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Sibelle et les bouchons de la RN20 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Loin du tumulte parisien, où l’on a ce jour-là semble-t-il davantage échangé de marrons que de brins de muguet, mercredi, avec Sibelle, nous avons rallié l’un des plus beaux châteaux du Lot (et il y en a beaucoup). Un des plus majestueux, et pourtant loin d’être le plus connu : le château de Roussillon, à Saint-Pierre-Lafeuille. Le site accueille jusqu’à ce soir une centaine d’œuvres du sculpteur Marc Petit. Nous avons donc avec ma chère protégée découvert un monument singulier et un artiste hors du commun. Un mariage réussi. Mais alors qu’un débat est ouvert à propos de la reconstruction à venir de Notre-Dame, attardons-nous un instant sur l’histoire récente du château de Roussillon. Sa splendeur déjà plus que vacillante à la Révolution, il est ensuite transformé en carrière de pierres. Il faut attendre le tournant des années 1960 pour que des nouveaux propriétaires passionnés initient une titanesque campagne de restauration. Des chantiers de jeunes bénévoles sont organisés. Un travail colossal salué en 1966 par le concours « Chef-d’œuvre en péril ». Ce qui est désormais frappant, c’est que si le château n’a pas retrouvé son intégrité d’origine (pas moins de huit tours, trois corps de logis etc.), l’ensemble a recouvré une réelle noblesse, les bâtiments restaurés semblant comme veillés par les tours et remparts ruinés. On pense alors à ces mots de Julien Gracq évoquant Rome comme une ville où « les dépôts matériels des siècles successifs non seulement se recouvrent, mais s’imbriquent, s’entre-pénètrent, se restructurent et se contaminent les uns les autres ». Le château de Roussillon, au fond, c’est l’inverse. Chaque siècle reste à sa place. Et chaque seconde y est une éternité.

Au niveau des halles de Cahors, les travaux de rénovation ont débuté. L’occasion pour moi de raconter à Sibelle comment, alors que je n’étais encore qu’un vacancier, j’aimais les après-midi d’été écrasés de chaleur, me baladant dans le cœur de la ville, m’accorder une pause ombragée mais ô combien parfumée en ce temple du bon goût et de la gourmandise. Parfois, j’allais jusqu’à m’offrir un kilo de mirabelles de Lorraine. Je regagnais ensuite la voiture et le long du trajet, je goûtais les fruits jaunes qui me ramenaient vers mon pays natal. « Et il en restait assez pour faire une tarte ? » m’interroge Sibelle. « Pas toujours… » dois-je admettre. L’essentiel est ailleurs. Les halles s’offrent une cure de jouvence, soit, mais du moment que je pourrai toujours y goûter quelques moments de nostalgie, pas de souci. 

La nostalgie, c’est encore ce qui sera d’actualité – si j’ose dire – le 2 juin prochain à Souillac. Des passionnés de voitures anciennes par ailleurs plus sensibles à la poésie des cartes Michelin qu’à la froideur digitale des écrans de GPS vont reconstituer deux bouchons en pleine ville, comme on en connaissait jadis le long de la RN20 avant que l’autoroute ne soit aménagée. Ce genre de plongée dans un passé somme toute pas si éloigné se pratique déjà sur l’ex-RN7. « Et les jurons des chauffeurs excédés ? Et les pleurs des enfants exténués sur la banquette arrière ? Ils seront d’époque, aussi ? » questionne Sibelle. J’explique à l’insolente qui n’apprécie guère les trajets automobiles qu’« un bouchon sur la route des vacances, cela faisait partie du décor. Un rite quoi. Comme pour mieux savourer quelque temps plus tard, une fois arrivés à bon port, sur les rives du Lot ou de la Méditerranée, le premier apéro, la première baignade… » Ma tigresse s’allonge sur le sofa et esquisse un bâillement. « Tu devrais arrêter de lire Modiano… D’ailleurs, la RN20 n’existe plus.» Je lui réponds sèchement que si la modernité consiste à déclasser les nationales, alors j’admets ne pas être toujours un fan de cette modernité-là. 

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