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Sibelle, les martyrs de Salviac, le Giverny d’Henri Martin et le Rallye du Quercy 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Le cliché est en noir et blanc, non daté, non signé. C’est un portrait. L’homme a été photographié en extérieur, et l’on distingue des feuillages en arrière-plan. Il est élégant, arbore un nœud papillon sombre qui tranche avec sa chemise blanche. L’homme sourit, paraît presque décontracté et l’absence de veste pourrait laisser à penser que la photo a été prise après un repas de famille, avant une promenade.

Avec Sibelle, nous sommes tombés presque par hasard sur ce document. Il a été numérisé et mis en ligne sur le site du Mémorial Yad Vashem dédié aux victimes de la Shoah. Cet homme qui sourit et dont la moustache noire contraste avec les cheveux déjà grisonnants et clairsemés se nomme Otto Strakosch. Chimiste de profession, il est né à Vienne (Autriche) le 29 mai 1884. Nous n’avons pas retrouvé de photo de son épouse Marguerite, née Eiser le 21 juillet 1887, également originaire de Vienne. Durant la Seconde guerre, le couple a fui le nazisme. Otto et Marguerite gagnent la France. Un temps interné au camp d‘Agde, dans l’Hérault, Otto demande à pouvoir se rendre dans le Lot. Cette requête est refusée en date du 13 février 1941. Le 14 février, il est dirigé vers le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). Il parvient à s’en échapper, noté « absent lors d’un recensement effectué en septembre 1941 », selon les archives. Alors que l’automne gagne la Bouriane, Otto a rejoint son épouse Marguerite à Salviac. Ce n’est qu’un répit de quelques mois. Le 7 août 1942, au petit matin, la gendarmerie pénètre au domicile d’Adrienne et Elie Colombié. Ces braves Lotois ne peuvent s’opposer à la force. Cachés dans le grenier la maison, Otto et Marguerite sont interpellés. Ils sont conduits au camp de Septfonds, puis rapidement transférés à Drancy. Le 9 septembre, par le convoi n°30, le couple est déporté à Auschwitz. Otto et Marguerite y sont assassinés cinq jours plus tard. 

D’autres familles juives réfugiées à Salviac ont connu le même sort, et d’autres ont pu échapper à cette effroyable mécanique de mort. Depuis 2018, ceux qui les ont accueillis, qu’ils fussent ou non reconnus Justes, ont leurs noms gravés sur un monument. Lors de son inauguration, le maire Alain Faucon cita le poète résistant Louis Aragon (dont la mère fut inhumée à Cahors à cette période) : « Celui qui croyait au ciel / Celui qui n’y croyait pas / Qu’importe comment s’appelle / Cette clarté sur leur pas / Que l’un fut de la chapelle / Et l’autre s’y dérobât / Celui qui croyait au ciel / Celui qui n’y croyait pas / Quand les blés sont sous la grêle / Fou qui fait le délicat / Fou qui songe à ses querelles / Au cœur du commun combat… »

C’est un magnifique hasard : avec Sibelle, nous avons réalisé qu’au moment même où nous retrouvions la photo d’Otto Strakosch, jeudi, était commémorée à Cahors la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation. Une cérémonie organisée un peu avant la date officielle, ce dimanche correspondant au second tour de l’élection présidentielle. 

Un autre temps fort de cette semaine nous conduit somme toute non loin de Salviac, à Labastide-du-Vert. C’est dans ce village que résida le peintre Henri Martin, au Domaine de Marquayrol, de 1900 à 1943. Alors que le musée qui porte le nom de l’artiste rouvrira sous peu ses portes, à Cahors, une association de bénévoles restaure les extérieurs de la propriété à Labastide-du-Vert. « Avec ses jardins, ses pergolas, ses gloriettes, ses bassins, Henri Martin en avait fait son « Giverny »… » résume l’écrivain Jean-Pierre Alaux, à l’origine de l’association, et qui vient de publier un ouvrage sur ces jardins extraordinaires… Par ailleurs vice-président en charge du tourisme et de la communication de la Communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble, l‘élu est un récidiviste : à Albas dont il est désormais le premier magistrat, il fut l’initiateur du superbe Jardin Toscan qui surplombe le cours du Lot. 

Nous sommes moins ambitieux, avec Sibelle. Notre petit jardin, sur les hauteurs du bourg, n’est qu’un modeste miroir du cycle des saisons. Si j’en crois l’album photo mémorisé dans mon smartphone, en 2021, à cette même date, les premières grappes de chasselas prenaient forme, et les roses Pierre de Ronsard s’ouvraient au monde et offraient leurs couleurs au ciel d’azur (et à nos regards attendris). Cette année, il nous faut encore attendre. La météo est moins clémente. On annonce même des orages. Mais la patience n’est pas la vertu première de ma protégée, sauf quand elle est en chasse. Là voilà qui part se recoucher.

Ouille ! Pourvu que les moteurs des auto engagées sur la spéciale du Rallye du Quercy, qui se court ce samedi entre Berganty, Concots, Crégols et Saint-Cirq-Lapopie ne viennent pas la perturber. J’aurai beau lui expliquer qu’après deux années « blanches » pour cause de pandémie, ces vrombissements sont un signe positif, je ne suis pas certain que cela m’épargnera plusieurs heures de bouderie..

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