Saint-Céré : Retour sur la table-ronde autour de l’hôpital organisée par le PS 46
100 personnes étaient au rendez-vous.
100 personnes étaient présentes à l’auditorium de Saint-Céré le mercredi 5 juillet au soir pour la table-ronde sur la question de l’hôpital, à l’initiative du Parti Socialiste du Lot. Au programme : dresser l’état des lieux avec les 4 intervenants et faire émerger des solutions pour sauver l’hôpital !
Yves Godard, directeur de l’hôpital de la ville, a constaté en préambule l’intérêt collectif pour ces questions : « S’il y a beaucoup de monde dans la salle, c’est bien la preuve que l’hôpital public va mal ! ». Il s’est attardé ensuite sur la description d’un système de santé à bout de souffle : « praticiens retraités indispensables, médecins généralistes lotois moins nombreux et des hôpitaux publics de plus en plus sollicités, spécialistes non remplacés, des conditions de travail qui s’alourdissent, moins de médecins pour assurer les gardes, manque de revalorisation. Tous ces facteurs créent une perte d’attractivité de l’hôpital public a fortiori dans des hôpitaux de proximité comme celui de Saint-Céré qui n’a pas recruté un nouveau praticien hors contrat depuis 2012 ! Pour pallier au manque de titulaires, les praticiens intérimaires sont devenus indispensables alors qu’ils viennent de loin et qu’ils coûtent plus chers. La loi RIST du 19 mai 2023 qui contrôle les dépenses d’intérim médical contribue à tendre encore plus le système et aggrave la situation des petits hôpitaux dont celui de Saint-Céré. »
De son côté, Philippe Nauche, médecin-chef des urgences de Brive, a souligné une perte de vitesse depuis plusieurs décennies du système médical français voulue « par des politiques favorisant le modèle de l’hôpital-entreprise » et s’éloignant des missions essentielles de service public : « Les dysfonctionnements sont de plus en plus fréquents. Certains patients décèdent en France sur des brancards dans les couloirs, d’autres à la suite d’un manque de moyens. Le personnel hospitalier est mis sous pression, culpabilise. ».
Jean-Pierre Jammes, ex-infirmier psychiatrique, a rappelé que « la psychiatrie est le parent pauvre de la médecine ». Il a insisté pour redéployer des formations spécialisées qui existaient auparavant. La perte d’attractivité du métier touche particulièrement ce secteur.
Des solutions ont ensuite été abordées par Marc Majorel, qui insiste sur le rôle crucial « des collectivités territoriales qui se décarcassent comme le Grand Figeac, avec l’embauche de médecins salariés, ou Cauvaldor ». Parmi les solutions avancées par l’assistance et les intervenants : réforme des études d’infirmiers, ouverture de places supplémentaires en école de médecine, travail sur l’attractivité du territoire pour un retour au territoire des jeunes médecins, relocaliser les formations à proximité, travailler sur la polyvalence des praticiens, proposer une formation financée par l’État qui en contrepartie enverrait des médecins dans les zones moins dotées (contrat d’engagement), protection des hôpitaux de proximité.
A l’issue des échanges, le Parti Socialiste du Lot représenté autour de la table par Geoffrey Cros, chef de file départemental, a annoncé la couleur : « Notre travail en tant que socialiste ne consiste pas à sauver les meubles, à se contenter de sauver l’existant, il vise à combattre le modèle-entreprise de l’hôpital, à s’assurer du maintien d’un service de proximité, quitte à investir. En France, les gens ne devraient pas se soigner où ils peuvent. Ils devraient pouvoir se soigner au plus proche de chez eux. »
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