Sibelle, les appels d’urgence, l’urgence de relooker l’entrée sud de Cahors et les sujets du bac
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
Lundi._ Voilà une semaine qui débute par une bonne nouvelle, ce qui n’est pas si fréquent et tout sauf anodin. Une plateforme unique de réception des appels d’urgence et de soins aux personnes est désormais opérationnelle. Installée physiquement au sein du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), la cellule regroupe en un seul et même lieu le Centre de Traitement de l’Alerte (CTA) des sapeurs-pompiers (quand on compose le 18 ou 112 ), le Centre de Réception et de Régulation des Appels (CRRA) du SAMU (quand on appelle le 15) et enfin le Service d’Accès aux Soins (SAS) et la Permanence Des Soins Ambulatoires (quand on joint le 116 117). Les esprits chagrins diront que cela paraissait une évidente nécessité, que ça allait de soi, mais pour de multiples raisons, logistiques ou administratives, les choses ne se font pas toujours en claquant des doigts. Toujours est-il que « la mutualisation des compétences et des moyens dans un même lieu opérationnel est une avancée majeure. Elle permet une réponse plus fluide, plus humaine et plus efficace face à l’urgence » comme le souligne la préfète Claire Raulin. Hors cette satanée Sibelle qui regrette que l’on n’ait pas songé à associer les urgences vétérinaires à ce nouveau service, chacun saisit les avantages de cette plateforme. Quand bien même, évidemment, on ne souhaite à personne d’avoir à composer ces numéros… Sur ce, je remarque que ma tigresse domestique continue d’afficher une moue dubitative. Je la questionne. En fait, elle est déjà passée à autre chose. Sibelle découvre les sujets de l’épreuve du bac millésime 2025. « J’aurais disserté sur cette question : Notre avenir dépend-il de la technique ? Et crois-moi, à défaut d’obtenir une bonne note, cela m’aurait permis de me défouler… » Tout ça parce que Madame a été victime d’une panne de wifi durant une partie du week-end. Et moi ? Est-ce que les correcteurs auraient apprécié que je cite Coluche, disparu il y a déjà près de 40 ans ? « Les portes de l’avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser… »
Mardi._ Au menu hier soir du conseil communautaire du Grand Cahors, figuraient de nouvelles délibérations liées à l’entrée « sud » de la ville. L’occasion ou plutôt l’opportunité pour l’élu d’opposition Thierry Lorin de s’émouvoir de propos tenus dans Le Figaro courant mai par une responsable du projet évoquant la nécessité de relooker une zone commerciale toute en longueur, bordant l’ex-RN 20 sur plusieurs kilomètres : « C’est la France Moche dans toute sa splendeur, avec cette succession de magasins boites à chaussures, de parking et de voitures qui sont omniprésents… » avait déclaré l’intéressée à nos confrères. Et l’élu de dénoncer une forme de « bashing » alors que l’urgence, dans ce dossier, est bien de prévenir les inondations quand le mal nommé Bartassec sort de son lit. Une priorité qu’avait d’ailleurs relevée la chargée de mission dans l’interview. Hors cette polémique, hors toute considération esthétique, le fait est qu’à défaut de France Moche, on peut parler en tout état de cause de France Anonymisée. Les zones commerciales en périphérie se ressemblent et on entre dans Cahors, en tout cas au niveau de l’avenue de Toulouse, comme dans bien des préfectures et sous-préfectures. Une grande surface ressemble à une grande surface, qu’elle soit dans le Lot ou dans les Ardennes (je cite au hasard). Idem pour une concession automobile, une enseigne de jardinerie ou de prêt-à-porter bon marché. Il y a cependant les particularités géographiques. L’entrée nord est de ce point de vue privilégiée. Une zone s’est développée sur les berges de la rivière mais hors le rond point du Regourd, grâce à la Côte des Ormeaux qui fait office de sas, l’ex-RN 20 se joue de la vraie-fausse modernité. Rien n’est simple. Ma protégée féline opine du chef. Mais elle fait la moue (encore). Elle n’aime pas qu’on évoque l’avenue de Toulouse. Rien à voir avec l’esthétique des commerces ou les caprices du ruisseau. Elle sait qu’une fois par an, c’est là qu’on l’emmène pour sa visite de contrôle chez le vétérinaire. Et ce jour-là, ce n’est pas une entrée de ville, ce sont les portes de l’enfer !
Mercredi._ Pendant ce temps… La guerre se poursuit au Proche-Orient, et en Ukraine aussi. Les missiles pleuvent, les bombes aussi. Et comme toujours, même si elles n’ont pas de sympathie pour ceux qui les gouvernent, ce sont les populations civiles qui trinquent, et de jeunes soldats. Je pense à cette formule de Pierre Desproges : « L’ennemi est bête : il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui ! »
Jeudi._ On l’aurait parié : le singulier procès devant juger les mis en cause dans un vaste trafic d’oiseaux censé se tenir au tribunal de Cahors est renvoyé. Les magistrats ont accepté la demande d’un avocat de la défense sollicitant une expertise médicale pour son client âgé de 92 ans. L’affaire qui sort de l’ordinaire avait mobilisé une grande partie des médias nationaux. Rendez-vous leur a été donné, et à toutes les parties, au 15 janvier 2026. Sibelle remarque assez justement : « Il vaut mieux faire la une de l’actu judiciaire par un procès de cette nature, dont il ne s’agit pas de sous-estimer, certes, la gravité, que pour un énième rebondissement dans une affaire sordide… » Une allusion à peine voilée à l’affaire Grégory dont on apprend, plus de 40 ans après l’assasinat du petit garçon, que de nouvelles analyses devraient conduire à une mise en examen d’une grande tante. Quarante ans de deuil impossible, quarante ans qu’un ange a été sacrifié, quarante ans qu’une chape de plomb s’est abattue sur toute une vallée des Vosges.
Vendredi._ La canicule s’invite pour la fête de la musique. Honnêtement, je pensais conclure en brodant quelques lignes sur ce rendez-vous festif et la plupart du temp convivial où il faudra aussi songer à s’hydrater entre deux récitals. Et puis l’actualité soudain oblige à improviser sur un autre sujet. Il paraît que dans sa chasse aux économies, le gouvernement pourrait reporter ou revoir à la baisse les lignes de dotations dédiées aux projets des LGV Bordeaux-Dax et Toulouse-Bordeaux. Les élus s’insurgent. Les ministres tergiversent. Tiens, j’entends un grand « ouf ». Ça doit être les usagers de la ligne POLT. Ou pas.