Le vice-président de la région Occitanie en charge des transports dénonce une pression de Bercy.
Dans un contexte budgétaire national plus serré que jamais, comme l’a rappelé récemment le Premier ministre François Bayrou en annonçant une possible « année blanche » et plus de 40 milliards d’euros d’économies à trouver pour le budget 2026, les projets de LGV du quart sud-ouest, et en particulier la liaison Bordeaux-Toulouse, sont-ils menacés ? C’est ce que suggèrent nos confrères des Echos : « Dans la foulée de la récente conférence sur le financement des transports, le conseil d’orientation des infrastructures va réévaluer en profondeur les grands projets déjà lancés, dont la double ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. »
L’enjeu n’est pas mince. Pour rappel, parallèle à l’actuelle ligne, la LGV Bordeaux-Toulouse permettrait de gagner 45 minutes entre les deux capitales régionales et donc de rejoindre la ville rose depuis Paris en seulement 3 h 10 à compter de 2032.
Bien que contestés, notamment par les écologistes, les travaux ont du reste déjà débuté. « Deux milliards d’euros y ont été consacrés » rappelle Jean-Luc Gibelin, vice-président (PCF) de la région Occitanie chargé des mobilités pour tous et Infrastructures de transports. Interrogé par nos confrères de France 3, il dénonce des pressions. « Personnellement, je ressens une pression très désagréable de Bercy pour revenir sur ce qui a été écrit et décidé. Les tentations de Bercy de faire des économies sur ces dossiers engagés sont inacceptables pour les territoires. Les engagements pris doivent être tenus. Les citoyens ont respecté leurs engagements. Les collectivités aussi. L’Europe également. Il est hors de question que le ministère se défausse maintenant », assénant qu’il « n’est pas envisageable que le ministère ne tienne pas ses engagements. »
Le Lot s’est engagé sur 40 ans
Cela étant, Jean-Luc Gibelin admet que dans « les conclusions d’Ambition France Transports (NDLR : une « conférence » présidée par l’ancien ministre Dominique Bussereau), il est proposé que le Conseil d’orientation des infrastructures (une instance réunissant des élus et des experts, chargée d’éclairer le gouvernement sur ces questions, NDLR) réalise un travail de priorisation. Mais il est aussi bien précisé que la priorité doit être donnée aux attentes des territoires et à la régénération du réseau ferroviaire. » Jean-Luc Gibelin remarque enfin : « Les deux projets en Occitanie, que ce soit la ligne Perpignan-Montpellier ou la ligne Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, sont des doublons des lignes existantes, qui sont elles, saturées. Ce ne sont donc pas des projets de confort. » Quoi qu’il en soit, de nouveaux rendez-vous sont programmés dans les mois qui viennent avec ledit Conseil…
Soutenu par l’État à 40 % (contre 50 % dans d’autres projets similaires), ce projet de LGV Bordeaux-Toulouse est suivi de très près à Cahors. En effet, bien que le tracé ne traverse par le Lot lui-même, le Conseil départemental s’est engagé en décembre 2021 à payer 29 millions d’euros sur 40 ans pour cette nouvelle LGV. A deux conditions : qu’une nouvelle gare sur Bressols (au sud de Montauban) assure une connexion pour que le Lot soit relié à la LGV avec de nouveaux TER et que dans le même temps, l’actuelle ligne POLT soit modernisée et demeure pleinement opérationnelle. Ce qui n’est pas toujours le cas loin s’en faut…





