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Sibelle et la marche (sous le vent) pour le climat 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

En ce monde virevoltant où les mauvaises nouvelles se ramassent à la pelle comme les feuilles en automne, vous pensiez peut-être, comme ma chère Sibelle et moi-même, profiter du week-end pour éteindre la télé et adopter les réflexes du printemps qui s’annonce (en tout cas sur le calendrier punaisé près du frigo). C’est mal parti.

Je commence à peine à rédiger cette chronique que j’apprends que le Lot est placé en vigilance « jaune », que l’on annonce plusieurs jours de pluie (avec des rafales qui pourraient dépasser les 50 km/h et davantage encore en début de semaine prochaine). Ma protégée féline qui envisageait de se joindre à la marche pour le climat organisée à Cahors y voit un détestable clin d’œil à moins qu’il ne s’agisse d’un pied de nez des dieux du ciel (ou de la délicate horloge universelle si rudement traitée par les hommes, c’est selon). La langue française se prête aux métaphores et je suis prêt aussi à prêter un ciré et des bottes à ma tigresse domestique si elle entend battre le pavé. « Tu sais bien que les chats n’aiment pas le vent » me glisse-t-elle désabusée.

Je n’ose lui suggérer en guise d’alternative de rejoindre la cohorte des 13 500 pêcheurs lotois qui avaient cerclé de rouge la date du samedi 12 mars, toujours sur le calendrier punaisé dans la cuisine. Car c’est l’ouverture de la saison. J’apprends à cette occasion que le département compte 1500 km de cours d’eau de première catégorie. Est- ce le bon moment de placer la formule de Maurice Faure ? « Nous sommes pauvres mais nous sommes beaux… » Une chose est sûre : nous sommes riches d’une géographie singulière et diverse à la fois. On apprend cela à l’école et au collège. Avec des grandes cartes ou des polycopiés, voire des web-docs, puisque les outils pédagogiques évoluent. Ce qui permet, transition habile, d’évoquer un des pans de l’actualité de la semaine qui s’achève. On râle et on manifeste ici et là dans le Lot alors que l’État annonce une baisse du nombre d’heures d’enseignement (ce qui devrait se traduire à la prochaine rentrée par des suppressions de classes). C’est un grand paradoxe de la décentralisation à la française. Les collectivités financent les bâtiments et les services (entretien, cantine…), mais c’est l’État qui emploie les profs. Du coup, en cas de mauvais temps (budgétaire), de crise démographique ou de crise tout court, on se retrouve avec des classes voire des écoles et des collèges en sursis. « On entend guère parler de cela en cette période campagne électorale » note Sibelle.

Comme on entend guère parler de campagne tout court durant cette campagne, elle-même étouffée par le contexte international. « Le carburant passe le cap des 2 euros le litre, on nous prévient que se chauffer va coûter de plus en plus cher… Certes. Mais on fait comment pour aller travailler ou se soigner en ville ? » insiste encore ma protégée, qui se souvient que la France périphérique, bien au-delà des périphériques, avait bloqué soudainement les ronds-points à l’automne 2018 en raison de cette même équation à plusieurs inconnues. Et le litre de gasoil n’était pas à 2 euros. « Mais a-t-on le droit de se plaindre quand à 2 ou 3 heures de chez nous, des maternités son bombardées ? » questionne Sibelle.

Je ne sais quoi lui répondre. J’évoquerais bien l’impensable complexité de ce monde où cet été encore, hélas, nous serons des dizaines de milliers à lézarder sur les plages de Méditerranée, y compris en Occitanie, alors qu’au même moment, au large, des familles entières périront en tentant de traverser cette même mer sur d’improbables canots de fortune. Et ne serait-ce que ce week-end, entre deux averses et deux rafales de vent, avant ou après la marche pour le climat ou l’ouverture de la pêche, combien serons-nous à remplir nos chariots au supermarché alors qu’à quelques centaines de mètres, d’autres naufragés s’apprêteront à passer une énième nuit dans leur voiture, le réservoir vide ou presque, le ventre aussi, une auto devenue leur dernier abri, leur dernier domicile plus ou moins fixe avant le dénuement total ? « Nous sommes en mars. Et mars était le dieu de la guerre » conclut ma protégée qui sombre dans un triste fatalisme. La guerre en Ukraine, la guerre contre la destruction de la planète, la guerre pour manger à sa faim et vivre dignement. Je vois passer sur Facebook (ou était-ce Twitter?) une plaisanterie qui en dit long sur l’époque. « Ça y est, je me suis mis à l’hybride. Mon salaire part pour moitié dans le carburant et pour moitié dans la facture d’électricité ».

Je préfère conclure toutefois par une citation de notre cher Léon Gambetta : « L’avenir n’est interdit à personne. » C’est à cela sans doute qu’on reconnaît les grands hommes. Des phrases qui claquent et dont la signification exacte semble suffisamment floue pour qu’on y voit un encouragement à ne pas complètement désespérer… 

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