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Sibelle, le blues des amateurs de blues (et pas que), le président boxeur et le miracle de Cieurac 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ On reprend le collier avec une forme de spleen, pour ne pas dire de désarroi ou encore, comme le définit le Larousse pour expliquer ce qu’est le « blues » en langage familier, une sorte de « cafard » : l’édition 2024 du Cahors Blues Festival est annulée. Les organisateurs pointent des difficultés financières et « une incertitude sur les subventions des collectivités avec des écarts de montants importants pour certaines ». Quand bien même n’est-on pas un habitué du rendez-vous ou un fan de blues (musicalement s’entend), cette info est consternante. Certes, le festival n’est peut-être pas le plus populaire de l’été dans le Lot, mais il y a des données qui ne se mesurent pas seulement à l’aune du nombre de spectateurs. Sur le plan de l’image, le Cahors Blues Festival concourt grandement à la renommée internationale de la capitale du département, à son prestige. A leur prestige, devrais-je dire : celui de Cahors, celui du Lot. La comparaison vaut ce qu’elle vaut mais celle qu’avance ma protégée féline me semble finalement assez juste : « C’est comme la truffe. Tout le monde connaît, même si tout le monde n’en achète pas. Au marché de Lalbenque, bien des visiteurs repartent les mains vides. Mais ils savent que c’est un moment important, un lieu incontournable et un produit magique. Le festival de blues, c’est pareil. » Bref. Courant juillet, quand on ira en ville boire une verre en terrasse, il manquera quelque chose. Un parfum d’ailleurs. Cette citation de Jimi Hendrix : « Le blues est facile à jouer mais difficile à ressentir. » Disons donc que cet été, on « ressentira » un certain vide à la mi-juillet… 

Mardi._ Quelque 200 manifestants battent le pavé à Cahors dans le cadre d’une mobilisation nationale des agents du secteur public. C’est peu. Vice-présidente PCF de la Région, Marie Piqué plaide pourtant : « Cela fait cinq ans que leur salaire n’a pas été augmenté. Pour moi, c’est du mépris. Je trouve que l’on ne mesure pas la force vive que ces agents représentent pour le pays. » Certes. Il se trouve que je suis fils de fonctionnaire (feu mon cher papa était enseignant). Il se trouve que mes enfants comme moi-même avons fréquenté l’école publique, mais aussi les hôpitaux, hélas, et il se trouve aussi que j’ai parfois eu à appeler les secours, à porter plainte, à apprécier la diligence des pompiers, ou encore la compréhension de fonctionnaires des impôts. Liste non exhaustive. Et pour ce qui est des entreprises publiques, ll m’arrive aussi de prendre un train siglé SNCF et j’ai mon compte aux CCP (pardon, à la Banque postale). « «La gratuité de tout, pour tous, tout le temps : c’est intenable! » argue de son côté le ministre Bruno Le Maire, comme si on ne savait pas que s’il existe une différence entre salaire brut et net, c’est que nous versons des cotisations, et que quand on fait nos courses, la TVA file droit vers les caisses de l’État. Sibelle râle… pour me demander d’arrêter de râler. Je vais lui ramener des croquettes premier prix, celle-ci, ça va lui faire drôle. Fini aussi le « quoi qu’il en coûte » dans notre repaire, sur les hauteurs du vieux village. Il y a quand même un de mes petits bonheurs quotidiens qui m’est offert (et qui n’a pas de prix) : la vue sur la vallée, les vignes et les causses. 

Mercredi._ Soazig de la Moissonnière est la photographe officielle du Président de la République. Alors, quand elle poste en soirée sur son compte Instagram des clichés de Monsieur Macron en train de s’entraîner comme un champion de boxe, on peut conclure sans avoir fait l’ENA qu’il s‘agit d’une opération de communication. Tous muscles dehors, en tee-shirt, la mâchoire serrée, il frappe un lourd sac en cuir. Des experts remarquent que le cliché a sans doute été retouché. Mais est-ce le vrai problème ? Pourquoi ces images ? Pour dire que notre chef de l’État n’a peur de rien ni de personne ? Qu’il est prêt à combattre tous les obstacles ? A Marseille ou en Ukraine ? Ayant débuté dans la carrière comme journaliste sportif, ayant fréquenté les galas de boxe (et les salles d’entraînement où après des dures journées de travail, des métallos ou leurs fils venaient mettre les gants ou sauter à la corde), ayant observé ce que peut être le long cheminement qui précède un combat, puis l’incroyable tension qui règne sur un ring, ayant fêté des succès ou accompagné des défaites, ayant rendu compte de tout cela, je me dis que ces photos sont comme des images Panini. Il y manque l’essentiel. Une sorte de lueur dans le regard, celle qui traduit une fugace impression à la fois empreinte d’éternité et de fragilité. Un questionnement qui touche à la métaphysique. Le boxeur est un sportif fragile. Même quand il gagne par KO à la première reprise. 

Jeudi._ Sur une petite route, vers Cieurac, un chien a sauvé la vie à son maître, victime d’une chute. Il a convaincu un automobiliste de s’arrêter et l’a mené vers un nonagénaire, tombé à l’orée des bois, à une vingtaine de mètres en contrebas de la chaussée. L’homme n’arrivait pas à se relever. Il y a des faits divers qui en disent long. On pense aux voitures qui ne se sont pas arrêtées, on se demande quel réflexe ou quelle intelligence ont poussé ce griffon, Ava, à parvenir in fine à donner l’alerte et à faire en sorte que tout se termine bien. Sibelle lui tire son chapeau. Moi aussi. « Le chien est le seul être qui t’aime plus qu’il ne s’aime lui- même. » Une citation trouvée un peu par hasard sur le web. Tout est dit. 

Vendredi._ Les prévisionnistes sont formels : c’est la dernière belle journée avant un retour marqué de l’hiver, de la pluie, et de températures anormalement inférieures… aux normales. Sans jeu de mots. Alors tant pis pour les bourgeons, tant pis pour les oiseaux déjà tout guillerets, et les abeilles, et les guêpes qui viennent gêner nos siestes. Tout ce petit monde (et nous avec) va s’armer de patience. Montaigne dit-on se faisait parfois réveiller la nuit par son valet pour goûter le plaisir de se rendormir. Faisons comme lui. Les beaux jours reviendront. On parie ? 

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