Puy-l’Evêque : Exaspéré par les nuisances sonores de son voisin, il le poignarde
En février 2018, un homme ivre a asséné un coup de couteau à son voisin qui dérangeait régulièrement son voisinage avec sa musique.
Il n’est pas rare que les conflits de voisinage dégénèrent. C’est ce qu’il s’est passé le 27 février 2018 à Puy-l’Evêque, quand un homme de 35 ans a utilisé un couteau pour poignarder son voisin, auteur fréquent de tapage nocturne. Le prévenu était jugé ce jeudi 20 avril pour violence aggravée par deux circonstances : l’usage d’une arme et un état d’ivresse manifeste.
Quand les gendarmes découvrent la victime le soir des faits, il s’est déjà réfugié chez sa sœur. Il présente une profonde plaie au flanc mais aucun organe essentiel n’a été touché. Il raconte qu’il a été agressé par trois personnes qui ont fait irruption chez lui. Il a reconnu en l’un d’eux son voisin. Celui-ci a utilisé un couteau pour le poignarder avant d’être neutralisé par ses compagnons. Profitant de l’altercation, la victime a réussi à s’enfuir. Un peu plus tard dans la nuit, l’auteur du coup de couteau s’est lui-même rendu à la gendarmerie pour avouer les faits.
Ce n’est pas la première fois qu’un conflit éclate entre les deux hommes, voisins depuis un an. Celui qui a été poignardé avait en effet l’habitude de hurler à tue-tête et de mettre la musique très fort. Ce que les autres voisins confirment. Les gendarmes avaient été contactés une quinzaine de fois à ce sujet et établis 4 verbalisations. En décembre 2017, la victime avait été condamnée pour troubles et nuisances sonores. Souffrant de schizophrénie, il avait recommencé peu de temps après. Jusqu’à cette fameuse soirée du 27 février. Le prévenu admet que ce jour-là, il avait consommé « plusieurs ricards sans eau ». « Mon voisin avait mis la musique plus fort que d’habitude. J’étais avec mon beau-frère qui en a eu marre et a décidé d’y aller. Je l’ai suivi. J’ai pris le couteau qui était sur mon ceinturon de travail. Sans réfléchir. Je suis entré et j’ai donné un coup. Sans réfléchir », explique-t-il. Après ses aveux auprès des gendarmes, l’homme a effectué neuf mois de détention provisoire.
« Il assume pleinement sa responsabilité et même sa culpabilité », ajoute son avocate Me Smagghe. « Il a connu un moment de dissociation : 15 à 20 minutes pendant lesquelles il n’était pas avec nous. Puis, la raison lui est revenue et il s’est présenté à la gendarmerie ».
Finalement, le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne le prévenu à 3 ans d’emprisonnement dont 20 assortis d’un sursis probatoire, la partie restante étant aménagée sous forme de bracelet électronique. Il écope également d’une interdiction de porter ou détenir une arme pendant 5 ans.