« Si le Front National est en embuscade et que notre maintien faciliterait son élection, on se désistera »
Les candidats du rassemblement Front de Gauche-EELV sont sur la brèche à quelques jours du premier tour des départementales.
« On est dans la dernière ligne droite, on veut tordre le cou à ce qui semble inéluctable : une forte abstention et une nouvelle poussée du Front National ». Serge Laybros, candidat sur Cahors 2 du rassemblement Front de Gauche-EELV et l’un des porte-paroles du rassemblement, est en mode combat pour les élections départementales des 22 et 29 mars prochains. « On a réussi à construire un rassemblement large dans lequel sont présentes toutes les forces, qui à gauche, rejettent les politiques d’austérité qu’elles soient mise en oeuvre au plan national ou départemental » explique-t-il avant de souligner les spécificités de cette élection : « On demande aux électeurs d’élire des représentants dont on ne sait ce qu’ils seront amenés à faire. On a échappé à la disparition programmée des départements mais cette volonté existe toujours. Nous contestons également le redécoupage qui a été réalisé en dépit des bassins de vie et d’emplois et l’intercommunalité. Enfin, nous aurions préféré un scrutin de liste à la proportionnelle. » Et d’insister « sur l’échelon de proximité qu’est le département qu’il faut dépoussiérer dans son fonctionnement ». L’ancien élu cadurcien ne se gêne pas pour enfoncer le clou : « Le département n’est trop souvent qu’une chambre d’enregistrement ; il y a une certaine opacité qui y règne ; la parole des citoyens n’est jamais sollicitée sur des grands projets structurants. On insiste sur la nécessité d’une démocratie forte et renouvelée. Notre rassemblement est avant tout un rassemblement social. On fait le constat que dans les dossiers des dernières semaines les conseillers généraux sortants ont brillé par leur absence alors que nos candidats étaient toujours là. Nous nous opposons à tout ce qui est fermeture des gendarmeries, des petites perceptions. Nous sommes très inquiets de la nouvelle feuille de route de l’Education Nationale qui remet en cause l’existence des collèges de moins de 200 élèves. On est préoccupé par le silence assourdissant du conseil général. »
Serge Laybros énumère les grandes lignes de leur programme : politique plus offensive en matière de maintien des personnes âgées à domicile ; augmenter la densité des logements foyers et des EHPAD ; davantage de services publics de proximité ; le département doit garder sa clause de compétence générale. Il croit au changement de cap : « S’il y avait un groupe Front de Gauche-EEVL qui se constituait, je pense que la donne changerait et la majorité départementale serait un peu plus bousculée que ces dernières années. » Inquiet par le score que pourrait faire le FN, le candidat conclut en rappelant une règle de principe : « Chaque fois que l’on sera qualifié au second tour, on le jouera. Cette règle absolue pourra être détournée dès lors que le FN serait en embuscade et que notre maintien pourrait faciliter ses desseins. C’est le seul cas de figure où il y aurait entorse à la règle. »