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Sibelle, les écrans plats et le veau de 14 heures


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Un vétérinaire de Cahors m’a prévenu il y a déjà quelques années : « Il faut renoncer à tenter de percer les mystères de la psychologie des chats… » Il n’empêche, jeudi, quand j’ai observé Sibelle, songeuse, espionner depuis le bolet les enfants du village se diriger vers l’école, mi-rigolards, mi-stressés ou pour certains une petite larme à l’œil, je me suis demandé à quoi pouvait-elle penser. Regrettait-elle de ne pas suivre un même cursus ? Ou jugeait-elle cruel d’imposer à de si jeunes têtes blondes des emplois du temps studieux quand enfin le soleil estival est de retour (et encore ne lui avais-je pas confié que de mon temps, on rentrait vers le 15 septembre) ?

Plus tard dans la journée, même sentiment de perplexité quand j’ai avec elle regardé les images du président Macron visiter des écoles à Marseille. Il a fallu attendre la fin de la journée pour qu’elle me réponde. A sa façon. « Si on me propose un jour d’inaugurer un établissement scolaire, je sais déjà ce que je répondrai. Je dirai « oui » seulement si on le dénomme l’école… buissonnière. »

Blague et masques à part, tandis que les élus des collectivités rappellent forcément à cette occasion qu’ils investissent tant de milliers ou de millions d’euros dans les écoles, collèges et lycées, avec Sibelle, ce qui nous aura encore surpris cette année, c’est de nouveau cette polémique sur l’utilisation de la l’allocation de rentrée scolaire, le ministre Blanquer allant même jusqu’à reprendre cette antienne sur les achats d’écrans plats. Ma protégée féline sursaute : « Eh quoi ? Si on commençait par revenir aux fondamentaux et à une école publique vraiment gratuite ? Par bannir ces listes de fournitures à acheter par des parents qui vont fouiller chaque recoin des rayons spécialisés pour dénicher les cahiers de petit ou grand format, de 100 ou 200 pages, avec petits ou grands carreaux ? » Mais il n’y a pas que les fournitures, il y a les vêtements. Et une forme de dictature de la mode. Des marques. On ne peut pas dire que ça ne compte pas quand on a 10 ou 15 ans. Décidément, on ne s’en sortira jamais.

Est-ce pour tourner une page et conjurer ces temps mortifères alors que la pandémie n’en finit pas ? Toujours est-il qu’en cette fin d’été, des élus lotois se réunissent pour candidater à l’accueil du Tour de France. De quoi parfaire la renommée de notre département, avec des heures de direct et de vues d’hélicos, de quoi doper les mobilités douces, de quoi accélérer la conversion au vélo… Je raconte à Sibelle que dans une autre vie, alors journaliste sportif, j’ai couvert des étapes du Tour, et notamment un départ, qui avait lieu cette année-là au Puy-du-Fou. Les médias avaient été fort bien accueillis. Il y avait des plateaux de fruits de mer au buffet. On parlait déjà de dopage et lors d’un point-presse du directeur sportif d’une équipe alors dans le collimateur, un confrère reporter d’images avaient failli m’assommer avec sa caméra sur l’épaule, après avoir opéré un mouvement brusque. Je m’étais consolé en allant interviewer des coureurs de la région (où je travaillais à l’époque). C’était dans la salle d’un hôtel Campanile. Des touristes nous avaient observés : moi avec mon stylo et mon carnet, les cyclistes avec leur uniforme d’entraînement. J’ai cru distinguer une forme d’étonnement de la part des vacanciers. L’envers du décor est parfois pour ne pas dire souvent d’une banalité presque affligeante. Comment pouvaient-ils deviner que l’un des coureurs allait porter quelques jours plus tard le maillot jaune, l’espace de trois ou quatre étapes ? Lui ? Avec son espèce de collant noir à bretelles et ce maillot aux couleurs criardes ?

Mais qu’on se rassure. Dans notre cher Quercy, rien n’est banal. On apprend ainsi que le dimanche 12 septembre les « artisans du goût lotois » organisent un banquet dans cette bonne sous-préfecture de Saint-Céré. Le veau sous la mère (label rouge s’il vous plaît), un des produits phares de notre contrée, sera à l’honneur. La viande cuira à la broche pendant 14 heures, tournant et retournant au-dessus des braises. Vous connaissiez le gigot de 7 heures ? Un petit joueur, avouons-le, à côté… Ces détails émoustillent Sibelle. Et je suis obligé de lui dire qu’elle n’a pas reçu d’invitation. Et là, c’est le drame. Je vous quitte. Mademoiselle réclame des croquettes. Je ne garantis pas qu’elles ont passé plusieurs heures au four…

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