Réforme du RSA/France Travail : « Non à la chasse aux pauvres, oui à la chasse à la pauvreté ! »
Serge Rigal et Nelly Ginestet ont réagi au projet de loi portant réforme du RSA.
Alors que le gouvernement a présenté ce 7 juin en conseil des ministres un projet de loi portant réforme du RSA et la transformation de Pôle Emploi en France Travail, Serge Rigal, président du Département du Lot, et Nelly Ginestet, première vice-présidente en charge de la lutte contre les exclusions, ont tenu à réagir sur une démarche stigmatisante pour les allocataires du RSA.
« Attention aux images toutes faites, elles sont souvent trompeuses et erronées, personne n’est à l’abri d’un accident de parcours. Faire société, c’est ne laisser personne au bord du chemin ! L’accompagnement social des allocataires du RSA représente un filet de sécurité indispensable. » a réagi Nelly Ginestet. Et de poursuivre : « Rendre concret cet engagement, c’est avant tout être à l’écoute, porter de l’attention, adapter nos actions au parcours et au projet de chacun. Grâce aux chantiers d’insertion, à des actions de formation ou encore de l’accompagnement individualisé, c’est ce que nous faisons au quotidien auprès des Lotoises et des Lotois qui rencontrent des difficultés d’insertion sociale ou professionnelle. Notre objectif, c’est que chacun redevienne maître de son destin. »
Serge Rigal est revenu sur des chiffres : « Tandis que près de 30% des ménages n’ont déjà plus qu’un reste à vivre de 100 euros le 10 du mois ( IFOP – 1er juin 2023) et que les grandes fortunes ont désormais un impôt régressif ( note Institut des Politiques Publiques 6 juin 2023), le vrai sujet aujourd’hui c’est avant tout de remettre en place de la justice sociale et fiscale dans le pays. N’oublions pas que chaque année la fraude fiscale fait perdre 80 milliards d’euros au budget de la Nation ! »
« Plutôt que de faire la chasse aux pauvres, de considérer que les allocataires sont seuls responsables de leur situation ou qu’un retour à l’emploi peut se faire de manière mécanique, sachant en outre que le versement du RSA fait déjà l’objet de contrôles poussés et périodiques contrairement à nombre d’aides publiques aux entreprises, j’attends de l’Etat qu’il nous donne plus de moyens pour renforcer nos dispositifs d’accompagnement et d’insertion. A rebours, la réforme cache une recentralisation de ces politiques, or le Département fait tous les jours la preuve que c’est en lien avec le terrain que l’on peut résoudre les difficultés et répondre au mieux aux besoins de nos concitoyens. Le RSA bénéficie enfin à de nombreux travailleurs en activité ( temps partiel, travailleurs indépendants..) et la première urgence est d’assurer que les personnes qui y ont droit puissent en faire la demande. On estime aujourd’hui à 30% le taux de personnes qui renoncent à ces droits. C’est dire l’urgence sociale à laquelle le pays fait face et qui reste un impensé de l’action gouvernementale. Faire la chasse aux pauvres n’a jamais éradiqué la pauvreté ! » a conclu le président du Département du Lot.