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Sibelle compte et recompte les manifestants tout en citant Dutronc (comme la députée) 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ Une partie de la France est suspendue aux chaînes d’infos en continu et à la radio. Le suspense est à son comble. On croit revivre une séance de tirs au but en finale de coupe du monde. Passera ? Passera pas ? J’en viens à regretter que l’événement ne soit pas commenté en direct par une voix digne des regrettés Eugène Saccomano ou Thierry Roland. Finalement, à neuf voix près, la motion de censure est retoquée. Le projet de loi sur la réforme des retraites est donc considéré comme adopté. Neuf voix, c’est peu et c’est beaucoup. Le 30 janvier 1875, l’amendement Wallon proposant l’élection d’un Président de la République pour sept ans fut adopté à une voix près (353 pour, 352 contre). Ce n’était pas rien : c’est grâce à ce vote que le mot « République » fut inscrit dans la constitution ! Au passage, ce long feuilleton sur la réforme des retraites permet de réviser nos savoirs. Ainsi, j’ignorais que pour ce genre de scrutin, les députés votaient dans une salle connexe et non dans l’hémicycle. Côté lotois, alors qu’Aurélien Pradié continue de porter la fronde au sein des Républicains et persiste à souhaiter le retrait du texte, sa collègue de la majorité Huguette Tiegna publie une tribune où elle attaque bille en tête l’enfant de Labastide-Murat. Avec Sibelle, un passage du texte nous étonne. « Le courage en politique, c’est notamment d’anticiper le devenir de nos concitoyens. Alors oui, merci au courage de Madame Simone Veil, qui a su tenir bon face à l’hostilité générale pour amener à la loi sur l’avortement, et à celui de Monsieur Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort… » Ma protégée féline note que Simone Veil dut surtout batailler contre les siens (la droite d’alors vota majoritairement contre). Quant à Robert Badinter, le vote de l’Assemblée lui était acquis. C’est l’opinion, qui, selon les sondages, lui était majoritairement hostile. Pour autant, c’est la conclusion de la charge de la députée qui a estomaqué ma tigresse domestique : « Monsieur Pradié, suivrez- vous cet adage qui veut le retour à l’ordre après le chaos ou irez-vous jusqu’à réclamer la tête des Larcher, Ciotti, Marleix et d’autres membres des Républicains ? Dans la politique politicienne, comme le suggère Jacques Dutronc dans « L’opportuniste », il est possible de retourner son pantalon après avoir trop de fois retourné sa veste. » Sibelle me demande quelle chanson pourrait inspirer Monsieur Pradié en retour. Celle-là ? « On vous a écoutés on vous a regardés / On vous a supportés on vous a clamés / On vous a acclamés on vous a réclamés / On peut plus vous respirer / Mais qui se soucie de nous, pas vous / Mais qui se soucie de vous, pas moi… » 

Mardi._ L’ association « Tous ensemble pour les gares » redonne de la voix, sans jeu de mots, et appelle à de nouvelles manifestations à Gourdon et Souillac. Si elle reconnaît quelques avancées sur le dossier de la ligne POLT après la réunion tenue avec le ministre en Corrèze, début mars, elle demeure néanmoins très remontée : au moindre prétexte, selon elle, le terminus du Paris- Toulouse est avancé à Brive. Parce que la Corrèze a donné deux présidents à la France ? Parce que les dirigeants de la SNCF ignorent la formule de Maurice Faure qui assure que dans le Lot, « nous sommes pauvres mais nous sommes beaux » ? Ces jours-là, en tout cas, c’est évidemment la galère pour les usagers qui veulent rejoindre leur destination dans le 46. Sibelle a peut-être une autre explication sur cette fâcheuse carence. Elle suggère donc d’adresser un courrier à Paris pour rappeler que la guerre de Cent ans est achevée depuis quelques siècles déjà et qu’il n’y a plus de mercenaires à la solde des Anglais pour attaquer les convois se hasardant à traverser le Quercy… 

Mercredi._ On apprend que le Domaine de la Paille Basse, à Souillac, a été élu « camping préféré des Français ». C’est un site spécialisé, « Camping-and-Co », qui a réalisé cette enquête auprès de 19 800 familles françaises. Le camping lotois a devancé nombre d’établissements prestigieux. Bravo à lui et à ses dirigeants. Ma protégée féline est songeuse. Elle aimerait tant qu’aux beaux jours, nous allions planter notre tente, à Souillac ou ailleurs, elle aimerait tant découvrir les joies de l’hôtellerie de plein air, comme on dit. Je suis plus circonspect. Avec l’âge, je me suis embourgeoisé, peut-être. Sibelle n’est pas convaincue par cette explication. Elle est plus directe, comme d’habitude. « Tu as surtout peur que certains voisins du camping découvrent pourquoi, chaque matin à heure fixe, tu disparais pendant 20 minutes avec « L’Equipe » sous le bras… » 

Jeudi._ Enième journée de mobilisation, c’est-à-dire de manifestation, dans le Lot. Ne le répétez pas à Sibelle à laquelle j’ai simplement expliqué que j’allais faire quelques courses en ville : cette fois, je me suis glissé dans le cortège à Cahors. On va dire que ce fut un reportage en immersion… Loin des violences qui ont émaillé certains défilés à Paris ou autres grandes villes, j’ai été saisi par la bonne humeur qui fleurait sur le pavé, sous le regard bienveillant de Gambetta. A Cahors, militants ou simples opposants chantent, rigolent, déploient des banderoles ou brandissent des pancartes plutôt amusantes. Il y a même un petit orchestre en forme de banda qui a fait sensation et remporté de vifs applaudissements, quand ceux-ci n’étaient pas destinés aux cheminots ou aux personnels soignants quand la manif passa devant la gare puis l’hôpital. Reste à savoir combien de manifestants ont-ils vraiment défilé ? La police a dénombre 3000 participants, les syndicats en ont vu 5000. Cela fait quand même une grosse différence. Rien à voir, certes, avec les estimations réalisées à Marseille, où l’écart varie de 1 à 10 mais quand même… Mais à Cahors ? Dans la mesure où les artères de la ville ne sont pas très larges, cela ne doit pourtant pas être si compliqué de compter, non ? Compliqué, non. Sensible, oui. 

Vendredi._ Nos élites politico-médiatiques sont en émoi. Alors que le pays est en effervescence, voilà qu’il a fallu renoncer in extremis à recevoir le roi Charles III d’Angleterre. C’eût été inconvenant, sans doute, que Sa Majesté soit contrainte d’observer les rues parisiennes encombrées de poubelles ? Sa sécurité aurait-elle été assurée ? Aurait-il fallu modifier le programme ou les menus ? Sibelle rigole : « Ce n’était pas le bon moment. Comment expliquer au roi qu’ici, nous sommes en train de réformer les retraites. Lui qui a signé son premier CDI à 75 ans ! » 

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