Sex Pistols, Fonky Family, Bigflo & Oli… Écaussystème assure le show !
Sans faire le plein, la 22ème édition du festival de Gignac a su séduire un public fidèle et éclectique. Entre têtes d’affiche attendues, découvertes marquantes et une ambiance intergénérationnelle, cette édition 2025 a confirmé la place d’Écaussystème comme un rendez-vous incontournable du paysage musical lotois.
Le dernier accord a résonné dimanche soir sur le site d’Écaussystème, à Gignac. Quelques gouttes de pluie se sont invitées à la fête, sans parvenir à gâcher la soirée. Dans la foule, personne n’a bougé. La 22ème édition du festival lotois s’est terminée sur une belle énergie, portée par une programmation dense et des festivaliers toujours aussi fidèles.
Même si aucun soir n’a affiché complet, les organisateurs affichent un large sourire. « On est dans le top 3 en matière d’entrées », se félicite l’un des responsables de l’événement. Samedi a connu le pic de fréquentation avec 14 700 personnes – presque la jauge maximale fixée à 17 000 –, et les autres soirées se sont maintenues à un très bon niveau : autour de 12 000 le vendredi, 13 000 le dimanche. « C’est conforme à ce qu’on avait estimé. On n’a pas fait complet, peut-être parce que la programmation était moins populaire que l’an dernier. Les trois quarts de nos artistes ne passent pas à la radio », reconnaît l’équipe.
Sur scène, pourtant, les moments forts n’ont pas manqué. Les Ogres de Barback et La Rue Kétanou ont joué les fédérateurs dès le vendredi soir, avant que la Fonky Family ne fasse trembler le sol de Gignac avec un set brûlant de rage et de nostalgie. Samedi, la performance explosive de Bigflo & Oli a mis le public en ébullition, juste après la découverte de Queen Omega, qui a marqué les esprits avec sa voix puissante et son énergie contagieuse.Le dimanche, Philippe Katerine a livré un show aussi fantasque que doux, tout en décalage et en poésie. Un final qui a également fait date avec l’arrivée des Sex Pistols. « C’est un pari réussi. Ils n’avaient que cinq dates en France. Ils sont venus ici entre le Hellfest et les Vieilles Charrues », se réjouit un membre de l’organisation.
Dans le public, beaucoup avaient fait des kilomètres pour les voir. Comme Paul et sa fille Nina, venus spécialement de Limoges. « C’est lui qui m’a initiée, j’ai grandi avec leurs vinyles à la maison », sourit la jeune femme. L’ambiance est restée intergénérationnelle tout au long du week-end. Parmi les festivaliers, beaucoup de familles. En tout, 1 300 enfants de moins de 10 ans ont franchi les portes gratuitement. « C’est rare de pouvoir venir avec les gamins sans se sentir à côté de la plaque », note Jérôme, venu de Brive avec ses deux fils.
Mais derrière cette atmosphère détendue, certaines festivalières pointaient encore des déséquilibres. Assise sur la pelouse en attendant le concert Yodelice, l’une d’elles regrettait le manque de parité sur scène. « Il y a encore trop peu d’artistes femmes, c’est dommage », confiait-elle. Une remarque entendue par les organisateurs : « C’est toujours compliqué de faire du 50/50, mais on reste très attentifs à cette question. Il y a aussi les contraintes d’une programmation en milieu rural, qui doit plaire à tous les styles et toutes les générations », répond-on en coulisses.
L’organisation repose sur une solide structure associative : 700 bénévoles, et 36 membres au conseil d’administration qui se réunissent chaque mois pour faire tourner la machine. Malgré le contexte difficile pour le secteur culturel, Écaussystème reste relativement épargné. Son modèle repose sur seulement 7 % de subventions publiques et 8 % de mécénat privé. Le reste est autofinancé. « L’association va bien, même si on a conscience des enjeux qui se jouent actuellement. On sera peut-être obligés de redéfinir certains projets », concède l’équipe.
Pas question pour autant de grandir à tout prix. « Aujourd’hui, l’objectif n’est pas de grossir. On est conscients de la taille du site, des spectacles qu’on accueille et du confort des festivaliers. Et puis on fait attention aux villageois. C’est un équilibre à trouver », explique l’un des organisateurs. Un équilibre qui, cette année encore, a été préservé.


