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Sibelle, les agences bancaires en sursis et nos élus qui multiplient les tribunes


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ Nouvelle manifestation ce week-end (à Labastide-Murat cette fois) contre le projet de fermeture de plusieurs agences bancaires dans le département. Vous connaissez le nom de ce géant du secteur qui entend restructurer son réseau : cela commence par « Crédit » et se termine par « Agricole ». La banque a financé le développement de l’agriculture dans le pays, sa mutation, et par capillarité, est devenue la référence majoritaire des habitants en zone rurale ou semi-rurale. Quand bien même, pour la plupart, ne sont-ils pas ou plus des professionnels du monde agricole. Il y aurait mille choses à dire et mille façons d’aborder cette question d’actualité. On se bornera, avec ma protégée, à faire ce constat : comment faire pression sur un service public… « privé » pour qu’il ne prenne pas la tangente, quand il est est déjà si compliqué de retenir dans les villages et les bourgs ce qu’il reste des services publics « publics » ? Il y a des pistes. Pas besoin d‘un dessin. Cela étant, cela m’évoque un souvenir. Il n’y a pas si longtemps (bon, quelques décennies quand même), une autre référence du secteur bancaire avait choisi de rester présente dans les cantons ruraux du département où j’habitais alors via un guichet itinérant. Une sorte de camping-car avant la lettre stationnait chaque lundi matin à tel endroit, chaque jeudi après 16 heures à tel autre, etc. Selon le nombre de clients potentiels, les permanences allaient de quelque heures par semaines à quelques heures par mois. Il n’y avait pas alors de distributeurs automatiques, ni d’Internet. Un jour, le service a disparu. Les gens ont pris l’habitude de prendre leur voiture pour aller en ville, d’autres se sont mis au numérique, d’autres ont changé de banque. D’autres encore ont certainement été dans la panade quelque temps avant de trouver une alternative. Sibelle est songeuse : « Dans le monde des chats, c’est plus simple. L’argent n’existe pas. » J’hésite. Je lui rétorque que c’est facile à dire quand c’est toujours le même (à savoir mézigue) qui casque pour les croquettes ? Ou je me contente de feindre l’indifférence ? En matière d’argent et de psychologie féline, le silence est d’or.

Mardi._ Services publics, encore. La préfète du Lot accueille neuf agents de la police nationale affectés dans le département. « Ces nouveaux effectifs permettront de renforcer la sécurité de proximité, la présence sur la voie publique, la lutte contre la délinquance, notamment la consommation et le trafic de drogue » se félicite la représentante de l’État. Pour rappel, la zone police sur Cahors et sa proche couronne concerne les communes de Cahors, Pradines, Mercuès, Espère et, depuis 2017, Bellefont-La Rauze (qui regroupe Laroque-des-Arcs, Cours et Valroufié). Pour le reste du département, la gendarmerie est compétente. Je tente d’expliquer à ma tigresse domestique les subtilités historiques qui ont abouti à cette répartition du territoire et des missions. Et encore, je n’entre pas dans le détail des procédures judiciaires quand une enquête est confiée par un juge à une unité plutôt qu’une autre… Et encore je n’évoque pas les polices municipales dont les compétences varient d’une commune à l’autre. « Bon, d’accord, je comprends un peu mieux » finit par avouer ma belle. « Mais alors pourquoi un chat roux depuis des mois maintenant joue les shérifs dans le quartier ? » maugrée-t-elle. Je jette l’éponge.

Mercredi._ C’est devenu un running gag, sauf que ce n’est pas un gag. Chaque semaine ou presque, un élu lotois y va de sa tribune dans un journal national. Comme s’il fallait se faire entendre par et depuis Paris pour évoquer le devenir des territoires en province. Aurélien Pradié avait ouvert la voie, Rémi Branco et Jean-Marc Vayssouze-Faure lui ont emboité le pas. Cette fois, le second nommé interpelle Jean-Luc Mélenchon dans Libération. Le vice-président PS du Département qui a trouvé son créneau et le laboure consciencieusement – je résume pour faire court : il faut reconnecter la gauche et les ruraux – commence ainsi sa diatribe : « Cher Jean-Luc Mélenchon, cher camarade. Je t’ai écouté cette semaine depuis mon village de Puy-l’Evêque dans la vallée du Lot. Tu sais, ici comme ailleurs, tout le monde te regarde sur les chaînes infos ou sur Tik Tok, selon l’âge. Nous t’avons donc entendu expliquer à des militants à Paris qu’il fallait mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Et puis tu as ajouté ceci : « Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps. Là se trouve la masse des gens qui ont intérêt à une politique de gauche. » J’ai réécouté deux fois, trois fois. Sidéré. Te rends- tu compte de la violence de ta phrase ? Nous sommes donc à tes yeux « le reste », sorte de version insoumise des « gens qui ne sont rien » d’Emmanuel Macron. Tu sais, «le reste» c’est précisément comme ça qu’on se sent souvent perçus dans nos ruralités et à la périphérie des métropoles. « On va faire des TGV pour relier les grandes villes, le reste… On va y construire de beaux CHU, le reste… On va leur mettre des agences France services et tout ira bien. » Ce que tu appelles « le reste », ce sont des territoires qui ont vu des industries partir, les services publics reculer, des gares fermer, des médecins disparaître, le prix du carburant et du fioul s’envoler aussi vite que le vote RN dans l’indifférence quasi générale. Bref, je pense du moins j’espère que je ne t’apprends rien. Ce « reste », il désespère de la gauche. Il désespère de ne jamais t’entendre le défendre… » Autant le dire tout de suite, à défaut de réponse du destinataire, ses principaux lieutenant ont très vite répliqué. On y reviendra dans notre rubrique dominicale. Certains critiquent le fond, d’autres mettent en cause le timing. Mais au bout du compte, et ce n’est pas lui faire injure, Rémi Branco a de toute façon réussi son pari. Il compte.

Jeudi._ On apprend le même jour que le niveau des cours d’eau dans le département est toujours très bas, ce qui amène à reconduire les interdictions de prélèvement, et que le 28 septembre, sera inauguré le premier parc solaire du Grand Cahors à Cieurac. Le projet a été porté par la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Fil d’Ohm (119 sociétaires) et le parc occupe une parcelle impropre à la culture agricole et n’a entraîné aucun déboisement. Sibelle sourit. « En France, on n’a pas de pétrole, on n’a pas toujours de l’eau – quand il le faut et en quantité suffisante, sans passer de zéro à des trombes d’eau qui emportent tout sur leur passage -, mais on a des idées et du soleil. » Bon résumé.

Vendredi._ A l’heure où j’écris ces lignes, la composition du gouvernement est enfin annoncée comme devant être rendue publique avant la fin du week-end. En plus des contraintes politiques, il y a un problème logistique. Certaines passations de pouvoirs seront compliquées à organiser en raison des journées du patrimoine. Les visiteurs pourraient bouchonner dans les couloirs encombrés de cartons. Soit. Et sur le fond ? Que dire dudit gouvernement ? Ah, ça ma bonne dame, c’est autre chose. C’est de la haute voltige à ne pas répéter chez soi sans beaucoup d’entraînement. Même Sibelle, d’une rare agilité, ne se s’y risquerait pas.

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