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Sibelle conseille au député de rouler en Combi


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

L’histoire bégaie. Jeudi soir, au journal de 20 heures de France 2, tout le pays a pu voir avec quel soin et quel professionnalisme un patient atteint de Covid-19 avait été transféré d’Aix-en-Provence vers le service de réanimation de l’hôpital de Cahors.

Sibelle s’est immédiatement souvenue que lors de « première vague », nous avions relaté l’accueil, dans le Lot, d’un homme originaire d’Alsace. Nous avions imaginé l’étonnement qui avait été le sien à son réveil. J’ai retrouvé ce passage qui date d’avril 2020… « Comment a-t-il réagi quand on lui a dit, d’une voix douce et à l’accent peut- être un peu chantant que le ciel bleu qu’il apercevait dans la partie haute de la fenêtre de sa chambre, c’était celui de la capitale du Lot, que les oiseaux dont il entendait désormais les chants en ce printemps si singulier, ils n’aimaient rien tant parfois que de gagner le mont Saint-Cyr pour mieux embrasser la ville de leurs ailes, que le trafic automobile encore timide dont il percevait faiblement le flux sonore était celui de voitures longeant le quai depuis le Pont Valentré (…) ? Reviendra-t-il ? En pleine forme, avec les siens, goûter quelque repos dans un gîte, sur le Causse, humer les effluves d’un confit, s’asseoir paisiblement sur un muret de pierres sèches (…) ou se rafraîchir, après une balade dans les vignes où s’épanouissent les ceps de malbec, cet été ou un autre, en faisant quelques pas dans l’eau vive du Célé ? »

Un an après, donc, rebelote. Cette solidarité territoriale est exemplaire. Et se révèle aussi un énième avertissement. La guerre (puisque ce mot a été utilisé) n’est pas finie. En attendant la montée en puissance de la vaccination, tant mieux si le tableau de bord de l’épidémie à l’échelle du 46 nous place parmi les départements les moins affectés. Mais le virus, variant ou pas, circule toujours. Cependant, un petit coin de ciel bleu est désormais visible. Il ressemble à un bout de tunnel. On devine qu’il y a encore un long chemin mais nous ne sommes plus dans la nuit noire. Nous apercevons la lueur d’une flamme. On appelle cela l’espérance.

Jean-Marc Vayssouze-Faure, avec ses collègues de l’Association des maires et élus du 46, s’est exprimé cette semaine. Cette flamme, il la perçoit comme une brèche. Il entend sinon s’y engouffrer, à tout le moins s’en servir de marchepied et commencer à envisager le monde d’après. Il a donc interpellé l’Etat. « Les mesures ne peuvent rester uniformes sur le territoire alors que le contexte sanitaire ne l’est pas. Le moment est venu de donner des perspectives et d’envoyer quelques signaux positifs. Ainsi, il me semble que le couvre-feu pourrait être déplacé à 20 heures. Il conviendrait également de prévoir les conditions dans lesquelles les activités culturelles et sportives pourraient reprendre, de rouvrir certains équipements culturels avec un protocole que nous saurions respecter. Enfin, tous les résidents étant désormais vaccinés, le protocole entourant les visites dans les EHPAD pourrait être allégé. »

Sibelle semble sur la même longueur d’onde. Moi, je ne sais pas. J’hésite. C’est un peu comme en voiture. Quand je pénètre sur l’autoroute, il me faut toujours un peu de temps avant de fixer le limitateur de vitesse sur 130. C’est peut-être le poids des ans. Plus j’avance en âge, plus j’ai besoin de recul. Ce n’est pas donné à tout le monde que de savoir franchir le Rubicon. Tenez, en politique par exemple, ne croyez pas qu’il soit si facile que ça que de se dire candidat.

Ainsi, sollicité pour conduire la liste des Républicains aux régionales, en Occitanie, Aurélien Pradié a demandé quelque temps avant d’accepter. Il sait qu’il ne part pas favori. Sibelle en rajoute une couche. « Il devine aussi que cette fois, sa Méhari avec laquelle il a sillonné sa circonscription en 2017 manquera peut-être de reprise et de souffle dans certaines côtes, et pas seulement dans les Pyrénées… Il y a plus de 350 bornes entre Tarbes et Nîmes, plus de 300 entre Souillac et Collioure… Pour rester en mode vintage, c’est au minimum un Combi Volkswagen qui s’impose. Car il faut aussi composer avec davantage de passagers… Et certains sont toujours prêts à râler si de derrière, ils ne voient pas la route. » En juin, effectivement, nous irons voter. Pour les départementales et les régionales. Une campagne électorale. Au-delà de toute considération politique, voilà une perspective synonyme de retour à la normale. Même avec les gestes barrières, que l’épidémie ne fasse plus systématiquement la une des journaux sera en soi un soulagement. A condition évidemment que l’histoire arrête de bégayer. On se souvient de mars 2020.

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