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Sibelle, la mémoire du 7 octobre, un géant de l’AOC Cahors qui vacille et les charmes de Souillac


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ Jour anniversaire du 7 octobre 2023. Il y a un an, des commandos du Hamas provenant de Gaza semaient la mort et la désolation dans plusieurs villes et kibboutz frontaliers. Ils repartirent avec des centaines d’otages. Israël a connu alors la plus terrible des attaques terroristes de son histoire. Il ne s’agissait pas de crimes de guerre, car le Hamas n’est pas une armée régulière. Mais ces assassinats, ces viols, ces rapts, furent d’une abomination absolue. En réaction, le gouvernement israélien allait commander des représailles d’une intensité extrême. Les frappes, terrestres ou aériennes, ont certes touché les dirigeants comme les hommes du Hamas. Mais aussi des milliers de civils palestiniens, hommes, femmes et enfants. Et personne ne peut nier leur malheur. Pis, on peut craindre que désemparés, des centaines, des milliers de jeunes ou moins jeunes aient depuis été sensibles aux thèses des groupes islamistes. C’est un engrenage qui paraît sans fin. Et qui, depuis, a gagné le Liban. Ce chaos au Proche Orient me rappelle les mots d’un sage. Sibelle aussi se souvient. En juillet 1921, je vous avais décrit la vie de Bertrand Selz. Originaire de Paris, il était l’aîné d’une famille juive parisienne réfugiée à Cahors durant la Seconde guerre. Avec ses parents et son frère cadet, il fut arrêté au printemps 1944 puis déporté à Auschwitz. Il survécut à cet enfer. Né en 1928, il avait été reconnu « apte » au travail et ne fut pas dirigé vers les chambres à gaz à la descente du train parti de Drancy. Pas ses parents, pas son frère. Seul, il fut de retour dans le Lot puis à Paris à l’été 1945. Il fit sa vie, et ne témoigna que tardivement. Il dirigea dans les années 1990 une ONG venant en aide aux Touaregs. Et en avril 2003, il cosigna une tribune dans Le Monde initiée par le collectif « Une autre voix juive ». On y lisait : « Nous considérons tous que, né dans les conditions historiques laissées par les ruines du fascisme hitlérien, le peuple israélien a droit à un État aux frontières sûres et reconnues […]. Mais nous n’autorisons ni l’État d’Israël, ni les institutions qui, en France, prétendent représenter les citoyens juifs, à parler en leur nom. Nous nous révoltons contre l’oppression coloniale dont souffrent la Palestine et les Palestiniens du fait du gouvernement d’Israël. » Quand il signa, Bertrand Selz prit soin de préciser : « Responsable d’une association humanitaire, déporté à Auschwitz 3, matricule A16852 ». L’ancien lycéen de Gambetta est mort en 2017. On ne peut parler à sa place. On peut simplement supposer que ses propos n’eussent guère été très différents s’il avait assisté à ce qui s‘est passé le 7 octobre 2023 puis à ce qui suivit.

Mardi._ Ceci n’est pas un scoop : l’appellation Cahors est en crise. Cela n’en est pas un non plus : qu’ils soient modestes ou considérés comme des géants, tous les domaines sont concernés. Créée en 1946, la société Georges Vigouroux (qui produit et commercialise notamment les vins des châteaux de Mercuès, de Haute-Serre et de Leret Monpezat) est ainsi en redressement judiciaire depuis fin juillet. Les raisons sont connues : une série de millésimes affectés par des phénomènes climatiques catastrophiques, un marché qui se contracte (et c’est un euphémisme), des coûts de production frappés par l’inflation… Dans ce contexte évidemment très délicat, les dirigeants de la société annoncent quelques suppressions d’emplois mais aussi un plan d’arrachage. Avec Sibelle, nous pensons d’abord aux dirigeants et aux employés. Et à toute la profession. Cela étant, il y a aussi des constats qui paraissent sans appel. On ne peut obliger les consommateurs français (et d’ailleurs) à boire du rouge, quand le blanc et le rosé séduisent davantage. A tort ou à raison. Dans le Bordelais aussi, on arrache et/ou on s’arrache. Et il y a le problème du juste prix. On est d’accord sur le fait qu’il y a des vins de Cahors « ordinaires » et des vins de Cahors d’exception mais pour autant, quand le prix d’une bouteille où figure la mention AOC Cahors varie de 1 à 10 voire 1 à 15, on comprend que le consommateur, même averti, soit parfois perplexe. Pour ne pas dire perdu.

Mercredi._ La première pierre de l’unité d’ultrafiltration de l’eau de la fontaine des Chartreux a été posée hier sur le plateau du Pech d’Angely. Le chantier qui débute se poursuivra en 2025 pour une mise en service à l’horizon 2026. Selon le rituel habituel, des élus représentant toutes les collectivités et tous les organismes mettant la main au portefeuille étaient au rendez-vous pour une photo symbolique. Le coût du chantier lui, n’a rien de symbolique : plus de 20 millions hors taxes. Les usagers et contribuables sont prévenus. Alors que nos vins rouges font de la résistance, l’eau du robinet sera bientôt aussi une boisson premium, à Cahors. Sibelle ricane. Elle, c’est l’eau qui croupit sur la table de la terrasse ou sur le parking, au bout de la rue, qu’elle considère comme un nectar.

Jeudi._ A la télévision, nous regardons nos semblables de Vendée, de Seine-et-Marne et d’ailleurs lutter une nouvelle fois contre de terribles inondations. Et cette fois encore – on touche du bois -, le Quercy a été plutôt épargné. Je suggère à ma protégée féline de consulter Internet et de dénicher une citation qui pourrait illustrer ce chapitre. Elle revient, presque bouleversée par la poésie de ce proverbe indien : « Pour la fourmi, la rosée est une inondation. » Je doute que ces mots consolent les sinistrés qui ont les pieds dans l’eau et évacuent avec peine l’eau et la boue de leurs logis. Et par ailleurs, j’imagine que l’anecdote qui suit, vous la connaissiez déjà… En 1875, Toulouse connaît une crue historique de la Garonne. Le chef de l’État, Mac-Mahon, vient constater les dégâts. Pris de court, il déclare simplement : « Que d’eau ! Que d’eau ! ». Et le préfet lui aurait répondu : « Et encore, vous n’en voyez que le dessus… »

Vendredi._ De passage à Souillac. Il y a encore quelques touristes. La petite ville résiste comme elle peut (à la crise). J’y distingue un charme similaire à celui de certaines anciennes stations thermales qui ont connu leur âge d’or quelques décennies plus tôt. Un parfum un brin suranné semble flotter dans l’air ambiant. Il y a encore nombre d’hôtels, par exemple, où j’imagine qu’on n’affiche pas complet tous les soirs. Mais tant qu’il y a de la vie… Tout en me promenant, je me rends compte que je m’étais aventuré dans une artère, sur les hauteurs, à l’appellation singulière : « rue de l’Arbre Rond ». J’ignore l’origine de cette dénomination charmante. Mais Sibelle est plus pragmatique. « C’est toujours moins effrayant que l’inquiétante rue de l’Arbre Sec au cœur de Paris… » Pas faux.

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