Sibelle et le giratoire de Labéraudie 

Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

– Tout Cahors s’est réveillé abasourdi, mercredi. Dans la nuit, des tags avaient recouvert la mairie, mais aussi des immeubles de la place Champollion et de la place Solignac. Passons sur les milliers d’euros consacrés par la ville au nettoyage. Les sigles et les dessins laissent à penser que les auteurs de ces incivilités appartiennent à la mouvance anarchiste et anticapitaliste, a-t-on appris. Disons le tout net, Sibelle et moi condamnons sans réserve ces dégradations. Ma tigresse notant amèrement que s’ils sont vraiment de la mouvance d’ultra-gauche, les malandrins sont également incultes. « On a aussi constaté que des tags avaient été bombés place des Républicains espagnols. Les auteurs sont peut-être à la gauche de la gauche de la gauche, mais ils n’ont aucune mémoire historique… » a soupiré Sibelle. 

– Les travaux ont débuté sur la contournante au niveau de l’accès à la zone de Labéraudie. On sait que plus il y a de grandes surfaces, plus ça bouchonne sur ce tronçon de l’ex-RN20. Comme le veut la tradition en France, pays recordman en la matière, un giratoire va donc être aménagé. La solution miracle ! Pourquoi n’y avait-on pensé plus tôt ? Mais faisons confiance aux spécialistes… Cela étant, les travaux durant jusqu’à l’été, ça promet. Des déviations voire des suggestions d’itinéraire bis seront installées. Tout cela amuse Sibelle (elle est bien la seule). « De giratoire à girouette, il n’y a qu’un pas, ou plutôt que la terminaison qui change. Moi, je m’en fiche. Quand je dois me rendre en ville, s’il y de la circulation, je pose un gyrophare sur le tableau de bord… » Je lui fais remarquer que ce mot commence par G.Y.R. et non G.I.R. : « Ce n’est pas l’orthographe qui change, c’est le vent » répond-elle, détournant la célèbre formule d’Edgar Faure. 

– Elle était moins bavarde l’autre soir devant la télé, au moment de regarder « La Carte aux Trésors » sur France 3. Les vues filmées d’hélicoptère, de Rocamadour à Martel en passant par Padirac ou Saint- Cirq Lapopie étaient superbes. Evidemment. En revanche, avec ma chère protégée féline, les commentaires de l’animateur Cyril Féraud nous ont parfois agacés. Ne le répétez pas, on a donc fini par couper le son. Restait le splendide spectacle offert par le paysage lotois. Cela vaut tous les discours. 

– Etait-ce trop beau pour être vraiment sincère ? Cette semaine, lors du match de coupe de France de football Rennes-Orléans, le milieu de terrain breton Clément Grenier, a priori victime d’un accrochage, s’effondre dans la surface. L’arbitre désigne aussitôt le point de penalty. Mais voilà que la victime se dirige vers l’homme en noir et indique : « Le défenseur ne m’a pas touché. Je suis tombé car emporté dans mon élan… » Aussitôt, ce geste de fair-play exemplaire est salué. Unanimement. Ou presque. Voilà que des confrères suggèrent que Clément Grenier aurait eu peur que le VAR (l’assistance vidéo dont bénéficient désormais les arbitres) ne constate la supercherie, que le penalty soit donc annulé et que de surcroît, le joueur écope d’un carton jaune pour simulation. Alors, acte chevaleresque ou très pragmatique ? Sibelle, qui apprécie le foot, s’efforce de croire en la première hypothèse. De toute façon, elle est hostile à la vidéo. Dans tous les cas. Et sur tous les carrés verts. Elle a trop peur que disant aller chasser, on la filme en train de faire la sieste allongée au pied du rosier…