Elle sera sur la scène du festival 2025 ce dimanche.
À l’occasion de sa venue au festival Africajarc ce dimanche 20 juillet 2025, la chanteuse malgache Roseliane revient sur son parcours singulier. Fille du roi du salegy Jaojoby, elle affirme aujourd’hui sa propre voix. Entre tradition et modernité, elle compose une musique métissée, instinctive, viscérale. Rencontre avec une artiste en quête de liberté.
> Medialot : quelle a été l’influence de votre père, Jaojoby, sur votre parcours musical ?
Roseliane : avant même de connaître mon père – car je ne l’ai rencontré qu’à l’âge de 10 ans et demi – je dansais déjà sur ses chansons, dans les villages où j’ai grandi avec mes grands-parents. Ce n’est pas un hasard, c’est la vie. Et quand on a un père d’une telle envergure, on ne peut qu’être en admiration. J’étais fascinée par lui, même avant de le connaître.
> M. : dans votre musique, recherchez-vous la continuité de son héritage ou une voix plus personnelle ?
R. : je cherche une forme de continuité, mais en traçant ma propre route. J’aime profondément la musique malgache, elle fait partie de moi. Mais depuis toujours, j’ai une attirance pour l’électro. J’essaie de créer une musique qui me ressemble : un mélange entre mes racines et mes goûts personnels. J’ai toujours voulu moderniser la musique malgache, que ce soit dans la danse, le style, l’attitude. Même au sein de ma famille musicale, je me suis toujours sentie un peu différente.
> M. : comment décririez-vous votre univers musical ?
R. : c’est une musique traditionnelle malgache revisitée avec des sonorités modernes. J’aime l’électro, mais aussi le blues, parfois même le rock. Je ne compose pas en pensant à un style particulier, ça vient comme ça. L’inspiration surgit, je la capte, puis je m’entoure des musiciens ou arrangeurs capables de traduire cette vision.
> M. : quel est votre processus de travail lorsque vous composez ?
R. : je compose partout, tout le temps. Dans le train, en voiture, seule dans un café. Souvent, l’inspiration me réveille la nuit. Je note les mélodies, les paroles, j’enregistre sur mon téléphone. J’ai beaucoup de maquettes, parfois presque terminées, mais je ne suis jamais satisfaite à 100 %. C’est pour ça que je n’ai pas encore sorti de nouvel album.
> M. : justement, où en est ce projet d’album ?
R. : il est presque prêt. Je chante déjà certains morceaux sur scène, mais je n’ai pas encore trouvé le bon mix pour les sons électro que je veux intégrer. Je veux une évolution, sans trahir ceux qui m’écoutent depuis toujours. Mon but, c’est de les embarquer doucement dans mon univers plus électro, sans les perdre. J’aime les sons profonds, graves, les grosses caisses… ça me transporte. Je suis la seule dans ma famille à aimer autant ça !
> M. : vous allez jouer à Africajarc, un festival multiculturel. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
R. : j’ai hâte ! Ce genre de festival permet de rencontrer d’autres artistes, de faire des échanges, d’élargir son public. C’est ma première fois à Africajarc. J’espère me faire connaître, et pourquoi pas, déclencher des collaborations. C’est un vrai tremplin.





