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Sibelle, le choc du Louvre, un président à la Santé et la tempête Benjamin

Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ La France est sous le choc. Et les Français sont sidérés. Ou inversement. Avec une facilité déconcertante et en quelques minutes seulement, quatre individus ont dérobé ce dimanche des bijoux au musée du Louvre. On apprendra que le butin est constitué de diadèmes, colliers et parures ayant appartenu à Napoléon Ier, à Joséphine, à Marie-Louise et à l’Impératrice Eugénie. La valeur de ces bijoux qui reflètent à la fois une page d’histoire et un pan du savoir-faire du pays est estimée à 88 millions d’euros. Mais ce n’est pas cela qui fait réagir des millions de nos concitoyens… et ma protégée féline. Sibelle est tout simplement estomaquée par le culot de ces Arsène Lupin du XXIème siècle, qui ont suivi un modus operandi que même des scénaristes en mal d’imagination n’auraient pas osé proposer à un producteur de cinéma. Ils ont volé un camion avec nacelle, ils se sont garés en plein jour au pied de la fenêtre donnant sur la salle où était exposé le trésor convoité, ils sont entrés sans souci et ils ont découpé les vitrines avec une machine adaptée, portant un gilet fluo afin de passer pour employés de maintenance. Quand l’alerte a été donnée, quand les sirènes ont retenti, ils étaient déjà repartis. Volatilisés. Et les bijoux avec. A l’heure du tout numérique, de l’intelligence artificielle, des drones à tout va et des caméras à même de « reconnaître » votre visage ou votre empreinte digitale, ces monte-en-l’air ont opéré à l’ancienne. Et au culot. On a beau débattre ensuite de la vétusté des installations du musée du Louvre, le mal est fait. Sibelle finit par trouver assez justes ces mots d’Henri Jeanson : « En France, le ridicule ne tue pas. On en vit. »

Mardi._ La France est sous le choc, et les Français sont sidérés (bis). L’ancien chef de l’État, Nicolas Sarkozy, est incarcéré à la prison de la Santé. Pas question ici d’examiner le fond du dossier judiciaire, ou de commenter les réactions des uns et des autres, certains se disant abasourdis, d’autres cachant mal leur malin plaisir, quand bien même Sibelle aurait peut-être et même sûrement son grain de sel à ajouter aux milliers de petites phrases et posts qui ont déferlé dans tous les médias et sur tous les réseaux. On a envie de se limiter à ce constat : il aura donc fallu cet événement tout sauf anodin pour s’interroger sur la pertinence de dispositions légales votées par ces mêmes politiques aujourd’hui consternés. L’exécution provisoire (alors qu’appel a été interjeté), et la détention provisoire (avant même tout jugement) ont-elles un sens quand le mis en cause n’est pas dangereux, ni violent, et qu’aucun trouble à l’ordre public n’est à craindre ? « Il en va de même pour un simple trésorier d’une association ou un employé de banque ayant voulu régler une dette de jeu ou arrondir ses fins de mois en détournant des chèques » remarque ma tigresse. Non ?

Mercredi._ Des indiscrétions nous apprennent que le Tour de France cycliste 2026 fera étape l’été prochain en Dordogne, en Corrèze et dans le Cantal, trois départements limitrophes du Lot. La caravane et le peloton vont en quelque sorte effectuer une boucle au cours de la Grande Boucle longeant le nord de notre « 46 ». Avec Sibelle, on se dit que c’est toujours ça, et que le moment venu, il n’est pas exclu que nous allions saluer les champions. On fera des photos avec nos smartphones. Comme tout le monde. Quitte à oublier, mais c’est désormais vrai partout et pour toutes sortes de manifestations, qu’on voit quand même moins bien quand un écran et un objectif sont placés entre l’œil et les athlètes ou les artistes. « J’ai même vu des gens qui filmaient comme si de rien n’était alors qu’ils assistaient il y a quelque temps à la panthéonisation de Robert Badinter » remarque, outrée, ma protégée. C’est l’époque. On voit tout, mais on ne regarde plus rien. A moins que ce ne soit l’inverse, ce qui ne change pas grand-chose à l’affaire.

Jeudi._ Le Lot est placé en vigilance jaune à l’occasion de la première grosse tempête de la saison automnale. Elle s’appelle Benjamin. Sur BFM, l’envoyé spécial de la chaîne à Biarritz interroge un employé municipal qui est en train d’installer, avec des collègues, de lourds sacs de sable ou galets afin de sécuriser une plage et la voie qui la borde. Apparaît le prénom à l’écran de cet employé. Il s’appelle Benjamin. Est-ce un hasard ? Sans doute. Mais Sibelle, du coup, ne peut se priver d’un jeu de mots. « Lui, la tempête, ce n’est pas le cadet de ses soucis. » Malgré de fortes rafales de vent, et des précipitations qui obligent à surveiller le cours du Célé, pas d’inquiétude, pas de dégâts majeurs dans le Lot. Et cela, ce n’est pas une remarque minime (second jeu de mots pour initiés).

Vendredi._ Des influenceurs lotois ont été sollicités par le SYDED pour communiquer, à leur manière, auprès de leur communauté sur les réseaux sociaux, sur le tri des déchets. Il s’agit de Julien, moniteur d’auto-école, Marion Villette, cycliste, et Florian Hawes. Le public jeune est visé. Mais pas que. Les vidéos ont déjà été vues plus de 80 000 fois. Y’en a une qui râle, toutefois. C’est ma chère Sibelle. Elle n’a pas été sollicitée. Il faut dire que ses derniers posts sur le sujet pouvaient évidemment être mal interprétés. On y voyait en effet l’intéressée rentrer de sa promenade matinale en râlant. « J’ai vu des papiers par terre près des bacs jaunes. Des reliefs d’emballages alimentaires. Mais je ne suis pas tombée dans le piège. Je ne le ai pas ramassés. C’est un complot. Je suis sûre qu’ils avaient été jetés à dessein pour qu’on m’accuse de complicité avec les matous du bas du village qui rôdent les jours de marché. » Ne cherchez pas à comprendre. Du reste, je m’efforce déjà de passer à autre chose. Il me faut à présent expliquer pour la énième fois à cette sacrée Sibelle pourquoi on va changer d’heure cette nuit.

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