Prédation du loup dans le Lot : « La fin du calvaire, le début d’une nouvelle ère » pour le président de la Chambre d’agriculture
Réaction de Christophe Canal.
Christophe Canal, président de la Chambre d’agriculture du Lot, est revenu sur la mort de la louve à Quissac le week-end dernier, abattue alors qu’elle s’attaquait à un troupeau : « Ce prédateur n’avait pas sa place sur notre territoire. Tout simplement car le Causse constituerait un paradis pour sa sédentarisation et la constitution d’une meute avec des dégâts sans commune mesure avec ce que nous vivions déjà avec une seule louve. Nous le voyons bien partout où le loup est implanté et s’est reproduit : impossible de s’en débarrasser et revenir en arrière, alors que les dégâts sur les troupeaux ovins et même bovins sont de plus en plus importants. Notre leitmotiv a toujours été de nous en débarrasser pour éviter la contagion. Mes premières pensées vont aux éleveurs qui ont vécu des mois d’enfer comme peu de consommateurs de bonne viande et de grands espaces touristiques peuvent l’imaginer : des nuits d’angoisse, des heures à protéger leurs troupeaux tant bien que mal, des journées à rechercher leus bêtes effarouchées après les attaques, des avortements en pagaille, l’euthanasie des animaux blessés, etc… Les états dépressifs et les conséquences sur la vie familiale de plusieurs éleveurs nous ont obligés à activer une cellule psychologique avec la MSA. Je pense aussi aux louvetiers qui ont tenu des permanences de nuit depuis plusieurs mois y compris avec des éleveurs, aux agents de la brigade nationale spécialisée qui sont venus à plusieurs reprises sans pouvoir tirer la bête, en l’apercevant seulement à quelques reprises sans que les conditions de tir ne soient favorables. Je les remercie au nom de tous les éleveurs et des membres du Bureau de la Chambre d’agriculture. Madame la préfète a également joué son rôle en facilitant les autorisations de tir dans un contexte national trop ambigu alors que le nouveau Plan Loup tant promu par le gouvernement accouche pour le moment d’une souris. Nous ne sommes pas restés bras croisés depuis plus d’un an. Tous les moyens légaux ont été tentés. Après la stupeur il a fallu s’organiser et mobiliser de nombreux bénévoles, les maires des communes concernées étaient également investis. La lassitude et l’exténuation pointaient mais nous venions tout juste d’engager une nouvelle expérimentation d’effarouchement quand la bonne nouvelle est arrivée. Elle a fait le tour de la planète agricole lotoise en moins d’une heure. Cette étape était cruciale, vitale pour nous permettre de reprendre pied dans nos travaux de développement de l’élevage ovin avec de nombreux partenaires en amont et l’aval de la filière : plan de relance de la filière engagé depuis plus d’un an via France Relance, espace test ovin, abattoirs de Gramat et de Saint-Céré, formations techniques, recherche et développement etc… »