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Sibelle, la beauté de Bélaye, Lalbenque en manque de truffes et la Saint-Valentin au pilori 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ Séduits par le Lot et leurs hôtes, y compris Sibelle, nos amis champenois de passage en Quercy décident de prolonger leur week-end. Nous entamons donc la semaine sous un franc soleil en leur proposant de visiter le village de Bélaye. Quel merveilleux balcon sur les boucles de la rivière et les vignes ! Pour reprendre une des expressions en vogue chez les communicants et les professionnels du tourisme, c’est un de nos « spots » préférés. Mais il n’y a pas que la vue. Il y a le cheminement dans le petit bourg et les vestiges des châteaux, les maisons aux baies médiévales ou Renaissance, il y a ce charme et cette sérénité qui semblent vous gagner toujours davantage à chaque pas. Nous sommes aussi rentrés dans l’église Saint-Aignan. J’ai expliqué que plusieurs fois, en été, l’après-midi, nous y avons assisté à des répétitions de musiciens venus se produire lors des Rencontres de violoncelle. Un privilège et un plaisir exquis. J’ai aussi narré l’histoire du retable baroque que le maréchal Bessières avait ramené d’Espagne et qu’il voulait installer à Prayssac, sa cité natale. Mais l’église y étant trop petite, le retable fut in fine offert à Bélaye. Ma protégée ose cette insolence : « Sans vouloir attenter à la mémoire du grand homme que Napoléon appréciait tant, cela prouve que même pour la bonne cause, un vol reste un vol. Et parfois, le destin ou les dieux vous font payer votre forfait… » Puis ma protégée se ravise et s’esclaffe. Elle repense à cette formule du dessinateur Chaval : « Qui vole un œuf vole un bœuf mais qui vole un bœuf est d’abord vachement musclé… » Nous enchaînons par quelques dégustations de vins d’ici. A Floressas, avec mon copain d’Epernay, nous constatons que les cuvées parcellaires sont à la mode. Le malbec ne chante pas les mêmes notes en bouche et dans le cœur selon qu’il puise son âme dans du calcaire ou de l’argile, ou je ne sais quel sous-sol. De retour à la maison, nous ouvrons une bouteille de champagne. Cette fois, il s’agit d’un assemblage. Mais il est réussi. Nous devisons et avec mon copain de fac, on se remémore quelques anecdotes croustillantes. C’était dans les années 80. C’était, déjà, il y a une éternité. 

Mardi._ Suite et fin du séjour de nos amis avec une étape que nous pensions « incontournable » au marché aux truffes de Lalbenque. Las, si le folklore est plus ou moins au rendez-vous, il n’y a qu’une poignée de vendeurs et à peine plus de trois kilos de truffes au total dans les quelques paniers. Lesquels sont d’ailleurs réservés. C’est presque à se demander pourquoi on maintient le marché. Un acheteur potentiel qui avait fait cent bornes fait connaître son courroux. Pas sûr qu’il se console en allant observer une démonstration de cavage à la salle des fêtes. La saison aura donc vraiment été noire, sans (ou avec) jeu de mots. Du coup, pour nous assurer au moins de quoi faire une omelette parfumée, on repasse en rentrant acheter quelques grammes d’or noir dans une boutique, à Cahors. Sibelle rigole : « Moi, je ne trouve pas de truffes avec la mienne, mais quand je vais chasser, je ne rentre que rarement bredouille… Sans avoir à faire semblant. » 

Mercredi._ Au lendemain de la fête des amoureux, il reste des traces de l’action du collectif féministe « les Racolleuses » sur quelques vitrines ou abribus à Cahors. Un des messages m’interpelle particulièrement. On lit : « La Saint-Valentin enrichit le patriarcat ». Que des commerçants et/ou marchands du temple profitent de l’occasion pour arrondir leur chiffre d’affaires, c’est évident, mais d’une certaine façon, c’est assez compréhensible. Cependant, pour le reste, quelque chose m’échappe. Alors je surfe un peu sur le web. Je constate que les polémiques ne sont pas nouvelles, que l’on dénonce cette fête depuis des années comme une célébration de l’amour hétéro-normé à coups de publicités sexistes. Mais je lis aussi une tribune du sociologue Jean-Claude Kaufmann : « Il est dommage de dédaigner cette fête. On se trompe sur ce qu’elle devrait être : une fête de toutes les amours, de la bienveillance, de la liberté. C’est à nous de nous la réapproprier. » Et il explique qu’il y plusieurs siècles, ce 14 février était synonyme de libération vis-à-vis des normes religieuses et sociales. Bref. J’offre quand même une caresse à ma tigresse domestique qui me remercie en ronronnant. L’amour qui nous unit, avec Sibelle, est tout sauf patriarcal. C’est connu : nous vivons chez nos chats, et non l’inverse. 

Jeudi._ Nouveau jour de manif. Les cortèges, y compris dans notre département, apparaissent moins fournis. Les opposants à la réforme des retraites ont déjà une autre date en tête. Ce sera le 7 mars. Les dirigeants syndicaux disent vouloir bloquer le pays. Sur les hauteurs de notre village, nous prendrons quelques précautions et ferons le plein de croquettes (au cas où ?). A l’heure où j’écris ces lignes, il semble acquis qu’à l’assemblée, les députés n’auront pas achevé d’examiner tous les articles du projet ce vendredi soir. Au fond, chacun est fautif. Et le gouvernement qui a choisi un procédé restreignant le temps dévolu aux débats et les élus qui ont déposé des centaines, des milliers d’amendements (une méthode d’obstruction certes connue de longue date, pas plus glorieuse que celle qui consiste, pour d’autres députés de tous bords, dans d’autres circonstances, à présenter des amendements dictés à la virgule près par des lobbys…). Sibelle jette un œil sur le direct diffusé sur la chaîne parlementaire. Elle se retourne et me jette : « Je crois que je vais rédiger des rappels au règlement pour notre foyer… Mais il faut commencer par se doter d’un règlement. Non ? » On devrait interdire aux chats de regarder la télé. 

Vendredi._ On apprend que le PSG a décidé d’ouvrir un entraînement au public le 24 février en fin de journée. Une première depuis 2012. Cette séance se déroulera au Parc des Princes et, hors les abonnés, il faudra s’acquitter de 5 à 15 euros pour y assister. L’événement a été décidé pour encourager les uns comme les autres, supporters comme joueurs, à faire bloc juste avant d’aller jouer à Marseille. Dans une autre vie, je fus journaliste sportif dans les Ardennes. J’avais notamment mission de suivre une équipe évoluant en championnat de Ligue 2. Parce que c’est là qu’on récolte de bonnes infos et qu’on observe au mieux qui fait quoi, j’assistais régulièrement aux entraînements. La notion même de huis-clos était inconnue. Dix à vingt curieux, retraités notamment, étaient aussi derrière la main courante. Et puis voilà. Je ne sais pas vous, mais moi, ce que devient le foot de haut niveau aujourd’hui me laisse parfois pantois. Payer pour assister à un entraînement. Et demain ? Ce sera quoi ? Payer pour avoir le droit de faire la queue au guichet afin de payer sa place les jours de match ?

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