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Sibelle et le jour d’après


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

« Et toi, tu feras quoi ? Tu as déjà un programme ? » Sibelle me questionne. Elle qui n’est pas soumise au confinement, qui continue d’aller et venir avec arrogance sans avoir à remplir la moindre attestation, qui se promène du jardin au sommet du village en passant par les granges abandonnées qui marquent l’orée du causse, elle voudrait savoir ce que je ferai le 11 mai… Je ne sais quoi répondre à ma protégée féline. Parce que contrairement à ce que l’on apprend à l’école, en l’occurrence qu’en matière de ponctuation, si l’on ouvre une parenthèse, il ne faut pas oublier de la refermer, j’ai peine à croire que le 11 mai, la parenthèse du confinement sera vraiment refermée. Peut-être pourrai-je retourner dans certains commerces ? Aller plus aisément me dégourdir les jambes le long du Lot ? Et pendant combien de temps ?

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« Tu vois ma chère Sibelle, ce qui pose vraiment souci, c’est que nous devrons vivre avec. Les masques, les gestes barrières, l’absence de visibilité à long terme… J’espère déjà que je pourrai revoir mes enfants confinés là-bas, à Toulouse, à une heure et demie de route, c’est-à-dire une éternité. Mais ensuite ? Quel retour à la normale ? Quid des vacances ? Et puis, je dis ça pour le sourire : oui ou non pourra-t-on finir le championnat de France de football ? Oui ou non Marseille sera-t-il en Ligue des champions la saison prochaine? »

Et je n’évoque pas même ce que d’aucuns appellent le monde d’après ! Plus vertueux ? Plus raisonnable ? Moins ou mieux mondialisé ? En attendant, Sibelle constate, comme moi, que la nature reprend ses droits. Dans nos villes et villages, les oiseaux chantent et s’activent comme jamais. A Venise, on a aperçu un dauphin dans une eau enfin devenue claire, la ville désertée par le tourisme de masse. En région parisienne, des cervidés s’aventurent en plein centre. A Cahors même, des brebis revisitent l’œuvre de Daudet et obligent les forces de l’ordre à leur courir après. « Sans compter l’affaire des chevreuils » note Sibelle. Exact. Voilà plusieurs jours que dans notre département, des chevreuils déjà peu timides en temps normal sont aperçus s’aventurant dans les rues de Figeac ou Cahors, ivres de bonheur. Mais là, ce n’est pas une conséquence du confinement ou de l’arrêt des échanges, de l’économie… En plein printemps, il semble qu’ils abusent de bourgeons dont certains contiennent des alcaloïdes. Alors, ils divaguent, titubent. Et n’ont plus conscience du moindre danger.

« Heureusement, moi, confinement ou pas, je ne mange que des croquettes » souligne ma tigresse domestique. Ouf. Des croquettes qu’évidemment, son maître doit continuer d’acheter. En drive ou pas. Tiens, justement, voilà une chose qui perdurera aussi sans doute après le 11 mai. Le drive, un mode d’achat qui s’est imposé ces dernières semaines. Evidemment, la convivialité en prend un sacré coup. Mais cela m’évoque mes premières expériences en la matière, quand je finissais par céder aux enfants et accepter que l’on aille au fast-food. Chacun me dictait sa liste dans la voiture. Et invariablement, après avoir fait la queue durant dix ou quinze minutes, quand je baissais la vitre pour passer commande, je m’embrouillais. Je bégayais. Entre les suppléments bacon et les burgers sans oignon, entre la sauce ketchup et les sodas petit, moyen ou grand format, au final, la commande n’avait plus rien à voir avec les desiderata des uns et des autres. Mes enfants étaient bon public. Ca se terminait par un éclat de rire général. Une fois à la maison, chacun tentait de retrouver un peu de son menu. Je faisais des concessions. J’acceptais des frites à la place des potatoes, et du tonic à la place de l’orangeade. Tout le monde s’empiffrait joyeusement. Au fond, voilà tout ce que j’attends du jour d’après. Même si le malheur n’aura pas disparu du pays. Même s’il faudra encore attendre des semaines ou des mois pour retrouver une vie « normale ». Mon plus beau cadeau, ce sera une bonne rigolade en famille. Sibelle partage mon point de vue. Surtout si elle récupère un morceau de fromage ou un bout de steak tombé de la table…

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