« Mauvais choix de vie » : Un jeune homme de 20 ans condamné à de la prison ferme pour trafic de stupéfiants
Il a écopé de prison ferme lors d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Cahors. Son casier judiciaire était jusque-là exempt de toute mention.
C’est sa première comparution devant un tribunal. Ce mardi 27 janvier, un jeune homme de 20 ans était jugé pour trafic de stupéfiants. S’il reconnaît être un grand consommateur, il nie avoir participé au trafic. Les faits pour lesquels il a été condamné se sont déroulés d’août 2021 à février 2024.
Le 20 février dernier, peu après 7 h du matin, les gendarmes de Figeac sont appelés pour une altercation entre deux mineurs et un jeune homme à la gare. Les premiers menacent le second avec un couteau mais s’enfuient à la vue des militaires. Blessé, le jeune homme est emmené par les gendarmes. Il ne souhaite pas déposer plainte. Dans son sac on retrouve du cannabis et de la cocaïne. Il admet qu’il est un consommateur régulier et qu’il « dépanne » occasionnellement des amis.
Sans emploi, ayant peu de contact avec sa famille, le jeune homme n’a pas de domicile fixe et vit depuis quelques semaines chez la mère d’un des mineurs qui étaient en train de l’agresser au moment de l’interpellation. Dans le logement, les gendarmes retrouvent à nouveau des stupéfiants, de l’argent et du matériel pour conditionner la drogue. Interrogé, le jeune homme explique que le trafic de stupéfiants était orchestré par le mineur. Or, également auditionné par les gendarmes, ce dernier assure le contraire et ajoute que le prévenu touchait autour de 1 000 euros par jour grâce à ses ventes. La défense conteste. « 1000 euros par jour, cela ne correspond pas du tout à ses revenus. On a retrouvé 110 euros sur lui, il est SDF, ne possède pas de véhicule. S’il gagnait vraiment 1 000 euros par jour, quid de cet argent. Je pense qu’il y a un décalage entre les prétendues déclarations des mineurs et la réalité des faits », souligne Me Godard.
Le prévenu a suivi une formation en restauration mais ne souhaite pas faire carrière dedans. « Ce n’est pas pour moi », assène-t-il calmement. Ses parents et son frère sont dans la salle. « Je n’ai plus trop de contact avec eux, mais ça fait plaisir qu’ils soient venus pour moi », soutient-il avec un grand sourire. Son casier judiciaire est pour l’heure vierge mais il fait actuellement l’objet de poursuites et devrait être à nouveau jugé cet été. « Je suis un peu désespérée quand je vois son attitude à l’audience », soupire la substitut du procureur. « Il a fait un choix de vie sur ses deux premières années de majorité, le choix d’être en rupture avec sa famille, le choix d’être dans l’errance alors qu’il a une formation et des capacités. Aujourd’hui, il ne semble pas concerné : on le voit souffler et sourire. Je crains qu’il ne continue les mauvais choix ».
Le tribunal est finalement allée au-delà des réquisitions du parquet et l’a condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 6 assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans et à une obligation de soins et de travail. Il a également interdiction de paraître à Figeac pendant 3 ans.