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« Papi crabouille » : Un grand-père accusé d’agressions sexuelles sur ses filles et petites-filles


Une fillette de 7 ans a révélé les abus subis de la part de son grand-père, faisant voler en éclats le lourd silence qui pesait sur sa famille et libérant la parole des autres membres.

Le huis clos familial a éclaté ce jeudi 30 janvier au tribunal correctionnel de Cahors. Un homme de 67 ans, né aux Pays-Bas et résidant à Strenquels, comparaissait pour des faits d’agressions sexuelles sur quatre victimes : ses deux filles entre 2000 et 2008 et ses deux petites-filles entre 2012 et 2022. Toutes étaient âgées de moins de quinze ans au moment des faits. L’accusé, qui s’exprime avec un fort accent, nie ou minimise les faits, mais les témoignages accablants ont eu raison du lourd silence familial.

L’affaire a éclaté grâce à la parole d’Ava*, 7 ans qui, dont les confidences auprès de son orthophoniste ont permis de déclencher l’enquête. La fillette a révélé des agressions répétées de la part de son grand-père, qu’elle désigne sous le surnom de « papi crabouille ». L’enfant a ainsi décrit comment il lui avait baissé la culotte dans la piscine et lui avait touché les parties intimes, sans qu’elle puisse y échapper, malgré ses tentatives de résistance. « Papi a touché les parties que j’aime pas. Je lui ai dit de ne pas toucher », a-t-elle dévoilé aux enquêteurs. Ces révélations n’étaient pourtant pas les premières. Ava avait déjà tenté d’en parler à ses parents, mais ceux-ci n’avaient pas cru à son histoire. Ce n’est qu’après son audition par les gendarmes qu’ils ont pris conscience de la gravité de la situation. Selon la psychologue de l’enquête, « le manque de prévention et le déni parental ont contribué à la détresse de l’enfant ».

Quelques mois après Ava, c’est au tour de Louise*, la cousine ainée d’Ava, de se confier. Elle aussi a été victime des mêmes comportements de la part de son grand-père. À l’époque des faits, Louise avait 9 ans. Elle décrit des attouchements sexuels par-dessus les vêtements, des regards insistants lorsqu’elle se trouvait dans la salle de bain et un incident particulièrement traumatisant où son grand-père lui aurait acheté un maillot de bain deux pièces et l’aurait forcée à le porter pour la photographier. Elle aussi a exprimé un sentiment de colère envers les adultes qui, selon elle, n’ont pas su la protéger.

Les tragiques aveux familiaux ne s’arrêtent pas là. Les révélations des petites-filles ont également fait surgir des souvenirs refoulés chez leurs mères, les filles du prévenu. La mère d’Ava, s’est ainsi jointe à la plainte en se constituant partie civile. Elle raconte une enfance marquée par des attouchements répétés, entre un père « alcoolique et pervers » et une mère « colérique et non protectrice ». « Il nous disait que tout était normal, que ce soit l’alcool à 10 h du matin ou le fait qu’il nous regarde en sous-vêtements », témoigne celle qui culpabilise de ne pas avoir cru sa fille plus tôt. « L’audition d’Ava a été le déclic de tout ce que j’avais refoulé ». Sa sœur, la mère de Louise a aussi expliqué aux enquêteurs avoir subi des agressions sexuelles de la part de son père, alors qu’elle avait entre 9 et 15 ans, toujours au domicile familial. Des gestes qui ressemblent fortement à ceux subis par sa fille quelques années plus tard. « Ma mère me disait « tu n’as pas honte de te laisser peloter par ton père » ».

En dépit des témoignages des deux jeunes filles, le prévenu nie ou minimise ses actes devant le tribunal. Lorsqu’on lui demande de s’expliquer sur les accusations portées par Ava, il répond de manière détachée : « Peut-être que j’ai glissé. On peut toucher quelque chose involontairement ». Le sexagénaire tente de justifier ses actes en les réduisant à de simples gestes maladroits voire en les normalisant : « J’ai touché mes filles, mais en tant que père. Ce qu’elles racontent est grossier ».

Lors de son réquisitoire, le substitut du procureur a estimé que le prévenu « savait très bien ce qu’il faisait. Même une enfant de 7 ans comme Ava avait parfaitement conscience de l’interdit de ces gestes ». Il a requis 10 mois de prison ferme, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire pendant 10 ans. L’avocate de la défense tente de disculper son client en avançant des arguments liés à « l’époque » de l’accusé, une époque où, selon elle, « beaucoup d’hommes s’autorisaient à faire « pouet-pouet » sur les seins ou à mettre des mains sur les fesses juste pour s’amuser ». Elle essaie de minimiser la gravité des faits, en affirmant que l’homme était « lourd, mais pas mal intentionné ».

L’argument ne convainc par le tribunal qui condamne le prévenu à 12 mois d’emprisonnement, ainsi qu’à un suivi socio-judiciaire de 5 ans, avec obligation de soins. Si ce suivi n’est pas respecté, l’accusé risque 5 ans de plus. En outre, il lui est interdit d’entrer en contact avec des mineurs ou d’exercer toute activité impliquant des mineurs pendant 10 ans. Enfin, le tribunal lui a ordonné de verser 1500 euros à Ava et 5 000 euros à la mère de cette dernière pour leur préjudice moral.

* Les prénoms ont été modifiés

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