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Sibelle, les affiches du 8 mars, les giboulées devenues mini-tornades et la culture selon Sagan


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ Le droit à l’IVG est désormais « gravé dans le marbre de la constitution ». Les parlementaires (députés et sénateurs siégeant ensemble) en ont décidé ainsi à une écrasante majorité. Le vote s’est déroulé à Versailles : dans notre pays où les symboles sont cultivés avec soin, c’est en effet dans une partie du château du Roi Soleil que le congrès de la République prend ses quartiers. Notons néanmoins qu’on choisit le lundi, où les intérieurs sont traditionnellement fermés à la visite. Après tout, il n’y a pas de petites économies. Les discours ont été de bonne tenue. Pas ou quasiment pas de polémiques. Ma protégée féline que les mœurs de nos élites politiques ont le don de fasciner m’interroge sur cette formule : « Gravé dans le marbre ? Vraiment ? ». Je suis obligé de concéder que c’est une façon de parler. Dans un pays qui a connu plusieurs révolutions et plusieurs coups d’État, le pire n’est jamais à écarter. Je suggère enfin à Sibelle de méditer les mots du sénateur Claude Malhuret qui a évoqué à la tribune ses souvenirs de jeune médecin coopérant qui avait été sollicité pour constater un infanticide. Il lui avait été demandé d’examiner la suspecte. « Une jeune femme dont je me rappellerai toujours le visage. Les joues rondes d’une adolescente, toutes rouges et inondées de larmes, essoufflée, une expression mêlée de terreur et d’incompréhension dans le regard. Les cheveux décoiffés, les vêtements de travers comme si elle venait de se débattre, les bras maintenus par deux gendarmes qui l’encadraient et la poussaient dans la pièce sans ménagement. (…) Je repense souvent à elle et à ses yeux d’animal traqué, me demandant combien d’années de prison pour un infanticide, et surtout combien d’années de culpabilité, peut-être toute une vie, pour avoir tué son enfant. Des histoires comme celle-là, je pourrais vous en raconter d’autres si nous avions le temps. Des avortements clandestins qui se terminent mal, des condamnations, des stérilités définitives. Chez nous, aujourd’hui, ces histoires n’existent plus. Depuis la loi Veil. Et les interventions de ceux qui m’ont précédé ont porté sur le fait de savoir si la liberté de l’IVG risque un jour d’être remise en question. » Et il a conclu qu’avec ce vote, la France pouvait être « sinon un exemple, au moins une référence ». Ma petite tigresse ne dit mot. Dans un monde toujours plus violent, il est des symboles qui permettent de ne pas désespérer…

Mardi._ Une mini-tornade provoque d’importants dégâts sur le sud de Cahors. Des arbres sont tombés, des toitures ont été arrachées. Chez nous, rien. Depuis les hauteurs du vieux village, nous avons bien aperçu, au loin, un ciel couleur chagrin, qui devenait noir de colère trop longtemps contenue. Mais notre maison et son jardinet n’étaient pas sur la trajectoire. Nous sommes plus au nord. J’apprends que plus loin encore, à Villeneuve-sur-Lot, des habitants ont vu leur voiture s’envoler. « On parle souvent des giboulées de mars, mais là, c’est le pompon » résume ma belle. Qui ajoute : « Mars est un drôle de mois. Plus tout à fait l’hiver, pas encore le printemps. » Et de reprendre cette citation connue bien qu’anonyme : « Il y a certes déjà des pâquerettes, mais ce sera vraiment le printemps quand on sera réveillés par les tondeuses à gazon des voisins. » Ça tombe bien, on n’en a pas beaucoup.

Mercredi._ On apprend qu’un restaurateur lotois perd son étoile Michelin. Il exprime son désarroi dans le journal local, évoque des difficultés à recruter et des journées à rallonge. C’est un peu comme ces sportifs qui s’entraînent comme des galériens et vivent en ascètes pendant des mois et qui se blessent le jour de la finale, ou trébuchent, ou tombent sur un arbitre distrait ou mal luné. Ma protégée qui ignore les us et coutumes des inspecteurs du guide rouge en profite à son tour pour râler. Rien ne l’énerve tant qu’un bol de croquettes à moitié vide. Comme si le simple fait d’apercevoir le fond du récipient gâchait son appétit. « Tu te plains d’aise » dois-je lui répondre. Moi, j’attends les premières asperges vertes de pays. C’est pour avril, sans doute. On les rapporte du marché comme de précieux petits fagots. On les ébouillante. On les déguste avec une sauce dont la recette a été transmise par ma maman. Je ne sais si cela vaudrait une étoile. Et j’ignore comment ce plat serait sublimé dans un restaurant gastronomique. Mais il y a des madeleines de Proust qui sont hors concours.

Jeudi._ Medialot liste les aides sonnantes et trébuchantes récemment votées par la Région en direction de différentes communes lotoises. A Luzech, une enveloppe de 50 000 euros est octroyée pour la rénovation de la piscine. Datant des années 60, elle avait bien besoin d’un lifting, Des fissures causaient d’ailleurs la perte de 10 m3 par jour ! Comprenant deux bassins découverts, la piscine new-look sera opérationnelle d’ici début juillet. A Cajarc, ce sont la salle des fêtes et le gymnase qui avaient besoin d’une cure de jouvence. L’enveloppe votée par le Région se monte à 65 000 euros. La salle est devenue à cette occasion l’Espace François-Sagan. J’aime assez ce bon mot de la romancière qui repose désormais sur ses terres natales : « La culture est ce qui reste quand on ne sait rien faire ». Sibelle lève les yeux au ciel : « Tu dois être très cultivé… »

Vendredi._ La journée des droits des femmes a débuté à Cahors par une action spectaculaire du collectif des Racolleuses. Des banderoles ont été accrochées sur le Pont Valentré. « Trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes d’en décider », peut-on lire ici, « 8 mars tous les jours, bisous » lit-on là. Ce collectif n’en est pas à son coup d’essai. Il sort ses griffes (en papier collé) à l’occasion de la Saint-Valentin, notamment. D’une certaine manière, il est devenu acteur de la vie sociale, politique et culturelle de la ville. Et Sibelle s’en réjouit. Elle songe par ailleurs à Françoise Giroud : « La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente. » Je suis plus dubitatif. On sait désormais que parfois sont nommées des femmes incompétentes à des postes importants, mais que pour autant, la femme n’est pas devenue l’égale de l’homme en terme de parité salariale, juridique, politique ; et on ne parle que de la France… Allez, bisous quand même !

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