ Nos boulangers et pâtissiers sont aux cent coups. Leurs factures d’électricité et de gaz ont été parfois multipliées par cinq ou dix. Voire plus encore. Le gouvernement dit se pencher sur leur sort, évoque des aides qu’il faut solliciter sans hésiter. On peut aussi, à notre humble niveau, leur apporter un soutien très simple : acheter notre pain chez eux. Et bien sûr la rituelle galette des rois. Nous avons choisi avec Sibelle de passer commande d’une galette traditionnelle, à la frangipane. Mais nous avons précisé ne pas désirer de fève. Car cela engendre trop de chamailleries. Le jeu dégénère et finit par gâcher la fête. « Et de toute façon, pourquoi une fève ? La reine, c’est moi » conclut Sibelle. Et moi, je ne suis qu’un prince consort. Mais pas quand il pleut. 

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