Retour sur le mouvement de grève à Enedis contre le projet Hercule
Une délégation FO-CGT a été reçue en préfecture le 19 septembre.
« Nous sommes en grève pour dénoncer le projet Hercule du gouvernement. On va privatiser les bénéfices et nationaliser le nucléaire et l’hydraulique. Nous sommes contre ce découpage qui va impacter les clients avec des tarifs en hausse et engendrer une perte d’emploi sèche sur les territoires, Lot compris. De plus, quand il y aura des pannes ou des coupures d’envergures suite à des événements climatiques, les réparations ne seront plus assurées rapidement » a expliqué Jean-Pierre Claval, secrétaire syndicat FO Lot à Enedis, à l’occasion de la grève lancée par l’intersyndicale FO-CGT le 19 septembre et « suivie à 80 % ». Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du préfet et un communiqué lui a été remis.
> Le communiqué : « Alors que le projet dit Hercule de réorganisation des activités d’EDF demandé par le Président de la République n’en finit plus d’agiter les esprits, l’intersyndicale des fédérations CFE-CGC Energies, FNEM-FO, FNME-CGT et FCE-CFDT se mobilise aujourd’hui pour refuser de voir l’avenir d’EDF réduit à un meccano capitalistique. Elle s’oppose à une réorganisation strictement financière qui perdrait de vue le projet industriel, l’ambition sociale et l’intérêt général. L’intersyndicale réaffirme tout autant son profond attachement à l’entreprise intégrée EDF qui a fait ses preuves depuis plus de 70 ans. C’est ce modèle intégré qui, en organisant une optimisation technique et économique très fine entre les différents moyens de production et sur l’ensemble des composantes du système électrique, assure à la France un système électrique résilient, compétitif et bas carbone. Pour l’intersyndicale, le véritable défi d’EDF, ce n’est pas son organisation mais sa capacité à investir dans le système électrique français. Prolongation et renouvellement du parc électronucléaire, investissements dans les réseaux, développement des énergies renouvelables et de leur stockage… EDF doit avoir les moyens de faire face aux besoins d’investissements auxquels le système électrique français est confronté. Aucun démantèlement d’EDF n’est nécessaire pour y parvenir ! C’est la condition pour que la France réussisse la mise en œuvre de son modèle de transition énergétique bas carbone, guidé et assuré par le service public, assurant la sécurité d’alimentation électrique du pays et garantissant aux consommateurs français la compétitivité des prix de l’électricité dans la durée. L’intersyndicale souligne que c’est avant tout par la refondation de la régulation du secteur de l’électricité que l’on confortera le modèle économique permettant à EDF de relever le défi de l’investissement industriel. Personne ne doit oublier que le premier responsable de la situation actuelle d’EDF, c’est bel et bien l’Etat. En exigeant des dividendes démesurés pendant de nombreuses années et en lui imposant de subventionner ses concurrents par la mise en place d’un AReNH mortifère, l’Etat a fragilisé EDF ! L’Etat doit maintenant résoudre l’équation qu’il a lui-même posée en organisant une régulation juste et équilibrée qui privilégie le long terme, la capacité à investir et au final la garantie pour les Français d’un prix de l’électricité durablement maîtrisé. Dans cette perspective, l’intersyndicale s’oppose à toute évolution mortifère de la régulation qui serait décidée au détour de la loi Energie & Climat et qui favoriserait encore un peu plus la concurrence au détriment d’EDF et de ses investissements industriels, et refuse clairement que soit offerte aux concurrents d’EDF toute augmentation du volume d’AReNH. Si l’intersyndicale se mobilise aujourd’hui, c’est pour rappeler que l’avenir d’EDF et de ses salariés, c’est avant tout une question de projet industriel, de capacité à investir mais aussi d’ambition sociétale autour d’un service public de l’électricité plus que jamais d’actualité pour répondre à l’impératif climatique et à l’intérêt général. Ni réorganisation strictement financière, ni fuite en avant dans la libéralisation et la privatisation des biens communs… l’intersyndicale est convaincue que ce n’est pas en vendant EDF « à la découpe » que l’on dessinera l’avenir du service public de l’électricité, bien de première nécessité et clef du défi climatique. Le démantèlement d’EDF n’est sûrement pas une réponse à la hauteur de l’urgence climatique et de la concurrence stratégique des Etats-Unis et de la Chine. L’Etat doit clairement choisir entre intérêt général et intérêts particuliers d’acteurs opportunistes indifférents aux intérêts long terme du pays. »