Sibelle et l’été indien
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
> « J’ai rêvé que l’été indien n’avait pas de fin ». C’est Sibelle qui parle ainsi. Ce mois de septembre qui s’achève l’a comblée. Moi aussi. Elle est jeune (un an et demi), mais elle a déjà du vocabulaire et une certaine aisance avec le numérique. Sur Wikipédia, elle a lu que venue d’Amérique, l’expression « été indien » désigne une période de temps ensoleillé et radouci, après les premières gelées de l’automne et juste avant l’hiver. Elle se produit en octobre ou au début de novembre. Je crains que les agriculteurs ne soient pas d’accord, mais du soleil jusqu’à la Toussaint au moins, ça m’irait très bien.
> A propos de numérique, on a noté cet été, justement, un réveil tonitruant sur Twitter. Inactif depuis octobre 2014, le compte de Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors, a repris vie le 12 juillet dernier.
« Sans doute le signe que la pré-campagne de 2020 a débuté », suggère Sibelle, tout en suivant du regard un frêle lézard qui s’attarde sur le muret du bolet. Elle comprend vite, ma petite féline…
> Rien à voir avec ce qui précède. Selon certains vignerons, le millésime 2018 s’annonce exceptionnel sur l’AOC Cahors, comparable à celui de 2009, année de référence. Sibelle, vu son jeune âge, n’a pas d’avis sur la question. J’aurais dû lui suggérer d’accompagner les enfants de l’école maternelle d’Anglars-Juillac qui sont allés observer de près ce qu’était le travail des vendangeurs à Albas. Cela s’est passé au domaine du Château du Port et au Château de Cénac. Les plus hardis des petits avaient une paire de ciseaux pour récolter quelques grappes. « Ce genre de pédagogie, cela s’appelle l’école de la vie » a remarqué Sibelle. Pas faux. Attention quand même à l’effet Obélix. Vous savez, celui qui est tombé dans la potion magique quand il était tout petit.
> Ma chère tigresse domestique et moi avons cru d’abord à des manœuvres militaires, voire à une catastrophe. Non, rien de cela. Les hélicos qui ont survolé Cahors et ses environs cette semaine étaient ceux de l’émission La Carte aux Trésors qui va revenir sur France 3. L’épisode tourné dans le Lot inclura-t-il Saint-Cirq-Lapopie ? Le poète André Breton aimait y chercher « l’or du temps ». Un trésor qui n’a pas de prix, celui-là…
> On termine ce rendez-vous de rentrée par l’éternel débat sur les zones commerciales qui bordent nos villes. On a appris cette semaine que de nouvelles enseignes allaient s’implanter sur Pradines, notamment. Pas de concurrence avec le centre-ville, cela évite surtout que les Lotois aillent trouver leur bonheur à Montauban s’est justifié le président du Grand Cahors, cité plus haut. « Je veux pas systématiquement être dubitative mais l’atout de ces zones, c’est qu’on s’y gare facilement et gratuitement », note Sibelle. Qui de toute façon est loin de ces soucis domestiques. C’est moi qui lui achète ses croquettes. Pendant que mademoiselle philosophe avec les matous du village sur la beauté des feuillages que gagnent les couleurs orangées de l’automne, c’est moi qui fais la queue à la caisse avec les sacs de 5 ou 10 kilos sous le bras.
