Pierre Toulouse « croquait » Cahors à plein crayon

Il avait caricaturé toutes les figures de la ville des années 30 aux années 60.

Le Cahors d’avant la seconde guerre mondiale avait son caricaturiste : Pierre Toulouse. Sous la véranda du café de la Promenade ou entre deux parties de cartes aux ambassadeurs, il croquait les notables cadurciens, du député en passant par les avocats, les médecins…

Dans feu La Semaine du Lot, Pierre Deviers, ancien bâtonnier, avocat à Cahors de 1951 à 1992, maire de Saint-Chamarand pendant 36 ans, parlait ainsi de cet ami, dessinateur hors normes : « Pierre Toulouse était un garçon de qualité, licencié en droit, qui avait travaillé dans l’administration. Il n’y est resté que quelques mois et ensuite il vécut « comme un chien errant », se faisant inviter par les amis, vivant du jeu et de vente de tableaux de Paquereau de Saint-Cirq-Lapopie. Il croquait toutes les figures de Cahors, à la terrasse des cafés de la Promenade, du Tivoli, des Ambassadeurs. Il était anti tout, un peu anarchiste, ne votant jamais. Son frère, qui était au ministère de l’Air, avait été décoré de la Légion d’honneur. Il lui avait écrit qu’il déshonorait la famille. »

Le général de Gaulle, le maire de Cahors Bénac, Anatole de Monzie, le président du tribunall de grande instance Malbreil, les avocats Fabre, Laval, et Mercadier, le bâtonnier Lacaze, et bien d’autres ont été les « modèles » de Pierre Toulouse. « Il achetait un costume chaque année au mois d’octobre. Il ne le quittait plus de l’année. Il ignorait la salle de bains. Il avait les mains sales comme un charbonnier. Quand il rencontrait Henri Mercadier ou moi-même, il nous demandait une soupe. Nous l’invitions mais nous lui faisions se laver les mains. Il est mort dans la solitude. Un type plein de talents qui est mort dans l’indifférence générale » poursuivait l’ancien bâtonnier. Sur le papier, le crayon moqueur de Pierre Toulouse avait couché le Cahors d’une bien belle époque.