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Sibelle, la place Chapou et les jardins de Puy-l’Evêque 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Nous sommes de bons citoyens, avec Sibelle. Nous avons donc été très sensibles à l’appel à la concertation lancé par les élus cadurciens, le premier adjoint Jean-Luc Marx en tête, concernant le réaménagement de la place Chapou. Dite aussi « place du Marché ». Ou encore « place du parking près de la cathédrale quand on vient des halles ».  Nous avons donc réfléchi. Avec pragmatisme. Et nous sommes tombés d’accord sur un point : « ce n’est pas simple ».

Enserrée dans un quartier historique dessiné bien avant le développement de la voiture, jouxtant des éléments majeurs du patrimoine de la ville (à commencer par la cathédrale et la préfecture), cette place est à la fois un axe de circulation, une zone de stationnement, une zone commerciale et un point de ralliement pour les touristes. Liste non-exhaustive. Dès lors, un second constat s’impose : « Aucun projet ne fera l’unanimité. » Une fois certaines incongruités évidentes corrigées (tel le fait qu’automobilistes et piétons soient amenés à se partager une partie de la chaussée, sans aucun marquage au sol, comme devant l’ancien Bazar génois Gambetta Jeune), il faudra en effet trancher. Envisager de réduire les places de stationnement, harmoniser les mobilités (c’est le mot à la mode et au fond, le plus pertinent), insuffler une dose de modernité sans attenter au patrimoine, préserver les intérêts économiques. Bref, une quadrature du cercle. Et encore n’a-t-on pas écrit ou prononcé le mot qui fait peur (avec Sibelle, on n’est pas des khmers verts) : « la piétonisation ». Sibelle me demande s’il est utile d’aller déposer notre contribution. « On peut toujours laisser une petite carte avec deux mots : bon courage ! » lui réponds-je. 

Sur ce, on en parlait, voilà donc les Journées du Patrimoine. J’en profite dès lors pour saluer l’heureuse idée d’un jeune viticulteur de Puy-l’Évêque, Clément Henry, qui propose des visites de la petite cité médiévale à bord d’une vénérable deux-chevaux jaune dénommée Marguerite, la balade se terminant au chai par une dégustation de malbec. Avec Sibelle, nous avons testé cette offre touristique (c’est comme ça, la sémantique marketing), il y a une quinzaine, et figurez-vous que nous avons été scotchés. Traditionnellement, on ne fait que passer par la route qui évite le centre, lequel semble (en tout cas nous semblait) vieillot, pas mis en valeur. Alors c’est dire qu’on a été très agréablement surpris d’emprunter les ruelles, voire les venelles, avec Marguerite pendant que Clément distillait quelques explications tout sauf professorales, mais justes. Sans surprise, nous avons été conquis par la promenade Bessières, une sorte de cheminement qui descend vers la cale qui borde le Lot, des « jardins suspendus » où les pierres séculaires et les plantes nous font passer d’un siècle à l’autre, d’un ancien château à je-ne-sais quel hôtel particulier jusqu’à l’ancien repaire des mariniers comme dans une parenthèse enchantée. On suggère aux édiles de songer à une signalétique plus explicite pour que les touristes et même les gens d’ici fassent une pause et comprennent que ça vaut le détour…

On se surprend aussi à conclure que le patrimoine, s’il doit être protégé, ne doit pas être figé. C’est vivant le patrimoine, si peu que l’on sache concilier les éléments, les décors et matériaux les plus modernes avec les legs des temps passés en ayant un sens aigu de la mesure, du bon dosage. Sibelle opine du chef. Puis je la vois qui fouille dans le placard de la cuisine et parvient à y dénicher un sac poubelle (vierge). Depuis qu’elle a vu à la télé les images de l’Arc de Triomphe recouvert (ou emballé, comme vous voulez) post-mortem par Christo, elle se plaît à penser que nous pourrions nous aussi tenter l’expérience avec quelques humbles éléments de notre modeste propriété. Si vous voyez ce week-end un bolet, sur les hauteurs du village, recouvert de quelques sacs assemblés les uns aux autres, ne soyez pas surpris. L’art contemporain revu et corrigé par nos tigres domestiques, cela demande d’abord et avant tout une infinie patience. 

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