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Sibelle et les années Giscard


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Je ne suis pas né sous Giscard. Ni sous Pompidou. Mon millésime est antérieur. C’est ainsi. Mon numéro de sécu débute par 1 66… En ce temps-là, c’est encore le Général qui était à l’Elysée. Sibelle, pour sa part, est encore bien jeune. Une gamine. Tout juste majeure même quand on multiplie selon les coefficients habituels dédiés aux animaux de compagnie. Bref, elle est de 2017. Mais ma protégée féline possède pourtant déjà une belle culture cinématographique.

Jeudi, quand fut connu le décès de l’ancien président Giscard d’Estaing, quand sur les écrans défilèrent des tas d’images d’archives, dont une grande partie en noir et blanc, elle a observé, elle a tout noté. Et elle a fini par commenter, sans ironie, et avec une belle justesse : « On se croirait dans un film de Claude Sautet. On imagine ce monsieur Valéry pousser la porte d’une brasserie un jour d’automne à Paris, et malgré l’atmosphère enfumée _ c’était un temps où l’on clopait grave, même à table_ il se dirigerait vers une table, où il esquisserait un baise-main pour saluer la merveilleuse Romy Schneider. Alors, sur la banquette en moleskine, en face, on verrait Yves Montand sourire, et soudain, un autre convive, peut-être Michel Piccoli, se lèverait d’un bond, puis d’une voix énervée qui surprendrait même les autres tablées, il s’adresserait au nouveau venu. « Mais d’où il sort celui-là ? Il se prend pour qui ? Il veut pas que je lui cède ma tranche de gigot pendant qu’on y est ? » Et puis la douce Romy le couperait net. « Monsieur Giscard est un ami de papa. Ils chassent ensemble ». Et se tournant vers le grand homme, resté surpris par l’ire de Piccoli. « Ne faites pas attention. Mes amis sont taquins. » Et la scène se conclurait par un verre de vin rouge servi à l’inconnu qui ne l’est plus, des cigarettes sans filtre écrasées dans un cendrier blanc, et quelques rires. »

Sibelle a raison. J’étais encore gamin, et ce qu’elle imagine correspond à peu près ce que m’évoquent les années Giscard. On s’apprête à passer du noir et blanc à la couleur, on voit se dresser les tours des centrales nucléaires et les premiers TGV ressemblent à des fusées sur des rails. On vit une transition, on en pressent d’autres. Les disques vinyle tournent encore, mais plus pour très longtemps.

A Cahors, des voitures ont toujours le droit de rouler sur le pont Valentré. Et la nationale 20 s’engouffre dans la ville, en attendant la déviation par le viaduc de Roquebillière. Il sera inauguré par François Mitterrand… Les années Giscard ? Moi, alors, j’ignorais encore la beauté et les richesses du Lot. Avec mes parents, on descendait plus bas : l’été, nos vacances, on les passait sur la Côte d’Azur. Pardonnez cette anecdote très personnelle (qui fait s’esclaffer ma tigresse domestique, évidemment ) : je me souviens encore avec quelque effroi des sandalettes en plastique qui évitaient de se briser les orteils sur les galets couvrant les plages et d’étranges petits tee-shirts en maille, formant de minuscules carrés. Certains soirs, les coups de soleil se traduisaient par des plaques rougeâtres en forme de grilles de mots croisés…

Revenons aux dernières semaines de 2020, millésime ô combien pénible et mortifère. A l’approche de Noël, envers et malgré tout, un peu de vie et quelques lumières nous rappellent les traditions. On refait ses emplettes en ville, on commence à penser au menu du réveillon… Attention, pas plus de six adultes à table a prévenu le Premier ministre ! D’où cette interrogation qui inquiète Sibelle : doit-on prendre en compte les chats ? Jeudi, elle ignorait encore cette disposition quand elle est allée manifester son inquiétude avec des artistes et sportifs qui sont frappés par les mesures sanitaires. Y compris sur le plan économique, évidemment.

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« A quel titre étais- tu concernée par ces revendications ? » ai-je eu l’audace de lui demander. « Il faut toujours dire aux artistes – y compris ceux qui s’expriment dans des salles de sport – qu’on les aime. Et qu’on les soutient » a-t-elle rétorqué. Elle n’a pas osé l’avouer, mais elle en a profité pour faire un crochet par les halles et vérifier le prix de la truffe. Ben quoi, Noël approche qu’on vous dit !

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