background img

Nouvel article

2424 Views

Mort de Ladjel : Au tribunal, l’accusé reconnaît mais les doutes persistent


La mort du jeune homme de 18 ans avait eu lieu en soirée, à côté de la fête foraine de Cahors. Il avait été poignardé au thorax et était décédé quelques instants après.

L’affaire avait fortement ému Cahors. Le 29 octobre 2021, Ladjel, un jeune homme de 18 ans, décède suite à une rixe en marge de la fête foraine de Cahors. L’homme qui l’a mortellement poignardé, David C., est interpellé dans les heures qui suivent et reconnaît immédiatement le coup fatal. Après avoir été en détention pendant 19 mois, puis assigné à domicile avec un bracelet électronique, il comparaît pendant deux jours devant la cour criminelle départementale du Lot pour violences avec usage d’une arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Ce vendredi 11 octobre, les bancs de la salle d’audience du tribunal de Cahors se remplissent petit à petit. Devant, en rang serré, se trouvent la famille et les proches de Ladjel. Derrière, les amis de David C.. Deux bandes, deux versions. Si l’accusé reconnaît avoir donné un coup de couteau à Ladjel, les circonstances et le déroulé de la rixe sont toujours floues. Du côté de Ladjel, six témoins assurent que la bagarre a été initiée, sans raison, par David C. et un ami à lui, John*, tous deux forains. Selon eux, alors qu’ils évoluaient dans une ambiance festive, David C. aurait lancé une barrière métallique sur Ladjel avant d’en venir aux poings et de le poignarder. L’accusé réfute, expliquant avoir vu des personnes roder près des installations de la fête foraine. Avec son ami, ils auraient voulu les confronter et se seraient fait rouer de coups en retour. Craignant pour leur vie, il aurait dégainé son couteau de poche et aurait donné un coup au hasard. Qui dit vrai ?

Le soir des faits, une caméra de vidéo surveillance installée sur la place Charles-de-Gaulle a permis d’enregistrer une partie de la scène. Sur les images, on voit John au sol recevant des coups de pieds de la part de Ladjel et de son frère. D’autres personnes arrivent ensuite pour séparer les protagonistes, l’un d’entre eux ceinturant même Ladjel. Alors que John parvient à se relever et s’enfuir, quatre membres de la bande adverse se lancent à ses trousses, dont Ladjel, parvenu à s’extraire de l’étreinte de son ami. Dans la pénombre, on aperçoit une silhouette passer rapidement : celle de David C. Le reste, dont la fin tragique de Ladjel, se passe hors du champ des caméras. De quoi semer encore plus le doute. D’autant plus, que des amies de Ladjel, présentes au moment des faits, livrent un récit d’où est complètement exclue la bagarre filmée. « Il était minuit environ. J’étais en train de parler avec Ladjel à l’extérieur du bar. Tout à coup, David C. a lancé une barrière dans sa direction. Ladjel a reposé la barrière et lui a demandé pourquoi il avait fait ça. J’ai vu David C. soulever Ladjel comme un sac à patate et le jeter par terre. Ladjel s’est relevé et est venu vers moi. Je lui ai demandé si ça allait. Il m’a dit « Je ne sais pas ce qu’il m’arrive ». J’ai soulevé son t-shirt et j’ai vu le sang. On est tombé tous les deux », explique une de ses amies, qui avait 20 ans au moment des faits. Elle assure ne se souvenir de rien d’autre.

Durant toute l’audience, David C. a les traits tendus. Le corps sec, serré dans des vêtements ajustés et soignés, ses cheveux sont rasés et sa barbe taillée. A 35 ans, ce forain est père de deux enfants. Dans sa famille, les fêtes foraines se transmettent de génération en génération et David C. a toujours connu l’itinérance comme mode de vie. Son enfance heureuse l’a poussé à reprendre le flambeau familial. S’il a arrêté de fréquenter l’école à 12 ans, puis les cours par correspondance à 16 ans, il a toujours travaillé auprès de son père avant de s’installer à son compte. En basse-saison, il travaillait en tant qu’ouvrier agricole. Selon l’enquête de personnalité, ses proches le définissent comme une personne laborieuse, serviable, gentille, sportive, appréciée et très attachée à sa famille. Surtout il est décrit comme quelqu’un de calme, non impulsif et non violent. Devant le tribunal, David C. assume pleinement ses remords. « J’ai trouvé ça normal d’aller en détention pour des faits aussi graves, aussi dramatiques. Ce n’est pas dans ma nature de donner la mort, surtout à quelqu’un d’aussi jeune. C’est une chose que je vis très mal, qui me poursuivra toute ma vie. J’y pense tous les jours, j’en rêve la nuit. C’est la plus dure peine qu’on puisse infliger à une famille. Je leur souhaite tout le courage du monde », confie-t-il. L’expert psychiatre, qui a rencontré l’accusé deux mois après son incarcération, confirme que ce dernier exprime un fort sentiment de culpabilité. Il ne relève chez lui ni pathologie psychiatrique, ni tendance à l’impulsivité.

À la fin de cette première journée d’audience, les questions sont donc toujours aussi nombreuses. Qu’est-ce qui a déclenché la bagarre ? Que s’est-il passé entre la vidéo et la mort de Ladjel ? Et surtout, l’accusé était-il en situation de danger quand il a dégainé son couteau et porté le coup fatal ? Les débats reprendront lundi.

Récemment Publié

»

Cahors : Concert de fête le 5 janvier 2025 à l’auditorium

Il débutera à 16 h.  Pour célébrer le nouvel an en musique ...

»

Cahors-Lalbenque : Une journée d’espoir avec Solidarm et l’Aéroclub du Quercy

3ème édition annuelle des baptêmes du cœur ! Le mercredi 18 ...

»

Cahors : Le Père et la Mère Noël sur le Manège Enchanté ces 23 et 24 décembre 

Rendez-vous à 15 h 30 sur les allées Fénelon.  Ces 23 et 24 ...

»

Valorisation, inclusion et soutien : Cauvaldor au service de son territoire

Retour sur 3 temps forts du dernier conseil communautaire.  Lors ...

»

Condamné à de la prison ferme, il tente de s’échapper du tribunal

L’homme, multirécidiviste, a été condamné à trois ans ...

»

Une belle année 2024 qui se clôture pour Pradines Badminton 

Le tournoi de Noël a rendu son verdict. Ce samedi 21 décembre, ...

»

Lot :  84 dossiers vont recevoir une aide régionale

Zoom sur les principaux projets.  Carole Delga, présidente de la ...

»

Un conte de Noël qui pique au vif

Décembre 1911 : tout Cahors et plusieurs institutions félicitent ...

»

Cahors Rugby l’emporte contre Vergt

Les Ciel et Blanc se sont sortis du piège tendu par les ...

Menu Medialot