Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
Lundi._ Le calendrier est parfaitement respecté. L’automne s’installe dans notre département (comme dans le reste du pays) avec une ponctualité déconcertante. Nous perdons plus de dix degrés en quelques jours. On songe à rallumer sinon le chauffage, au moins le poêle à bois. Même ma tigresse semble tout à coup préférer passer une partie de la journée lovée sur le sofa. Et comme en miroir à ce ciel maussade, sur les réseaux sociaux, ainsi que je l’avais déjà constaté les années passées à la même date, les hommages au mime Marcel Marceau, décédé le 22 septembre 2007 à Cahors, se multiplient, écrits dans toutes les langues. Ce qui prouve à quel point l’artiste avait su faire de son art, par définition, une forme d’expression à la fois absolument magique et universelle. « Il considérait le Lot comme une terre de liberté artistique » confiait au lendemain de la disparition du créateur de Bip, à nos confrères de la presse locale, Anne Sicco, qui fut son élève, sa compagne et sa complice artistique. Ce fut aussi une terre de liberté tout court, pour celui qui d’abord réfugié en Dordogne, fils de parents juifs d’origine polonaise, s’était engagé dans la résistance et dans le sauvetage des enfants. Marcel Marceau qui avait été fasciné par les films de Chaplin jouait volontiers devant les garçons et filles sauvés de la déportation (et qu’il accompagna parfois jusqu’à la frontière suisse). Le mime Marceau, Lotois d’adoption, ne fut pas seulement un immense artiste. Ce fut un homme immensément talentueux et courageux. Un héros.
Mardi._ Dans cette même rubrique, il y a tout juste une semaine, avec ma petite protégée féline, nous rendions hommage à Robert Redford, une star partie rejoindre les étoiles. Nous déplorions que ce terme de « star » soit si souvent galvaudé. Une autre star tire sa révérence, qui n’avait pas volé non plus ce qualificatif. C’est la merveilleuse Claudia Cardinale. Italienne de Tunisie puis française de cœur et de résidence. J’évoque son parcours à Sibelle : « Une actrice fétiche de Visconti et de Fellini, et partenaire des plus grands acteurs du XXème siècle, de Burt Lancaster à Alain Delon, Henri Fonda, Jean-Paul Belmondo ou Marcello Mastroianni… » ainsi que le rappelle Le Monde. Dans d’autres journaux, il est souligné que la grande actrice s’était souvent battue pour des causes concernant les droits des femmes et des homosexuels. Qu’elle avait apporté sa contribution à nombre de causes humanitaires. Et qu’en 1999, l’UNESCO l’avait désignée Ambassadrice de bonne volonté. Ce qui nous rappelle, dans un tout autre genre, la destinée de Marcel Marceau. On ne peut être un(e) grand(e) artiste sans être aussi un exemple d’humanité.
Mercredi._ Sous l’impulsion de la Région Occitanie, en liaison avec le Grand Cahors, un centre de santé a ouvert ses portes dans le centre de la ville. Il s’adresse prioritairement à ceux de nos concitoyens qui ne parviennent plus à « trouver » de médecin traitant. Il s’agit donc d’une bonne nouvelle. D’autant que l’équipe, d’ailleurs appelée à s’étoffer, entend travailler en réseau avec d’autres structures. Comme les crèches ou les EHPAD. A l’heure où tant de Français doutent de la politique et des politiques, cette information se révèle rassurante. Au-delà des couleurs partisanes, quand les projets se concrétisent, qu’ils répondent à une réelle attente, alors on se dit que tout n’est pas vain. Ma tigresse domestique opine du chef. Elle se souvient de cette phrase de Vaclav Havel : « La vraie politique est simplement le service du prochain. »
Jeudi._ Comme un fait exprès, voici qu’un autre volet de l’actualité doit être évoqué. La condamnation de Nicolas Sarkozy : l’ancien chef de l’État devra purger une peine de prison, a décidé le tribunal. Ce n’est pas le lieu ici de commenter une décision qui surprend certains, qui scandalise même, ou qui pour d’autres apparaît justifiée. Etre obligé de dormir en prison alors même qu’on annonce faire appel se comprend pour des prévenus violents. C’est moins évident pour d’autres. Sibelle rétorque que la loi est ainsi. Et indique que des spécialistes bien informés soulignent que sur certains points, « Monsieur Sarkozy est victime de dispositions qu’il vota quand il fut député ». Une chose est sûre : l’image même du pays n’en sort pas grandie.
Vendredi._ C’est confirmé. La société TEKEVER va s’installer sur le site du « futur ex-parc des expositions ». Cent emplois seront créés dans les cinq ans. Seront produits et testés des drones pilotés par intelligence artificielle. Voilà qui va soutenir « la souveraineté nationale de la France et renforcer la base industrielle européenne de défense et de sécurité » note la société dans un communiqué. C’est le monde d’aujourd’hui. Et sur le plan militaire, c’est la réalité que vivent par exemple les Ukrainiens. A l’arrière, les civils scrutent le ciel redoutant missiles ou drones à même de détruire les immeubles et lieux stratégiques (ou pas). Les soldats, sur le front, dans des tranchées que l’on imagine guère différentes de celles de 14-18, se terrent et meurent pour quelques centaines de mètres, pour quelques villages gagnés, repris, ou perdus. Sibelle est fataliste. Elle ne se fait que peu d’illusions sur le genre humain. Elle s’en remet à ces mots de Jean Giraudoux : « La paix est l’intervalle entre deux guerres ». Je vous souhaite, cependant, avec quelque hardiesse, un bon week-end.





