Les élus travaillent également sur le dossier.
Ce lundi 6 octobre 2025, au matin, la profession agricole s’est mobilisée pour défendre l’abattoir de Saint-Céré, place Chapou, devant la préfecture à Cahors, « un outil essentiel à la vie économique et rurale de notre territoire ». Lors d’une rencontre de près de deux heures avec Claire Raulin, préfète du Lot, une délégation (FDSEA, JA, Confédération CR,) a pu échanger « autour de la procédure de suppression d’agrément engagée par les services de l’État ». L’établissement dispose désormais d’un délai de 10 jours pour initier une procédure contradictoire.
« Face à cette situation, nous avons demandé un délai supplémentaire de 20 jours afin de permettre la mise en œuvre d’un plan d’action concret, déjà amorcé par les acteurs locaux. Sans chercher à rejeter toute la responsabilité sur la Communauté de communes de Cauvaldor, nous avons appelé à une mobilisation collective. Les grands abatteurs du territoire ont été sollicités pour apporter leur expertise technique aux propositions en cours. Nous insistons sur la nécessité d’ouvrir le cercle de direction afin de réorganiser le fonctionnement de l’outil de manière plus efficace et pérenne. Des rencontres sont prévues dès demain avec l’ensemble des parties prenantes pour poursuivre le travail engagé. La FDSEA et les JA restent pleinement mobilisés pour défendre cet outil de proximité, indispensable à la valorisation de nos productions et au maintien de l’activité économique locale » ont déclaré Christophe Bonnet et Frédéric Deilhes, co-présidents de la FDSEA, Clément Rouquié et Quentin Rayjal, co-présidents des JA.
> Serge Rigal, président du Département du Lot, et Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie, ont été reçus par la représentante de l’Etat avant la délégation syndicale. « Ce rendez-vous nous a permis d’en savoir plus sur la situation et d’évoquer les leviers pour sauver l’outil J’ai demandé un délai supplémentaire. 10 jours, c’est trop court. Dans un premier temps, il faut mettre en place tous les protocoles demandés sur l’abattage et l’hygiène. L’avenir pour moi est double : un immobilier qui resterait public et une gestion de l’activité gérée par tous les utilisateurs. Je crois que c’est la solution pour assurer la pérennité de l’abattoir » a expliqué Vincent Labarthe.
> Raphaël Daubet, sénateur du Lot, a réagi : « La situation est très préoccupante. Et comme dans toute crise, chacun doit se ressaisir. La fermeture de l’abattoir serait un échec pour Cauvaldor, mais aussi un échec pour les services de l’État et pour la profession agricole. Tout le monde serait perdant. Nous avons besoin d’une discussion politique. Y a-t-il, oui ou non, une volonté de sauver cet outil ? Chacun devrait témoigner de sa capacité à comprendre les enjeux alimentaires, économiques et sociaux du département, et l’importance de conserver un abattoir multi espèces au cœur d’un territoire de polyculture élevage comme le nôtre. Il ne faut pas sous-estimer la complexité et la difficulté à faire fonctionner un tel outil industriel. Il faut donc revoir la gouvernance, les statuts et le mode de financement de l’abattoir. Poursuivre ce que nous avions engagé au niveau départemental. Et puis, je le dis comme je le pense : il faut résister à la pensée hygiéniste qui s’infiltre partout, à coup de règles, de normes, de protocoles et de préposés pour les faire appliquer. Elle est censée garantir notre sécurité sanitaire. Mais si l’on y prend garde, elle fermera les abattoirs, détruira les emplois, assassinera les paysans et dilapidera l’argent public. En cinquante ans, la pensée hygiéniste a déjà fait beaucoup de mal à l’agriculture lotoise, sa cuisine, ses saveurs, son génie. À ce rythme, seuls survivraient alors l’industrie alimentaire, aux moyens de la finance, et les produits d’importation dont il vaut mieux ne pas savoir quelles normes ils respectent. Certains peuvent considérer qu’il n’est pas indispensable d’avoir un abattoir public dans le Lot et qu’il suffira d’aller un peu plus loin. Malheureusement, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et d’autres abattoirs fermeront partout en France. Donc je crois au contraire que nous avons intérêt à élargir le tour de table et à unir nos forces pour préserver notre outil de proximité et d’aménagement du territoire. »
> Le député du Lot, Christophe Proença, ancien président de Cauvaldor apporte son soutien à l’abattoir de Saint-Céré : « L’abattoir de Saint-Céré est un outil essentiel à la vitalité de notre agriculture et à la pérennité de nos filières locales, le seul multi-espèces du département du Lot. Je tiens à apporter mon plein soutien pour son maintien et son développement, car il s’agit d’un véritable service public de territoire porté par Cauvaldor, au service des agriculteurs, des éleveurs et des consommateurs du Lot. Indispensable à la profession agricole, cet équipement doit pouvoir reprendre son activité au plus vite. Je souhaite qu’une solution concertée soit trouvée entre les services de l’État et la Communauté de communes de Cauvaldor, afin d’assurer la continuité de cet outil de production, en lien avec les autres communautés de communes du territoire mais également le département, la région. Le soutien à l’abattoir du Lot dépasse très largement les clivages politiques, syndicaux et professionnels. Cet abattoir, qui a bénéficié du soutien de l’État à travers le plan France Relance, demeure au cœur de notre volonté collective de soutenir l’ agriculture de proximité. Les circuits courts et les projets alimentaires de territoire n’ont de sens que s’ils s’appuient sur un abattoir de proximité.»





