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Sibelle, la lutte contre le gel, la police de proximité et les droits des femmes


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ Un million d’euros, c’est à la fois beaucoup… et peu. Désireux de soutenir les viticulteurs et arboriculteurs contraints d’investir dans des dispositifs de lutte contre le gel (celui-ci étant notamment dévastateur quand il survient tardivement, en avril ou mai, alors que le processus de développement de la vigne a plus que débuté), le Département vient de le constater. Ce 3 mars, les élus ont indiqué que l’enveloppe prévue était déjà bien entamée, avec l’attribution « à 52 exploitations de plus de 861 000 euros d’aides ». Ce qui représente pour chaque dossier 80 % de l’investissement. Toute la difficulté pour les professionnels étant d’opter pour le système « anti gel » le plus pertinent, le mieux adapté à leurs parcelles les plus exposées. Et des systèmes, il y en a beaucoup sur le marché, des plus rudimentaires (voire empiriques) aux plus sophistiqués : canons à fumée, filets antigel, micro-aspersion, cordons chauffants… Sibelle observe avec philosophie que si l’on peut gagner, par exemple, 4 degrés avec un dispositif (certains fabricants annoncent même des gains supérieurs), si le gel est vraiment très rude, cela risque de ne pas suffire. « La nature a toujours le dernier mot » glisse-t-elle encore avant d’entamer sa tournée matinale dans notre jardinet. Soit. Mais qui ne tente rien n’a rien. « Quand y gèle à pierre fendre, dans les squares, ça écarte les fesses des statues… » a écrit Jean-Marie Gourio, l’infatigable collecteur et collectionneur des Brèves de Comptoir. Mais il n’y a pas de statues dans les vignes. Il y a au mieux quelques arbres, quelques épouvantails, et parfois une gariotte. Ils seront les premiers témoins _ hélas impuissants _ pour dire ce qu’il en est si cette année encore, la météo vient planter un couteau dans le dos de nos vignerons.

Mardi._ Au conseil municipal de Cahors, à l’heure d’examiner le Rapport d’Orientation Budgétaire 2025, on apprend que l’enveloppe consacrée aux associations va augmenter de 10 % (après plusieurs années de stagnation) et que les effectifs de la police municipale vont également être étoffés (recrutement de trois nouveaux agents). « La sécurité, c’est une coproduction avec l’Etat, la justice. Il y a aujourd’hui des patrouilles communes police nationale – police municipale. C’est une lutte tous azimuts notamment contre les squats. C’est un sujet qui nous occupe au quotidien » plaide le maire Jean-Luc Marx. Lequel, ancien préfet, connaît parfaitement le sujet. Reste ce constat, qu’on le veuille ou non. Dézinguée il y a une vingtaine d’années car le ministre de l’Intérieur de l’époque estimait que les policiers avaient mieux à faire que de jouer au basket avec des jeunes (sic), la police dite de proximité revient aujourd’hui sinon à la mode ou par la fenêtre, en tout cas d’actualité. Patrouilles, îlotage, contacts au quotidien avec la population (celle qui souffre d’insécurité ou celle qui risque de basculer dans l’incivilité ou la délinquance) : « Quand on voit du bleu, on se sent mieux, et on fait attention » admet ma tigresse domestique qui joue à l’occasion les shérifs depuis notre bolet. Et de conclure : « La nature a horreur du vide ». Soit.

Mercredi._ La mort de Jean-Louis Debré. On aurait presque envie d’écrire qu’un politique à l’ancienne s’en est allé. Il avait su se faire un prénom, il avait cumulé les fonctions et postes sensibles (juge d’instruction, ministre, président de l’Assemblée puis du Conseil constitutionnel) mais aussi, au fil des années, il avait fendu l’armure, laissant apparaître un homme fidèle en amitié, un humaniste, un homme de plume et à l’humour acéré. Un peu comme son ami Jacques Chirac, au fond. Il paraît que les deux hommes avaient leurs habitudes, en été, à Saint-Tropez. Installés en terrasse, ils regardaient passer les jolies femmes et cela avait le donc d’énerver au plus haut point Bernadette. L’ancien chef d’État chargeait alors son ami, expliquant que c’était Jean-Louis qui avait trouvé l’adresse. Debré souriait. Les amis, c’est fait pour ça…

Jeudi._ La situation politique internationale est particulièrement inquiétante. On débattait gravement il y quinze jours encore sur le déficit budgétaire. Fini, oublié, l’effort de guerre va mobiliser des dizaines, des centaines de milliards à l’échelle du continent. Tout le monde veut la paix, mais tout le monde prépare la guerre, comme le veut le précepte romain. Militaire mais économique, aussi. Certains évoquent un parfum qui ressemble aux années Trente. Sibelle se crispe et assure que l’histoire ne repasse jamais les plats. Certes. Ca, c’est le proverbe. Dans la réalité, il arrive cependant que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le mieux est donc de faire le dos rond et de s’en remettre aux classiques. Aux vrais. Aux esprits libres et un brin désenchantés. Il n’y pas mieux que Pierre Desproges, dans le genre : « L’ennemi est bête : il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui ! »

Vendredi._ Nous allons avec Sibelle respecter les usages en vigueur, demain, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Des manifestations sont prévues un peu partout dans le Lot et France, le terme « manifestations » étant à considérer au sens large. Mais ma protégée a également souhaité que dans notre propre maison, il soit prévu un temps de réflexion pour participer, à notre façon, à ce combat toujours nécessaire pour l’égalité des droits et contre le patriarcat. Ce 8 mars 2025, nous allons éteindre la télé et, si la météo est ensoleillée comme prévu, nous allons nous installer sur des chaises longes (genre chiliennes) pour une séance de luminothérapie. Et vers 16 heures, je prendrai la parole dans le jardinet, entre le rosier Pierre de Ronsard et son cousin, le Léo Ferré. Je dirai quelques vers de Louis Aragon et d’André Breton. Sibelle enchaînera avec des paroles militantes de Simone de Beauvoir et de Benoîte Groult. Puis nous reprendrons place dans les chiliennes. Et nous méditerons ensemble en sirotant une orangeade. Il y a tant à faire… Nous sommes en 2025, et dès l’enfance, paraît-il, les parents continuent en moyenne à octroyer moins d’argent de poche à leurs filles qu’à leurs fils. Alors une fois sur le marché du travail et dans la société en général, c’est le pompon. « On n’a pas ces problèmes chez les chats » admettra Sibelle, en reposant son verre. « Chez les félins, les félines vont à la chasse et les félins protègent le territoire. Ou inversement. Peu importe. Nous avons les mêmes droits, les mêmes devoirs. Et le même privilège : nous sommes les rois et les reines du monde. »

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