Pern : 3 regards sur l’actualité aux Ateliers de Ventaillac
L’exposition est à découvrir jusqu’au 25 mai.
Martine Auger, Kléber et Jean Suzanne, artistes et amis de longue date, ont imaginé une exposition sur l’actualité. Trois regards, trois visions et trois approches artistiques différentes et si complémentaires. Ouvert depuis le 24 avril, les Ateliers de Ventaillac accueillent les œuvres des artistes : sculptures, tableau, tissage…
Martine Auger présente ses tableaux où sont tressés, tissés mouchoirs et journaux français et étrangers. On y retrouve Notre-Dame en flammes, Simone Veil… « Je m’inspire des journaux et je tisse avec des mouchoirs. Ils ont une valeur symbolique intéressante car ça sert aussi bien pour les larmes que pour la joie. C’est rempli d’émotions » a expliqué l’artiste. Son regard est plus observateur par rapport à Kléber et Jean Suzanne qui sont plus engagés, plus violents dans leur manière d’aborder l’actualité.
Par exemple, Jean Suzanne, offre une lecture sur plusieurs niveaux, avec ces incrustations de terre du Lot aux couleurs si diverses. Ses tableaux se regardent, se découvrent. « Mes créations sont parfois mes coups de gueule, des choses qui m’énervent… C’est complètement imaginatif mais j’ai mis les journalistes dans des environnements carcéraux, style blockhaus, camp de concentration et puis j’ai mis ça dans un désert. Et un désert c’est déjà une prison en soi… Ensuite j’ai rajouté quelques petits éléments qui sont soit des téléphones portables, soit des petites caméras, soit des traces de char qui écrasent le papier journal, le fil de fer ou des barbelés, des grilles avec en fond la nostalgie de la lumière » a-t-il confié.
Kléber a abordé l’actualité avec plusieurs séries de tableaux aux évocations multiples. « J’ai une série avec un mur vert cela vient d’une inspiration d’une photo de presse vu sur un journal. C’était une photo après un bombardement à Alep qui était détruit et juste une pièce peinte en vert restait. Et ce point vert sert de point de mire pour toute une série de tableaux. Toujours sur des sacs postaux et des terres du Lot. Ensuite, j’ai une série « les déchaînés », et des éditos inspirés de l’actualité quotidienne » a précisé le peintre. Les trois artistes ne peuvent pas rester neutres, passifs devant la presse en général et les journalistes qui sont souvent mis à mal. Ils observent, dénoncent, se révoltent, prennent position dans ce qu’ils maîtrisent le mieux : leur art.
> L’exposition est à découvrir jusqu’au samedi 25 mai. Ouvert du mercredi au samedi de 15 h à 19 h et sur rendez-vous. Vernissage vendredi 10 mai 2019 à partie de 18 h.